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A Nanterre comme ailleurs, régularisation de tous les sans-papiers
dimanche 8 juin 2008, par
Depuis deux mois, sous pression de la TUUD, l’UNEF Nanterre a entrepris des permanences bimensuelles pour les étudiants étrangers. On sait qu’être immigré en France est un calvaire. Quand on fait des études, cela veut dire louper des cours pour aller à la Préfecture, avoir plus de difficultés à chercher un logement, galérer pour gagner de l’argent… Et vivre avec la double pression des cours et du non-renouvellement éventuel du titre de séjour.
À Nanterre, de nombreux étudiants se sont retrouvés sans-papiers, soit parce qu’ils n’avaient pas eu de visa étudiant et étaient venus avec un visa touriste, soit parce qu’ils n’ont pas validé une année et que leur titre n’a pas été renouvelé, soit encore parce qu’ils sont en attente d’un statut, comme celui de réfugié ou celui de vie privée et familiale… Et quand la Préfecture refuse, c’est la possibilité d’être expulsé à tout moment.
Ces étudiants vivent dans l’absurdité : ils ont légalement le droit d’étudier dans une université française, puisqu’ils y sont inscrits, mais ils n’ont pas le droit d’être sur le territoire français ! On pourrait en rire, si les conséquences n’étaient pas aussi terribles…
Nous avons recensé des dizaines d’étudiants sans-papiers qui ont reçu des obligations de quitter le territoire français (OQTF), et ce n’est que la point émergée de l’iceberg. Pour faire connaître leurs cas, des campagnes d’information ont lieu. Le 9 mai, une initiative a été prise en lien avec la plupart des organisations de la fac, les sans-papiers qui occupent une église de Nanterre, des travailleurs sans-papiers en grève et le Collectif des sans-papiers de Lille (CSP 59), qui marchait jusqu’à Paris et nous a rejoins. Un rassemblement a eu lieu à la fac, avec des prises de parole et un barbecue. Puis une marche a eu lieu jusqu’à la Préfecture, rassemblant environ 300 personnes, soit la plus grande manif faite sur la fac, hors d’une période de mobilisation, depuis des années !
Avec ces initiatives, des réseaux se mettent en place. Des étudiants non syndiqués, des profs et divers militants sont en lien pour soutenir les étudiants sans-papiers.
Le vendredi 23 mai, un étudiant malgache devait être expulsé. Nous ne l’avons appris que la veille dans l’après-midi. Mais en moins de 24h, nous avons réussi à mobiliser une quarantaine de personnes. À l’aéroport, nous avons réussi à convaincre les passagers de refuser d’embarquer. L’étudiant n’a pas été expulsé. Il aura au moins le droit de passer ses partiels.
D’autres initiatives auront lieu à la rentrée. On peut craindre qu’elles soient doublées d’actions pour les futurs sans-fac, notamment immigrés.
JB, [Nanterre]
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