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Le mouvement sur le CPE
vendredi 5 janvier 2007, par
Topo type pour les meetings à l’étranger
Le contenu diffère selon les organisateurs, le public et la fonction officielle de l’invité. Ce topo a été présenté en tant que porte parole de la coordination, invité par des BDE dans les facs donc le topo n’est pas très radical. Pour des topos plus politiques, il faut appuyer deux éléments :
1) Dans le 1.2., le choix d’une confrontation de classe importante fait par Villepin (alors que Sarkozy souhaitait reporter à après les élections de 2007). Le CPE s’inscrit dans une lutte capital/travail pour l’augmentation des profits dans une société en crise.
2) Vers la fin, la reconstruction d’une conscience de classe à travers les différentes luttes
3) Le rôle et place des révolutionnaires dans la mobilisation : front unique (réunions unitaires entre organisations, liens des sociaux-démocrates aux totos) et initiative pour tirer la mobilisation en avant (blocage, aller voir les salariés, analyses...).
Intro :
Qu’est ce qui a enflammé la France pendant plus de deux mois : AG 1000 à 8000 dans les facs, 3 millions dans la rue, menace de grève générale.
1. Contexte :
1.1. Le CPE et les autres attaques :
CPE = période d’essai de deux ans pour les jeunes de moins de 26 ans. = pas de possibilité de faire des projets d’avenir (logement, crédits...). Inscrit dans le processus CNE (période d’essai pour tous dans les entreprises de moins de 20 salariés)-CPE-CTU (= période d’essai de deux ans pour tous). Cela signifie la précarité pour la vie. Mobilisation = notre avenir est en jeu. La « loi sur l’égalité des chances » revient au 19e siècle sur plusieurs points : apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans, suppression des allocations familiales et stages dans la police et l’armée pour les jeunes repérés comme de « futurs délinquants ». = « travaille pour pas cher et tais-toi ». Les étudiants se sont sentis concernés car il y a une pression sur le fait que les études servent à trouver du travail, donc c’est dans la tête de tous, et aujourd’hui 50 % des étudiants travaillent déjà, déjà dans des conditions de travail précaires.
1.2. Contexte plus large :
Mobilisation dans le contexte d’un ras-le-bol concernant la situation sociale des jeunes et des travailleurs. On l’a vu dans la révolte des banlieues. Après des années d’attaques (réforme des retraites, processus de Bologne, réforme des lycées, réforme de la Sécurité sociale), les travailleurs ont soif d’une revanche et se sentent concernés par la pracarité, qui touche de plus en plus de salariés (CDD, temps partiels, divers contrats précaires). Donc on se sent tous convernés par la mobilisation.
En particulier, ce qui a donné confiance aux jeunes, c’est que, après avoir été attaqués sépérémment sur le processus de Bologne et les lycées, on peut être tous unis contre le CPE, avec les jeunes de banlieues.
A cela s’ajoute les provocations du Medef : « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi », « la liberté s’arrête là où commence le code du travail », « la jeunesse est une maladie, il faut en guérir ». Cela montre dès le début que le combat est contre une alliance du gouvernement et du patronat contre les jeunes et les travailleurs.
2. La construction de la mobilisation
2.1. Les différentes étapes: :
Il a failli ne rien se passer, les jeunes hésitaient à se mobiliser, suite aux défaites de 2003 et 2005. Des réunions des organisations de jeunesse sont les initiatives qui déclenchent la première manifestation. Pendant ce temps, de petits groupes, issus des syndicats, des réunions entre organisations de jeunesse ou des réseaux issus de 2003 et 2005 commencent à faire de l’information. La manifestation du 7 février est une réussite avec 400 000 personnes. Cela déclenche la grève à Rennes et Toulouse, qui appellent à manifester et à la grève. En 1 mois, la moitié des universités se met en grève, avec blocage. Le 7 mars 1 million de manfestants (étudiants, lycéens, salariés). Une deuxième phase commence pour élargir la mobilisation : presque toutes les universités sont en grève, les lycées rejoignent le mouvement et sont aussi mobilisés qu’en 2005, les salariés commencent à se mettre en grève dans les lycées et les universités. Même des collégiens bloquent leurs lycées. Le 25 mars, 500 000 jeunes manifestent. Le 28 mars, 3 millions de personnes. Puis le 4 avril autant. Des appels à la grève reconductibles et des grèves se développent chez les salariés. Le grève générale apparaît comme l’étape suivante. Le gouvernement cède sur le CPE pour ne pas avoir à reculer sur plus et ne pas être viré.
