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L’EUROPE ET LA TURQUIE

dimanche 30 décembre 2007, par Antoine

Valery Giscard D’Estaing a clairement affirmé son opposition à l’entrée de la Turquie au sein de l’UE. Par ce fait, il pose la question de l’identité européenne. Est ce un club chrétien ? C’est en tout cas ce que le pape demande à l’Europe d’être.

La question des droits de l’homme est aussi un point qui est souvent soulevé pour s’opposer à l’entrée de ce pays. Il est évident que c’est primordial, mais à l’intérieur même de l’Europe, Amnesty International a plusieurs fois dénoncé les frasques de la police française, ainsi que la situation de certains prisonniers politiques, comme les Basques, par exemple. Sur cette question là, donc, l’Europe n’a rien à envier à la Turquie.

Par ailleurs, le nouveau parti au pouvoir, l’AKP est un parti intégriste qui veut faire passer de façon douce son intégrisme. Elle ne demande pas le rétablissement de la charia, mais un retour à « l’ordre moral », aux « véritables valeurs traditionnelles ». Dans l’Europe de Berlusconi, l’ex-Europe de Haider et l’Europe de Sarkozy, la Turquie a toute sa place. Elle est juste un peu plus exotique… Par contre, dans l’Europe démocratique que nous souhaitons, ce n’est pas tout à fait le cas. La Turquie est confrontée à une situation assez difficile : Elle est dotée de structures « démocratiques » et laïques, qui sont protégées par… l’armée. Son entrée dans l’Union européenne ne lui permettra pas de protéger sa laïcité tout en se débarrassant du poids de l’armée. Au contraire, dans la prévision d’une future armée européenne, la Turquie ne peut qu’avoir des chances de voir sa candidature acceptée.

Par ailleurs, ce pays est sous la tutelle des Etats Unis –qui soutiennent d’ailleurs fortement sa candidature au sein de l’Union européenne– ce qui explique que malgré la réticence de la Turquie, les bombardiers américains soient déjà sur son territoire pour la guerre en Irak . La Turquie est membre de l’OTAN, elle est géographiquement très bien située pour établir une « zone tampon » entre l’Europe et le Moyen Orient. C’est pour ça qu’il est préférable pour l’Europe impérialiste et libérale de garder la Turquie comme un partenaire plutôt que d’en faire un membre. En effet, le jour ou la Turquie entrera en Europe (ce qui semble inévitable, vu l’évolution des choses), cette Europe aura une frontière commune avec l’Iran, l’Irak, la Syrie…

Leïla, [Marseille]

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