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Notre projet de société
vendredi 5 janvier 2007, par
Introduction
On programme régulièrement la mort du marxisme et du communisme. On nous explique que les classes sociales n’existent plus, elles sont remplacées par les « classes moyennes » censées être la réalité de la majorité de la population, la Nation, la citoyenneté, la République. La Révolution est jugée idéaliste ou dangereuse.
Une partie des interrogations est légitime, même s’il faut aussi considérer qu’une autre est le privilège de ceux qui peuvent se contenter de cette société.
Les crises, les guerres, la barbarie, l’exploitation devraient au moins pousser les esprits sains à souhaiter que la société change. Une trentaine de révolutions ont eu lieu au 20e siècle, des révolutions ont toujours eu lieu lorsque le niveau de crise est inacceptable. Le problème pour nous est de tout faire pour que les crises et les révolutions se résolvent positivement, parce que l’histoire les semble les rendre inévitables et indispensables.
Le marxisme sont des outils. Pour analyser les sociétés, comme l’on fait Marx, Lénine, Trotsky ou Mandel, qui sont des références même pour les penseurs bourgeois. Pour agir à partir des contradictions qui existent dans la société.
I. Les classes sociales existent toujours
Les classes sont masquées par des notions comme la citoyenneté, la République, la Nation, le concept de classe moyenne. Cela a deux objectifs. Premièrement nous transformer en « individus déclassés formant une somme indistincte de nomades en quête de libération individuelle » (D. Bensaïd, Le sourire du spectre), c’est à dire casser les résistances collectives, le soucis d’émancipation collective, au profit de la concurrence et de l’individualisme. Deuxièmement, séparer le politique et le social, séparer les conditions de vie quotidienne et individuelle des préoccupations politique et des intérêts collectifs. Il y aurait d’un côté les préoccupations de chacun, de l’autre les débats idéologiques et politiques. Les intérêts collectifs et les luttes sociales n’ont pas de place dans ce schéma.
Cette vision repose malheureusement sur une réalité qu’on ne peut nier. Les défaites des mobilisations, les changements dans les conditions de travail et l’organisation du travail ont réduit la conscience des travailleurs d’appartenir à une même classe. De fait, la classe ouvrière, le prolétariat, la classe des travailleurs, a subit un amenuisement de sa force collective et de son existence en tant que classe.
Alors, est-ce la mort des classes sociales ? Nous ne le pensons pas, car
l’analyse du capitalisme tend à nous prouver le contraire.
Le capitalisme aujourd’hui
Le capitalisme subit une extension dans toutes les directions.
1. Verticale : Le capitalisme s’étend à toutes le sphères de la société, tout devient marchandise : les objets, mais aussi le corps (prostitution, vente d’organe ou d’enfants...), les idées (brevets...), les rapports entre les gens eux mêmes sont soumis à des impératifs financiers.
2. Horizontale : Le capitalisme s’étend à toute la planète : l’ex-URSS, la Chine, les pays les plus arriérés. A tel point que « le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses en son sein. Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D’un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives ; de l’autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir » (Marx et Engels, Le Manifeste du Parti communiste). Cette dynamique conduit à la concentration et la centralisation de la population (exodes), des moyens de production (rachats, fusions, OPA...), des territoires (constitution de pays, de fédérations, de l’Union européenne, etc.). Tout cela dans le but d’écouler toute cette marchandise et d’augmenter les profits, de constituer des alliances, etc. Cette dynamique conduit à des crises et des guerres, que nous voyons actuellement quasiment permanentes.
3. Temporelle : Il faut accélérer les flux, augmenter la flexibilité, les cadences. Cela conduit à une souffrance, à un effacement de la personne devant le travail et l’organisation de la production.
On peut tirer deux grandes leçons de cette dynamique :
1. Le capitalisme transforme tout en marchandise. Cela conduit aux guerres, aux crises écologiques, aux crises sociales. Aujourd’hui, le monde a atteint un stade de développement de la concurrence à une échelle sans mesure.
2. Cette dynamique conduit à la constitution ou la reconstitution des classes sociales caractéristiques du capitalisme. Ces classes « subjectives », « pour soi », sont reconstruite à partir de leur existence « objective », « en soi ».