2.2. Les grands éléments qui ont permis de gagner :
2.2.1. Les manifestations de masse donnent une visibilité au mouvement, permettent de rassembler différents secteurs en lutte et donnent confiance à tous.
2.2.2. Le blocage des universités a surpris tout le monde mais a été une évidence pour tous. En effet, les étudiants sont sanctionnés quand ils ne vont pas en cours, ils n’ont pas vraiment le droit de grève. Donc pour s’investir dans la mobilisation au quotidien, permettre de grosses assemblées générales, des grosses manifestations, avoir du temps pour débattre et étendre le mouvement, la seule solution était la grève. Quasiment toutes les universités et utilisé cette méthode.
2.2.3. Les actions « coup de poing » ont donné confiance aux équipes militant dans le mouvement et ont permis de rencontrer des salariés. Elles n’ont pas remplacé la mobilisation de masse, cela a été un élément supplémentaire.
2.2.4. Le rôle de la coordination :
La coordination nationale est apparue comme indispensable parce que les syndicats sont faibles et divisés. Il a été évident qu’il fallait un autre outil pour structurer la lutte.
Comment cela s’organise ? Les premières universités en grève appellent à une coordination nationale et toutes les universités mobilisées envoient des délégués. Au début, seulement 30 délégations, dont certaines ne sont pas élues. Au plus fort, 144 délégations élues dans les établissements (facultés), c’est à dire quasiment toutes les facs. Les voyages sont financés par des collects.
On discute de comment construire la mobilisation. C’est très désordonné (20 à 30 heures de discussions), mais on arrive à se mettre d’accord sur l’essentiel : des analyse des discours du gouvernement et des réponses ; des dates de mobilisation communes à tous ; et surtout une stratégie pour construire le mouvement (extension aux salariés, aux lycéens, appels en direction des syndicats de salariés...).
La coordination dirige le mouvement : elle lui donne des rythmes et des objectifs, ce qui fait que les étudiants et les lycéens n’’ont pas l’impression d’être seuls, ils ont l’impression de participer à une bataille organisée pour gagner.
Un élément supplémentaire :
2.2.5. Pourquoi les salariés ont rejoint la bataille ? Ils se sentent concernés par une bataille contre la précarité, sentent que la bataille sur le contrat de travail se joue maintenant ; ils sont solidaires avec les jeunes qui combattent ceux qui ont fait passer la réforme des retraites, de la Sécurité sociale, etc. Mais aussi sentiment plus politique : 70 % de la population et 80% des jeunes s’opposent au CPE, des centaines de milliers de personnes manifestent, toute la jeunesse est en grève, mais le gouvernement ne cède pas. A cela s’ajoute une forte répression. Les travailleurs considèrent alors que ce gouvernement n’est pas légitime, que les jeunes subissent une injustice de la part du gouervenement et qu’il faut aider les jeunes.
3. Et maintenant ?
3.1. La victoire contre le CPE constitue une vitoire en elle-même. On a, pour la première fois depuis 1995, fait reculer un gouvernement, sur une question très grave. C’est aussi un coup d’arrêt dans la remise en cause du contrat de travail (stratégie de mise en place du CNE, puis du CPE, puis du CTU).
Le climat dans les universités a changé. Les assemblées générales étaient énormes : 1000 dans la plupart, jusqu’à 3000 et même 8000 à Rennes. Pendant deux mois, des centaines de personnes ont discuté de la situation sociale, des politiques des gouvernements, de l’engagement
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