Accueil > RED > 2003 > RED 30 - janvier 2003 > Kultur > SWEET SIXTEEN DE KEN LOACH
SWEET SIXTEEN DE KEN LOACH
dimanche 30 décembre 2007, par
Le dernier film de Ken Loach raconte quelques tranches de galère d’un jeune de seize ans en Ecosse. Pour la censure britannique, c’était un sujet bien trop sulfureux. Le film a été purement interdit au moins de 18 ans, car jugé « incitatif et corrupteur »… Ken Loach a simplement répondu qu’aucun jeune ne serait choqué par son film.
A part ça, Sweet Sixrteen est un des films les plus durs et les plus forts parmi les derniers du réalisateur britannique. Le personnage principal, Liam, est un jeune déscolarisé qui se débrouille en revendant des cigarettes. Sa mère est en prison. Et il rêve de lui offrir un mobile home dans un quartier tranquille qui lui permette de prendre un nouveau départ. La force du film, c’est qu’à travers le destin d’un jeune de seize ans, qui ressemble en tous points aux jeunes des banlieues d’Angleterre, d’Allemagne ou de France, le film ne désespère jamais.
Sans jamais céder à la caricature, il décrit avec justesse l’énergie extraordinaire qu’un individu peut mettre en œuvre pour sortir de sa situation.
Certes, le film est moins optimiste que Bread and Roses qui était porté par la révolte des femmes de ménage qui se lancent dans la lutte collective. Sweet Sixteen a sa force propre, car s’il se concentre sur la lutte individuelle pour s’en sortir… C’est de la lutte quand même. En ce sens le film est plus optimiste que The navigators, qui raconte la démoralisation et la destruction des liens de solidarité d’un groupe de cheminots après la privatisation du rail britannique.
A la fin de Sweet Sixteen, tout reste ouvert pour Liam, même si cette société , avec ses flics, sa Justice et ses injustices, ne lui fait aucun cadeau. C’est en ce sens que ce film constitue une description forte de la situation des jeunes les plus précaires aujourd’hui.