Les classes sociales sociales ne sont pas un produit de notre imagination : elles existent bien lorsqu’on observe les sociétés et l’organisation du travail. Pour les marxistes, les classes n’ont pas d’existence propre. Elles n’existent que dans leurs rapports les unes avec les autres. La classe ouvrière n’existe pas indépendamment de la bourgeoise.
La conscience d’appartenir à une même classe existe en premier lieu dans le travail quotidien : les rapports d’exploitation, les rapports aux autre salariés et au patron, la recherche du profit, l’accélération des flux, les tâches répétitives forment une conscience collective. CF P.102 DU SOURIRE DU SPECTRE. Malgré les modifications du mode de production, ou à cause d’elles, la classe ouvrière se reconstitue en permanence. Entre 1975 et 1998, en France, la part des ouvriers dans la population active a baissé de 37,5% à 27,7% (c’est une proportion loin d’être négligeable par ailleurs), tandis que les employés sont passés de 23,5% à 30%. Dans le même temps (de 1984 à 1998), le travail à la chaîne dans les services et le commerce est passé de 7,5% à 15%, dont de 20% à 30% pour les travailleurs non qualifiés. On n’assiste pas à la constitution d’une « classe moyenne », mais au contraire à la reconstitution permanente de conditions de travail et d’organisation du travail classiques, répétitives... De l’autre côté, on observe les Sellière, les Michelin, l’explosion des stock-options, les hauts salaires, qui n’ont rien à envier à la classe bourgeoise telle qu’on se la représente de manière caricaturale.
Cette dynamique est liée à une logique du profit, qui est la logique inéluctable sous le capitalisme. L’exclusion est un de ces aboutissements : c’est la volonté de la part des patrons de « ne payer que le temps effectivement travaillé » (D. Bensaïd), de tirer les salaires vers le bas, de constituer une « armée de réserve » disponible, mise en concurrence avec les autres travailleurs.
Le « taux moyen de profit dépend du degré d’exploitation du travail total par le capital total », la bourgeoisie et le prolétariat sont, malgré toutes les illusions et tous les espoirs, des classes ayant des intérêts inconciliables. C’est pour cela que les conflits sur le temps de travail et les salaires sont si permanentes dans l’histoire, elles sont le révélateur de ces intérêts inconciliables.
La confrontation entre les classes revient de manière régulière, elle est le produit de leurs intérêts inconciliables et de l’accélération du la concurrence à l’échelle internationale, de la dynamique du capitalisme. Quelques dates de grandes confrontations : 1848, 1871, 1936, 1945-48, 1968, 1995, 2006.
II. Les deux questions fondamentales : Le travail et l’Etat :
Le processus décrit plus haut est applicable à l’échelle de l’histoire : c’est le sens de la formule « l’histoire des sociétés est l’histoire de la lutte de classes » (Marx, Engels, Le Manifeste...). Les crises et les révolutions sont des événements permanents dans l’histoire humaine. Elles correspondent à des changements dans le mode de production. Les grandes étapes sont le passage de l’esclavage et des républiques antiques au travail de la paysannerie et à la féodalité, puis le passage à l’industrialisation massive et au capitalisme.
Deux questions fondamentales doivent être étudier pour percevoir les évolutions historiques : premièrement le travail, le rapport de l’homme au travail, et deuxièmement l’Etat.
Le travail
Le travail est une constante de l’activité humaine. Son organisation est l’enjeu de toutes les sociétés : comment sont créées les richesses, à qui elles appartiennent ainsi que les moyens de production.
Le travail, c’est « toute activité humaine permettant d’exprimer l’individualité de celui qui l’exerce », « toute dépense de force humaine » « abstraction faite de son caractère utile » (Marx). Le travail, comme les activités que chacun d’entre nous mène dans ses temps de loisirs, peut être émancipateur, intéressant, enrichissant. Mais aujourd’hui, le travail correspond plus au stress, aux accélérations de rythmes, aux horaires, aux heures supplémentaires, au vol de notre temps, à l’indifférence du travailleur vis à vis de son travail. P.94 + P.96 BENSAÏD.
