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RETOUR SUR LA PREMIàˆRE GUERRE DU GOLFE

(Toute les informations qui suivent sont tirées du livre de Michel Collon, Attention Médias !)

dimanche 30 décembre 2007, par Antoine

Les médias pendant la première guerre du Golfe

Selon un sondage, publié début janvier 91, 75% des Français pensaient que rien ne pouvait justifier une guerre contre l’Irak. Par contre quelques jours plus tard, ces mêmes Français approuvaient à 80% l’offensive militaire des alliés. Entre les deux que s’était il passé ? Une couverture médiatique massive qui présentait une « guerre courte et propre », dans laquelle les Occidentaux risquaient peu de pertes…

La liberté d’expression en 1991…

… se résume en un chiffre : 23. Pendant la première guerre du Golfe, les opposants à la guerre ont eu le droit à 23 minutes d’antenne, sur les trois plus grandes chaînes américaines sur un total de 2855 minutes consacrées au conflit.

Qui a déclenché la première guerre du Golfe ?

Quelques citations des journaux de l’époque permettent de donner un éclairage plus précis des intentions de l’administration américaine à l’époque.

 Juillet 90, April Glaspie, ambassadrice américaine en Irak : « Nous n’avons pas de point de vue sur les différends interarabes, tel votre différend frontalier avec le Koweït » (Jeune Afrique, 10.10.90)

 Juillet 90, John Kelly, adjoint de James Baker pour le Moyen Orient : « L’Amérique n’a pas l’obligation d’aider le Koweït si l’émirat est attaqué. » (Déclaration publique citée dans le Times)
 Début Août 1990, un des principaux conseillers du président Bush (père) déclare : « Nous avons le sentiment d’avoir conduit [Saddam Hussein] là où nous voulions qu’il soit. » (Newsweek, 20.8.90)

Les mensonges qui ont justifié l’intervention impérialiste de 1991

En Août 90, un rapport de la soi-disant sérieuse organisation Amnesty International cite un médecin anonyme koweïtien : « On rapporte la mort de trois cents bébés prématurés après que des soldats irakiens les eurent retirés des couveuses qui ont alors été volées. » Ce médecin en aurait enterré 72 au cimetière. Amnesty cite aussi une jeune infirmière koweïtienne de 15 ans, qui affirme avoir vu des soldats irakiens armés entrer dans une chambre ou quinze bébés reposaient dans des couveuses : « Ils ont retirés les bébés des couveuses et les ont laissés mourir sur le sol. C’était horrible. » Malgré les doutes des autres médecins, la mort de ces bébés sera l’argument massue pour faire taire les opposants américains à la guerre. Bush ne cessera dans ses interventions de se référer aux bébés et parlera même de « génocide ».
Trois mois plus tard, Amnesty International reconnaîtra que cette affaire avait été inventée de toute pièce.

La clef de la première guerre du Golfe

Le 2 août 1991, l’ancien secrétaire US à la défense, Lauwrence J. Korb déclare dans un journal patronal américain : « La clef est d’obtenir des bases à travers la région du Golfe. »

Une guerre si propre…

Les 25 et 26 février, 2000 véhicules sont bombardés par les alliés sur de route de Koweït City. La télé ne montrera que des carcasses métalliques. Pas de cadavre. Les morts irakiens n’existent pas.
 Ce sera pourtant un véritable carnage selon le témoignage de militaires britanniques. Ce sont des dizaines de milliers de soldats irakiens, qui fuyaient et des milliers de civils koweïtiens, pris en otages, qui sont morts, brûlés vifs sous un déluge de bombes anti personnels. D’autres bombardements américains sur les tranchées irakiennes entraîneront l’ensevelissement vivant de milliers de soldats irakiens.
 Georges Bush avait pourtant déclaré : « Les forces U.S. n’attaqueront pas de soldats désarmés et en retraite. »
 Mais ce genre de massacre qui se produisent à la fin de chaque conflit impérialiste ont des fonctions stratégiques biens précises. Un bombardement massif créé le sentiment d’avoir affaire à un ennemi implacable et invincible et renforce le sentiment d’impuissance dans toute la population. C’est le même scénario qui s’est produit avec le massacre de la forteresse de Mazar-e-Charif en Afghanistan ont les troupes américaines ont massacrés des milliers de soldats Talibans faits prisonniers. Mais cela fait rarement la une des journaux. Et la « stabilité » a été rétablis par les grandes puissances…

Le coût de la barbarie

676 milliards de dollars, c’est le coût total de la guerre du Golfe : opérations militaires, destructions en Irak et au Koweït, manque à gagner pour les pays de la région. Avec le dixième de cette somme, on pourrait irriguer tout le Sahara. Avec un tiers, on pourrait financer pendant 10 ans tous les grands objectifs de l’UNICEF : contrôler les grandes maladies infantiles, réduire de moitié la malnutrition, fournir eau propre et soins de santé à toutes les collectivités, assurer à chaque enfant une éducation de bas. (Source, International Herald Tribune, 26.4.1993, Rapport UNICEF 1993)

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