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LES Mà‰DIAS FACE à€ LA GUERRE

dimanche 30 décembre 2007, par Antoine

« Si les gens savaient vraiment, la guerre serait arrêtée demain. Mais bien sur ils ne savent pas et ne peuvent pas savoir.  »
(Lloyd Georges, ministre britannique de la Guerre, 14-18)

L’attitude des grands médias français (presse écrite et journaux télévisés) a traité la question de la guerre en Irak de façon à peu près homogène. Les journaux télés tendent de plus en plus à présenter les questions internationales comme un feuilleton ou une série de télé réalité parmi d’autres… Côte d’Ivoire, Palestine, Irak, le globe serait une vaste zone de violences qui s’embrase au hasard, sans aucune lien, les uns avec les autres. La conclusion à tirer c’est qu’on est pas si mal chez nous, non ?

Dans la presse écrite, le fond idéologique apparaît plus clairement, et les principaux quotidiens suivent plus ou moins rapidement, avec plus ou moins de distance les positions du gouvernement français (lui même suivant, en se faisant prier et en essayant de se donner un rôle international, l’administration américaine…). Le meilleur exemple de cette attitude c’est la une du très sérieux quotidien Le Monde de début octobre : « Chirac fait reculer Bush ».

Quant aux manifestations contre la guerre, elles ont eu le droit à une très faible couverture de presse, beaucoup moins que le vaccin anti variolique de Bush… Cette attitude des médias va évoluer dans les semaines qui viennent, avec le démarrage de la guerre contre l’Irak et suivant l’évolution de celle-ci. Dans la construction du mouvement contre la guerre, pour que celui-ci se développe le plus largement possible, nous devons apporter une analyse critique des médias qui permette de ne pas subir les visions toutes faites que l’on veut nous imposer.

Les médias : qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?

La première étape d’une critique objective et radicale des médias implique de ne pas tomber dans la paranoïa qui soupçonnerait tous les médias d’être manipulé par le Grand Capital, ou par les gouvernements. Il n’est pas besoin d’élaborer une théorie du complot pour analyser quel mécanisme amène la formation d’une idéologie dominante, qui reflète dans ses tendances de fond, les idées des classes possédantes.

Les grandes machines médiatiques mettent en jeu d’important capitaux pour avoir les moyens d’être distribuées sur l’ensemble du territoire et pour se tailler une part de marché qui permette d’assurer son développement. Elles sont soumises à la pression de la concurrence, qui impose la recherche du scoop, du sensationnel, au détriment de l’analyse, de la démarche de vérification systématique des informations. Les informations, souvent fournies par les gouvernements, sont prises pour argent comptant.

Ensuite les médias ont aussi leur propre histoire, qui pèse sur eux, constitue une culture qui imprègne le travail des salariés. France 2 et France 3, en tant que « services publics » gardent un rapport particulier aux institutions, un certain sens de l’Etat… Tandis que TF1, en tant que chaîne privée, est de fait bien plus soumise à la pression des grands groupes privées qui lui fournissent des capitaux. Un journal, comme Le Monde, lui est traditionnellement est très lié historiquement au Parti Socialiste, sans qu’il se confonde avec. Il a joué un rôle particulièrement actif dans la négation des responsabilités françaises au moment du génocide au Rwanda de 1994. (Cf. jean Paul Gouteux, « Le monde un contre pouvoir ? », L’Esprit Frappeur)

Les gauchos avec nous !

Mais la grande force du système aujourd’hui, c’est de pouvoir intégrer les contestataires, la critique. Il y a eu et il y aura encore une petite place pour ceux qui se mobilisent contre la guerre. Cela sert de caution démocratique. Le résultat, c’est que si personne n’est bâillonné, tout le monde n’a pas le même temps de paroles…

De même, les auto critiques et les démentis, à propos de l’attitude des médias pendant la première guerre du Golfe furent nombreuses, mais elles sont beaucoup moins sensationnelles et font moins la une que les faits divers du jours…

L’idéologie dominante se forme donc essentiellement par la quantité de messages, la répétition heure par heure, à chaque flash d’info d’une version particulière qui s’imprime dans les consciences. Cultiver l’indifférence est une méthode de gouvernement et de contrôle des populations qui est redoutablement efficace. Vous avez le choix puisque vous pouvez zapper entre des chaînes qui disent la même chose…

Donc qu’est ce qu’on fait ?

Mais le risque est de sentir complètement impuissant face à la force des médias. Mais les médias peuvent aussi être utilisés par ceux qui se mobilisent. C’est ce qu’a réussi avec un certain succès José Bové. La radio par exemple est souvent un moyen de faire passer les rendez vous des manifs lycéennes. Ce n’est pas pour cela que l’on peut changer les médias, mais il y a encore une marge de manœuvre.

La première chose est donc de développer autours de soi une vision critique des médias, de ce qu’ils disent. Il ne s’agit pas seulement de rectifier ce que disent les médias et de chercher la petite bête, mais de développer nos propres analyses qui permettent de comprendre le sens de l’évolution du monde aujourd’hui et qui donne des outils pour comprendre ce qu’on peut faire. Il existe de plus de plus de réseaux d’information alternative qui permettent d’avoir accès à des infos précises (adresse Indymédia) Personne d’autres que les manifestants anti guerre ne parlera des jeunes américains, anglais, israéliens, qui se mobilisent contre les guerres impérialistes. A nous de contribuer en France, dans les bahuts, les facs, les quartiers à donner plus d’écho à notre mobilisation.

François, [Rouen]


« La seule solution pour relancer l’économie, c’est la guerre  », a ainsi affirmé le directeur de la Deutsche Bank. Propos rapportés par Francis Mer, ministre de l’économie du gouvernement Raffarin. Qui a ajouté : « Je pense exactement comme lui.  » Le banquier et le ministre sont donc d’accord : la solution pour le capitalisme, c’est la guerre.

Une guerre coà»tera des centaines de milliers de vies irakiennes. Et même davantage : le gouvernement US a confirmé la semaine passée qu’il pourrait utiliser « préventivement  » l’arme nucléaire contre l’Irak. La « relance de l’économie par la guerre  » se fera donc en marchant sur les cadavres du peuple irakien.

Le conseiller économique de Bush, Lindsey, a déjàaffirmé que la guerre coà»terait jusqu’à200 milliards de $ (àpeu près la même chose en euros). Avec ce montant, on pourrait donner du travail aux 8 millions de chômeurs US, avec un salaire de 25.000 euros/an ! Et qui payera la facture de cette guerre ? Les travailleurs américains et ceux des autres pays comme la France ou l’Allemagne, dont les gouvernements veulent participer àune opération militaire.

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