La relation au travail et à ses fruits a évolué dans l’histoire, avec entre autres l’esclavage ou le salariat. Aujourd’hui, on reçoit une rétribution qui, en moyenne, hors période de crise, correspond à ce qui nous permet de vivre (ou survivre) dans la société. C’est le principe du SMIC : pour ne pas tuer le travailleur à la tâche, on lui donne un minimum, même si le patron essaie toujours de réduire le plus possible ce minimum et, surtout, de nous faire travailler le plus possible pour le salaire qu’il est obligé de nous payer.
Notre projet de société est tout d’abord le projet d’une société ou le rapport au travail change. Il ne doit plus être une contrainte, mais un plaisir, une activité émancipatrice. Nous refusons la séparation entre travail manuel et intellectuel, la division du travail. Pourquoi ne pourrait-on pas être un jour éboueur, un jour chercheur, un jour étudiant, ou tout à la fois (débattre de sujets théoriques en même temps que l’on effectue un travail manuel...).
Nous voulons une société selon la formule « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». C’est à dire une société où l’on reçoit ce dont on a besoin pour vivre (pourquoi prendre plus si l’on est assuré d’avoir toujours suffisamment ?) et où travaille à la hauteur de ce que l’on peut.
Mais, pour arriver à cet objectif (mais aussi pour se battre au quotidien), on se heurte à un problème fondamental : à qui appartiennent les moyens de production, c’est à dire qui décide, qui profite des fruits du travail ? La propriété individuelle (ou par actions) patronale n’a pas toujours existé. Sous l’ancien régime, par exemple, la propriété était multiple, entre le seigneur, le clergé, le paysan, le roi... Pour atteindre nos objectifs, nous pensons qu’il faut une propriété collective, c’est à dire que l’outil de travail appartienne aux travailleurs dans leur ensemble.
La propriété est une question déterminante, dans nos revendications, dans notre projet de société, car elle est liée à l’organisation de la production, de la société en classes, aux rapports fondamentaux dans cette société. Elle surdétermine toute l’organisation de la société.
L’Etat
L’Etat n’a pas toujours existé. Dans certaines sociétés primitives, il n’y avait pas d’Etat. L’Etat est un « produit de la société à un stade déterminé de son développement ». Il surgit dans l’histoire en même temps que les classes sociales, que la division sociale du travail, pour gérer les oppositions dans la société, gérer les contradictions entre des classes inconciliables. Pour nous, ce n’est pas un outil de conciliation entre les classes, c’est un outil de domination d’une classe sur d’autres.
L’histoire nous donne en donne des preuves : les changements de forme de l’Etat correspondent à des changements du mode de production et de la classe dominante. La République antique correspond à l’esclavage et à la domination des citoyens, la féodalité correspond à une économie basée sur l’agriculture et dominée par les seigneurs et les rois, le capitalisme à une industrie de masse et la domination des propriétaires des moyens de production, la bourgeoise.
Qu’est-ce que l’Etat ?
Pour Lénine, c’est un « détachement d’hommes armés, prisons, etc. ». C’est une force publique distincte de la population, organisée en force armée. Bien entendu, dans l’Etat, tout le monde n’est pas armée, mais les décisions de l’Etat sont appliquée par la force armée : police, armée. Cette définition est valable pour toutes les société, pas simplement le capitalisme.
C’est bien une classe spécifique qui se donne ces moyens. En effet, si toutes les classes étaient armées, il est bien évident que chaque conflit entre des classes se finirait par une lutte armée entre elles. C’est donc qu’une classe est plus armée que les autres, et c’est la classe dominante.
L’Etat est bien une force publique distincte de la population : il existe des droits et des lois d’exception pour les fonctionnaires. La police a tous les droits, les élus peuvent difficilement être démis de leur fonction par la justice, les juges et les préfets ont un droit discrétionnaire, en France le président à un droit d’amnistie. Cet Etat est au service de la classe dominante car il est tout organisé pour maintenir le système, notamment l’aspect fondamental qu’est la propriété, c’est à dire maintenir l’exploitation de la classe opprimée et la domination de la classe dominante.
III. Notre projet de société ou comment l’atteindre :
Paradoxalement, on a plus d’idées sur comment atteindre notre projet de société qu’en quoi il consiste.
Quelques éléments clé sur notre projet de société :
Le socialisme est une première étape vers le communisme. Dans celle-ci subsiste des rapports marchands, un Etat, des inégalités.
