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La FIDL

fidèle au gouvernement

lundi 31 décembre 2007, par Antoine

Le premier Tour de France des " lycéens qui l’ouvrent " de la FIDL (Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne) avait lieu cette année ; le syndicat lycéen conviait des élèves de toute la France et même des DOM à venir discuter les 9 et 10 mars à Paris avec leurs représentant-e-s, en vue d’une coordination des actions des lycéens français et de l’élaboration d’un manifeste à envoyer aux candidat-e-s de l’élection présidentielle. La journée débute dans un amphi de la Fac de Jussieu par un discours de bienvenue, délicate intention, et par la distribution de documents, notamment le questionnaire envoyé par la FIDL aux candidats ; ce questionnaire comportait plusieurs rubriques telles que le cadre du lycée, la scolarité elle-même, les ZEP, etc. Il est à noter qu’il n’avait pas été envoyé à Le Pen et à Mégret, en raison des valeurs qu’ils représentent, mais tout de même à Pasqua et à Boutin, cette dernière n’ayant pas répondu. Pasqua justement a démontré une nouvelle fois que les valeurs qu’il représente sont bien communes à celles de l’extrême droite en accusant l’ " esprit 68 " selon lequel le lycéen pourrait " aller à sa guise et au gré de sa fantaisie " dans son établissement. Les réponses de Chirac (en fait c’est l’UNI qui a répondu pour lui) sentaient bon la démagogie, de même que celle de Bayrou qui voudrait une école " plus humaine " tandis que Chevènement rejoint de plus en plus Pasqua. Du côté de l’extrême gauche, Arlette Laguiller n’a pas répondu au questionnaire, mais notre candidat Olivier Besancenot posait clairement notre position : changer les lycées c’est aussi changer la société et notamment renforcer une cohésion sociale, ainsi que donner plus de moyens et de démocratie aux lycées. Puis, à la suite de l’analyse rapide des réponses, vient l’intervention de plusieurs jeunes de la salle, ainsi que celle de Malek Bouthi, le président d’SOS-racisme. La lutte " contre la violence " est omniprésente (on se souvient du manifeste " Stop la violence " il y a deux ans), à travers un petit livret, édité grâce à l’Education Nationale et à la Région Ile de France (où la Gauche Socialiste est majoritaire) où l’on apprend que face à la violence il ne faut pas " se sentir responsable ", ni " prendre parti ", mais " toujours appeler la Police ou des adultes " ! Mais malgré ce grand message de paix et de tolérance, l’intervention d’une jeune lycéenne parlant de l’oppression des filles dans les lycées a tout de même été huée par une partie de la salle. Par la suite nous gagnons les commissions, elles sont au nombre de six : " les rythmes scolaires ", " la violence à l’école ", " les lycées professionnels ", " la démocratie lycéenne ", " Autonomie " et " Marchandisation de l’éducation " ; toutes sont destinées à réfléchir à des modes d’action voire de campagnes concernant ces problèmes. Mais malgré de bonnes revendications dans la plupart des domaines, on sent réellement la présence de cadres de la Gauche Socialiste, dont on se demande d’ailleurs s’ils sont vraiment lycéens, empêchant toute critique ouverte du gouvernement. La preuve en est que malgré l’interpellation à plusieurs reprises de Jack Lang sur le problème entre autre des MdL (Maisons des Lycéens) ainsi qu’une certaine dénonciation de ses promesses non-tenues, le ministre était tout de même l’invité d’honneur de la soirée du samedi (sur le thème très original de la lutte contre la violence). De même le dimanche matin nous avons droit à Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l’enseignement professionnel. Celui-ci vient vraiment en campagne électorale, mais les militants semblent être dupes de son jeu, il est applaudit à tout rompre lorsqu’il dit refuser la ségrégation sexiste dans les filiales professionnelles, mais invente des prétextes, bien sur indépendants de sa volonté, pour expliquer l’incompétence du gouvernement. Il refuse aussi d’ouvrir le débat sur des sujets sociaux trop extérieurs à l’éducation et repart en rappelant qu’il faudra voter Jospin pour que les réformes engagées soient continuées… il oublie de dire qu’il est lui aussi responsable dans la marchandisation de l’éducation et surtout dans l’implantation du patronat dans les lycées pro, alors que rien n’a été fait pour augmenter les salaires (ou en obtenir tout simplement) pour les jeunes stagiaires, ce qui apparaît même comme " normal " pour les cadres de la GS. En bref, la FIDL doit gagner une certaine indépendance pour espérer s’agrandir, car elle restera perçue comme non-crédible tant que restera son image de casseurs de grèves et d’antennes du gouvernement dans les lycées.

Laure et Jean-Baptiste, [Nanterre]

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