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Ce qu’il se passe dans la bande de Gaza
jeudi 19 juillet 2007, par
En janvier 2006, en votant pour
le Hamas, les Palestiniens ont
affirmé leur volonté d’en finir
avec l’occupation, mais aussi,
on pourrait dire surtout, d’en
finir avec cette Autorité Palestinienne soumise
aux exigences d’Israël et des USA. Les
Palestiniens ont voté contre ceux qui ont
vendu leur droit à la résistance en échange
de privilèges. Contre cette fiction des négociations
et de « l’avancée du processus de
paix ».
« Nous ne capitulerons jamais »
Au moment des élections et durant la
période les précédant, même si on peut le
regretter, c’est le Hamas qui a su allier un
profil sans compromis vis-à-vis d’Israël et
une assistance réelle à la population. Ce
sont eux qui ont su incarner l’aspiration
des Palestiniens à dire stop à la mascarade
d’Oslo et des pseudos négociations.
On ne peut pas analyser ce résultat
comme un vote en bloc contre le Fatah,
parce que cette organisation est loin
d’être homogène, et que si ses dirigeants
sont clairement corrompus, certains militants
mènent une résistance active contre
l’occupation.
Les Palestiniens ont donc choisi. Et ils
« ont pris le risque » de voter Hamas en
connaissance de cause. Dès le début, les
Israéliens et la communauté internationale
avaient annoncé la couleur si jamais le
Hamas venait à l’emporter. Et ce n’était pas
du bluff… Au lendemain des élections, les
sanctions financières sont tombées
L’objectif de ces derniers n’est non pas
de défaire le Hamas, mais bien d’écraser
tout esprit de résistance.
Et aujourd’hui ?
Ce qui est arrivé à Gaza, et le déroulement
des choses depuis, était prévisible :
depuis l’élection du Hamas, l’objectif premier
de l’AP, d’Israël et des États-Unis était
de les défaire.
Le principe du putsch avait été décidé
dès leur victoire, mais avait été repoussé
pour différentes raisons, notamment la
guerre au Liban l’été dernier. Mahmoud
Abbas (Abu Mazen) a tout fait pour empêcher
le Hamas d’exercer son mandat. Les
USA ont donné 75 millions de dollars au
Fatah et les hommes d’Abu Mazen ont pu
s’entraîner à Jéricho et en Égypte avec la
bénédiction des Israéliens.
De plus, le fait que les subventions ne
soient pas versées au nouveau gouvernement
a empêché le paiement des salaires
des fonctionnaires, encore une fois avec
l’espoir que ceux-ci se révoltent contre
le Hamas.
Les USA ont tout fait pour « allumer
une guerre civile à Gaza » en lien avec
Mohamed Dahlan, proche de la CIA, et
ancien responsable de la sécurité civile.
Début juin, de nombreuses armes ont
été envoyées à ses hommes, quelques
jours après, la tentative de putsch contre
le Hamas avait lieu, et même de nombreux
pacifistes israéliens (comme Michel
Warshavsky) le disent : le Hamas n’a fait
que se défendre.
Abu Mazen n’a pas perdu de temps, il a
décrété l’État d’urgence et limogé le gouvernement
Hamas pour en nommer un autre
à la botte des États-Unis et d’Israël. Le fait
que le nouveau premier ministre soit un
ancien du FMI l’illustre assez bien…
Une politique de terreur
Désormais c’est une politique de
terreur qui est menée en Cisjordanie
contre les proches du Hamas et leurs
familles, et malgré le fait que, comme
le disent beaucoup de Palestiniens,
la situation est plus calme qu’avant
(depuis que les hommes de Dahlan
sont partis…). Gaza est entièrement
isolé du reste du monde : les magasins
sont vides et des milliers de personnes
sont entassées à la frontière avec
l’Égypte dans des conditions désastreuses.
La première victoire des puissances
impérialistes a été la création de cette
Autorité Palestinienne : aujourd’hui,
Israël et les USA n’ont plus à intervenir
directement pour que les Palestiniens
s’entre-tuent… Mais si les choses se
calment, il est à redouter une intervention
d’Israël…
Pauline, [Saint-Denis] et
Bernardo, [Jussieu]