1. Le premier élément de notre projet de société concerne le travail. Une appropriation collective des moyens de production est nécessaire. Dans un premier temps, des rapports marchands subsiste, ainsi que la monnaie, il s’agit de répartir les fruits du travail en fonction de ce que chacun a assuré comme production. Puis, sous le communisme, c’est « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Dans une société où la production sera suffisante, une société « d’abondance », chacun prendra ce dont il a besoin (pourquoi prendrait-il plus s’il est assuré d’avoir suffisamment le lendemain ?) et travaillera autant qu’il le pourra (pourquoi travaillerait-on moins, on fait, déjà dans cette société, des actes pour se rendre utiles aux autres ou à la société, pour peu qu’on soit convaincu de l’utilité et la nécessité de le faire).
2. Aujourd’hui, il existe une égalité formelle : les hommes sont égaux devant la loi, et ont les mêmes droits. Mais nous voulons l’égalité réelle entre tous. Il faudra donc que le droit permettre l’égalité entre des gens qui sont inégaux (inégalités de culture, de capacités, etc.). L’égalité entre tous permettra de réduire petit à petit la concurrence et l’irrespect entre les individus. Cela réduira, petit à petit, les oppressions qui existent dans la société contre les femmes, le racisme, et réduira à néant les normes sexuelles (comme les autres normes). D’autant que la révolution elle même sera un « festival des opprimés », où chacun pourra briser ses chaînes, « unis par le fait que la « machine bureaucratique et militaire de l’Etat » les opprime, les écrase, les exploite » (Lénine, L’Etat et la révolution). L’accès à la politique par toutes les franges de la population sera garantie par une égalité devant la culture, la connaissance, les idées, par une réduction massive du temps de travail permettant à tous de réfléchir.
3. La société que nous voulons est une société sans classe et sans Etat. L’Etat est un organe se répression et d’oppression, il réduit la liberté de l’Homme. Nous voulons une société sans Etat, c’est à dire où il n’existera plus un corps séparé de la société chargé de l’organiser. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’organisation, mais que chaque personne participera à la gestion des choses, aux discussions comme à la mise en pratique des décisions. VOIR P°102 L’ETAT ET LA REVOLUTION. Contrairement aux anarchises, nous considérons qu’avant le communisme, il y a une phase, le socialisme, pendant laquelle perdure un Etat. Cet Etat, qui devra dépérir, doit servir à la classe ouvrière pour commencer à réorganiser la société petit à petit, sans Etat, et à faire disparaître les classes sociales.
La destruction de l’Etat bourgeois
Un de nos objectifs fondamentaux est de résoudre le problème de la propriété. Pour cela, nous voulons la collectivisation des moyens de production. Un obstacle important est l’Etat : celui-ci est fait pour empêcher de telles mesures.
L’Etat est toujours un outil d’oppression, de coercition : quelque soit le type de société, le type d’Etat, celui-ci restreint toujours la liberté et la démocratie : c’est un corps séparé de la société qui prend des décisions à la place des gens et limite la liberté, par des lois et l’action d’une police. Nous voulons la disparition de toute forme d’Etat, mais nous pensons que l’Etat est nécessaire dans un premier temps, pour atteindre nos objectifs.
Quand on parle de « destruction » de l’Etat, cela ne signifie pas que nous sommes pour une révolution violente au sens propre. Mais nous pensons qu’il faut une rupture. Celle-ci est produite par une action des masses contre l’Etat. C’est généralement à partir de cette action, qui est souvent peu violente par rapport à la situation de la société (pendant la prise du Palais d’hiver en Russie en 1917, c’est-à-dire au moment de l’insurrection, il y a eu 6 ou 7 morts seulement), que l’Etat exerce une répression importante contre le peuple. Il faut se préparer à résister, à empêcher cette répression.
La destruction de l’Etat passe des mesures concrètes. En Russie en 1917, en voici deux. La première est la suppression de l’armée permanente et son remplacement par le peuple en arme, organisé démocratiquement. Cette mesure concrète correspond à la suppression de la police et de l’armée bourgeoises, qui sont le cœur de l’Etat. La deuxième est la responsabilité et la révocabilité des membres de l’Etat, dont les membres et les dirigeants de la police, les fonctionnaires, la justice, qui sont tous payés au salaire d’un ouvrier. C’est une première mesure pour diminuer la séparation entre l’Etat et la société.
