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Ex-candidature de Nicolas Hulot  :
L’écologie vue par TF1
dimanche 4 février 2007, par
Nicolas Hulot, ancien présentateur sur TF1, a annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle. Il aura au moins eu le mérite de porter le débat sur l’écologie. Il nous semblait important de revenir sur les cinq propositions de son « pacte écologique ».
Retour sur le pacte écologique
On ne peut qu’approuver la plupart des constats établis par Nicolas Hulot. La défense des équilibres écologiques, l’arrêt des dégradations et des pollutions, la nécessité de mettre un frein aux dérèglements climatiques sont des conditions sine qua non de l’émancipation humaine. C’est pour cela que les propositions du pacte écologique sont insuffisantes.
Revenons sur les cinq propositions. Sur la question de la création d’un « vice-Premier ministre chargé du développement durable », nous ne pouvons imaginer que la question écologique soit à ce point coupée des autres. Elle en fait intégralement partie et ne peut être traitée séparément des transports, de l’agriculture, etc.
La proposition d’instaurer une taxe carbone est tout aussi négative. Il s’agirait de faire payer une taxe aux entreprises qui produisent des gazes à effet de serre. C’est-à-dire d’empêcher certains de polluer trop, mais de permettre à ceux qui en ont les moyens de polluer autant qu’ils le veulent.
Sur les trois propositions suivantes, qui reviennent sur la question des subventions à l’agriculture, de la démocratie participative et de la politique de sensibilisation, nous ne pouvons qu’être d’accord, même si tout cela est largement en dessous de la nécessité. Et n’oublions pas non plus les problèmes du nucléaire et des OGM qui restent totalement absents de tout le discours de Nicolas Hulot.
Sauver la planète ? Changer le système.
Si on veut la prendre réellement au sérieux, l’écologie n’est pas consensuelle : elle ne peut être détachée des enjeux politiques, des conflits sociaux, des luttes contre les inégalités. On ne peut faire cause commune avec ceux qui délocalisent, défendent le tout-camion, le productivisme agricole et l’énergie nucléaire, ceux qui cassent les services publics et diminuent les budgets pour le développement des énergies propres.
Dans le système capitaliste, c’est la survie même de l’espèce humaine qui est menacée. C’est pour cette raison que notre combat écologiste est entièrement compris dans notre lutte pour une autre société. Pour une société, qui prenne en charge, au-delà de la logique des profits, la question écologique, en lien avec les exigences sociales. Pour un mode de production qui ne soit pas une fuite en avant vers la destruction de l’espèce et de la planète toute entière.
C’est pour ces raisons que nous n’adhérons pas aux propositions de Nicolas Hulot pour l’environnement. Non pas pour un désaccord sur le constat, mais parce que nous pensons que le combat écologiste doit pour réussir être bien plus ambitieux, et poser la question de la gestion de la planète faite par le système capitaliste.
Adrien, [Jussieu]