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Communiqué du comité de grève du Havre

jeudi 29 novembre 2007, par Antoine

Communiqué du Comité de Grève

Quelques vagues promesses du gouvernement ont poussé hier Bruno
Juliard (le président de l’UNEF) à se dire « satisfait ». Le
carriérisme de quelques responsables syndicaux ne doit pas conduire les
étudiants à abandonner le mouvement. D’ailleurs, la position du
président de l’UNEF n’est pas partagée par tous les membres de son
syndicat. Comme vous avez peut-être pu le constater aujourd’hui au cours
de l’A.G, c’est aussi le cas au Havre.

Nous avons toutes les raisons de ne pas nous satisfaire des promesses du
gouvernement.

Les promesses sont floues, incohérentes et insuffisantes.

En effet, la loi LRU institutionnalise le désengagement de l’Etat et en
même temps, les représentants de celui-ci nous proposent de l’argent.
Il y a de quoi s’interroger. Ces fonds vont-t-ils vraiment permettre une
augmentation budgétaire ? A qui vont-t-ils réellement profiter ?

 Cet argent servira surtout à remplacer l’argent que les entreprises
investiront en moins dans les universités car elles bénéficiront
d’avantages fiscaux si elles font le choix d’être partenaires des
universités.

 Ensuite, si le gouvernement apporte des fonds aux universités, mais en
maintenant la suppression du budget fléché, il est à craindre que cet
argent ne sera sûrement pas réparti de la même manière suivant les
universités. Un certain nombre de départements et de filières en
pâtiront..

 De plus, ce n’est pas « le cadrage national des diplômes sur les
intitulés » qui sauvegardera la qualité et la valeur nationale des
enseignements et des diplômes si on ne peut pas garantir ce qu’il y
aura à l’intérieur de ces intitulés.

 Enfin les augmentations de dépenses pour les étudiants sont
misérables et en particulier pour les étudiants boursiers qui en ont le
plus besoin (promesse de passage du passage du 5ème au 6ème échelon).

Admettons que les bourses augmentent réellement de 50 euros par
étudiant. A quoi cette mesure servira-t-elle vraiment si les frais
d’inscriptions augmentent jusqu’à 2000 euros. Rappelons que si la LRU
n’est pas abrogée, l’Etat se désengagera fortement des universités
et que ce ne sont pas les entreprises, qui n’ont pas de mission de
service public à remplir, qui financeront les études des jeunes les
moins aisés. Les universités devront donc s’autofinancer et se verront
donc dans l’obligation d’augmenter considérablement leurs frais
d’inscriptions pour assurer leur existence.

Des précédents nous montrent qu’on ne peut pas faire confiance à ce
gouvernement.

Comment pourrait-on faire confiance à un gouvernement qui nous ment
ouvertement ?

En effet, de l’aveu même du Président de l’Unef, Valérie Pécresse
n’a pas respecté les promesses tenues pendant les premières « 
négociations » du mois de Juillet. C’est d’ailleurs, la raison de
l’entrée de l’UNEF dans le mouvement au mois de Novembre. Il faut
savoir que les premières « augmentations budgétaires massives »
promises suffisaient à peine à finir l’opération le désamientage de
l’université de Jussieu à Paris.

Comment-on pourrait-on faire confiance à un gouvernement qui remet en
cause les valeurs humanistes qui sont le fondement même de nos
universités républicaines ?

En effet, avec la LRU, ce n’est pas une « nécessaire réforme de
l’université » que le gouvernement est en train de mettre en place,
mais la remise en cause des principes mêmes de l’existence de
l’université.

La LRU, ce sont des professeurs, qui ne sont plus choisis par leurs pairs
(comme c’est toujours le cas aux Etats-Unis), donc normalement par leurs
mérites et leur travail, mais par un clientélisme encouragé par la
pression des entreprises privées qui financeront leurs recherches.

La LRU, c’est la recherche appliquée dictée par des entreprises
privées au détriment de la recherche fondamentale.

La LRU, c’est la performance et la rentabilité au détriment du savoir
et de la connaissance.

La LRU, c’est la fin des études et des recherches passionnées,
désintéressées et librement choisies.

La LRU, c’est la remise en cause de la diversité et de la qualité de
la recherche et des enseignements au profit des intérêts financiers des
entreprises locales.

La LRU c’est aussi encore moins de parole donnée aux étudiants. En
effet, il y aura moins d’étudiants dans les conseils, alors qu’ils sont
déjà sous-représentés.

La LRU, c’est exclure des universités les jeunes issus des familles les
moins aisées.

Puis, de toute manière, comment pourrait-on faire confiance à un
gouvernement qui organise des rafles jusque dans les couloirs mêmes de
notre université en arrêtant et en expulsant certains de nos camarades
de classe qui ont commis le « double-crime » d’être étranger et
d’avoir manqué leur année.

Les négociations qui viennent d’avoir lieu entre le gouvernement et la
direction de l’UNEF n’ont pas remis en cause la privatisation des
universités, mais celles-ci montrent qu’il ne peut plu rester sourd.
Les premières paroles du gouvernement jusqu’à présent muet sont les
premiers signes de son fléchissement, à nous maintenant d’enfoncer le
clou pour obtenir l’abrogation de la LRU. Cela ne fait que deux semaines
que les universités sont bloquées et occupées par les étudiants qui ont
voté la grève en A.G. Pendant le CPE, elles l’ont été pendant deux
mois ! En outre nous ne sommes plus seuls. Les lycéens et les professeurs
viennent d’entrer dans le mouvement. Pour toutes ces raisons, nous
appelons les étudiants à ne pas se satisfaire des vagues promesses
accordées par le gouvernement et à continuer à se mobiliser jusqu’à
l’abrogation de la LRU.

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