A ces mesures concrètes, qui visent à détruire l’Etat bourgeois et à la remplacer par un Etat ouvrier, s’ajoutent des mesures concernant la propriété : la « prise de possession des moyens de production par l’Etat au nom de toute la société ». L’Etat prend possession de tous les moyens de production, il les prend des mains des patrons, au nom de toute la société. Cela signifie que tous les moyens de production deviennent publics, mais ne sont pas encore réellement aux mains des travailleurs et de toute la société. C’est une limite vue lors de la révolution russe, mais qui se reproduira probablement : nous souhaitons qu’aussi vite que possible, les moyens de production soient possédés par la population, pas par l’Etat mais cela nécessité que les travailleurs puis l’ensemble de la population soient en capacité de les contrôler, ce qui n’était pas possible en raison de la guerre et des disparités d’une région à une autre.
Toutes ces mesures ont plusieurs conséquences :
– L’économie est dirigée pour les besoins collectifs, par pour les profits
– Le pouvoir rassemble législatif (conception des lois, des règles) et exécutif (mise en œuvre de ces règles), ce qui évite la différence, l’interprétation, les marges que peuvent s’octroyer l’Etat et les fonctionnaires
– Le changement de main des armes : ce ne sont plus la police et l’arment au service de la bourgeoisie, mais le peuple
– Le contrôle des travailleurs sur tout : la police, l’armée, l’Etat et les institutions, les entreprises…
Notre projet est réaliste car il est basé sur la réalité : la mobilisation des travailleurs, de la population, des opprimés qui ne peuvent plus vivre dans cette société.
Vers la disparition de l’Etat ouvrier
La base dite au-dessus correspond déjà à un Etat qui dépérit, qui s’affaiblit lui-même. Les fonctions de répression sont de plus en plus réduites. Les fonctionnaires et la police disparaissent petit à petit en tant que corps séparé du reste de la société. Cela est permis notamment par la diminution du temps de travail, le développement des capacités culturelles et politiques de participation à la société. Tout le monde à la possibilité, petit à petit, de consacrer du temps à la gestion de la société, et celle-ci est de moins en moins l’affaire de spécialistes.
Tout cela repose aussi sur la mobilisation populaire. En effet, après la prise du pouvoir, la bourgeoisie continue à exister pendant une période : elles possède encore des richesses, elle a des soutiens dans d’autres pays, dans diverses franges de la société. Le fait qu’elle reste marginale et que la participation de la population augmente au lieu de se réduire repose, notamment au début sur :
– L’expropriation de la bourgeoisie
– Le recensement, le contrôle sur le fonctionnement de la société
– La « participation de tous les membres des soviets à la direction des affaires, de tous les pauvres au gouvernement du pays. Ainsi que des mesures concrètes pour que cela ait lieu.
Conclusion
Dans le Manifeste du parti communiste, Marx et Engels disent : « toutes les sociétés ont reposé sur l’antagonisme de classes oppressives et opprimées. Mais, pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui garantir des conditions d’existence qui lui permettent, au moins de vivre dans la servitude. » Lorsqu’on voit la situation du monde, la pauvreté qui se développe, les guerres, les maladies et famines, on voit que les opprimés le sont de plus en plus et que des millions de gens ne peuvent plus vivre et travailler décemment.
Lénine explique pour qu’une crise révolutionnaire surgisse, il faut que ceux d’en haut ne puisse plus diriger, que ceux d’en bas ne veuillent plus être dirigés, et que ceux du milieu basculent.
Notre problème est de tout faire pour que ceux d’en bas soient armés théoriquement, politiquement, acquièrent des expériences pour vouloir en finir avec cette société au plus vite.
Ces expériences et ces armes politiques se forgent dès maintenant, et au quotidien, dans les luttes et les discussions. Pour armer au mieux, nous devons montrer le plus souvent possible la question de l’Etat et de la propriété, qui sont les problèmes fondamentaux pour gagner (cf. grève, peur de la démission d’un gouvernement… jusqu’à la prise du pouvoir).
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