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Venezuela  : des ouvriers s’organisent pour approfondir le processus révolutionnaire

vendredi 22 décembre 2006, par JCR-RED

Depuis les années cinquante, la CTV (Centrale des Travailleurs Vénézuéliens) était le syndicat de travailleurs prépondérant, mais aussi un symbole de corruption et de collaboration de classes qui se rangera du côté de la réaction après l’élection de Chavez.
C’est dans le but d’organiser largement et horizontalement les travailleurs, que l’UNT (Union Nationale des Travailleurs) voit le jour en 2003. Aujourd’hui, deux courants la composent : l’un, bureaucratique et lié au gouvernement, est animé par M. Maspero, opportuniste qui s’est imposée comme représentante officielle de l’UNT. Le courant C-CURA (Classiste Unitaire Révolutionnaire et Autonome), est, lui, axé sur la lutte des classes, l’autonomie par rapport au gouvernement et aux partis. Très actif à la base, il est largement majoritaire dans les centres ouvriers.
Le second congrès, tenu en mars 2006, est marqué par le clash, notamment à propos de la tenue des élections de la direction, entre C-CURA, qui les réclame, et le courant de M. Maspero. Cette dernière ne veut pas encore d’élections et sabote la fin du congrès. Les élections sont donc reportées mais sur un millier de délégués de base présents, environs 800 soutiennent les positions de C-CURA.

C-CURA : un syndicalisme de terrain pour l’approfondissement de la révolution.

L’UNT dans son ensemble soutient la candidature de Chavez aux prochaines présidentielles. Cependant, C-CURA n’entend pas se détourner de son rôle, critique vis-à-vis du gouvernement et radical face au patronat, pour approfondir la révolution.
Le 19 juillet 2006, C-CURA convoque une manifestation, pour la première fois sans l’appui gouvernemental. Son but était de dénoncer, outre la corruption et les conditions de travail, le mode de médiation entre l’État et les travailleurs par le biais d’une table « conflit zéro » : il n’y aura plus de conflit quand les rapports de productions auront changé ! Et ce n’est toujours pas le cas au Venezuela... Cette manifestation, une réelle victoire pour le courant classiste, a réuni 8 000 délégués syndicaux de tout le pays alors qu’il n’y avait pas de grève et que les moyens manquaient (d’habitude le gouvernement fournit des bus pour le déplacement).
De plus, C-CURA a lancé l’initiative d’une rencontre de représentants de base du mouvement social (travailleurs syndiqués ou non, représentants des communautés, paysans...) afin de définir des perspectives de lutte communes et mettre le gouvernement en face de ses contradictions concernant, entre autres, l’autogestion ouvrière (parfois prônée mais jamais appliquée), la lutte contre le latifundo...

Nicolas, [Toulouse]

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