Accueil > RED > 2002 > RED 23 - avril 2002 > Dossier : lutte des jeunes salariés > Une nouvelle vague de lutte parmis les jeunes salariés
FNAC, Mac Do,
Une nouvelle vague de lutte parmis les jeunes salariés
lundi 31 décembre 2007, par
Grèves dures et victorieuses à McDo et à la FNAC, première grève nationale d’ampleur chez GoSports... Depuis quelques mois, dans plusieurs enseignes qui n’avaient plus l’habitude de se faire chahuter depuis longtemps, les salariés se mobilisent.. Le nouveau visage de l’exploitation. Ces grèves montrent que les salarés de ces groupes ne supportent plus l’énorme décalage entre les profits des actionnaires et les conditions de travail particulièrement pénibles : salaires au rabais, horaires flexibles, turn-over effréné, contrats précaires (intérim, CDD temps partiel imposé) ... les patrons ne reculent devant rien pour confisquer toujours plus de richesses produites par les salariés.
Jeunesse et précarité Ces salariés sont souvent jeunes : étant donné que cette partie significative du salariat qui se mobilise est celle qui entre sur le marché du travail, elle est particulièrement exposée à la précarité, une précarité qui se diffuse dans l’ensemble du monde du travail. Mais le fait que ce soit les jeunes qui entrent en lutte contre les méthodes actuelles d’exploitation qui deviennent le quotidien d’un nombre croissant de travailleurs est un signe favorable pour l’avenir, d’autant plus que les victoires de ces grèves fournissent d’ores et déjà un point d’appui pour les luttes de tous les précaires. Un aspect fondamental de ces luttes est leur radicalité, aussi bien dans leurs méthodes que dans les mots d’ordre mis en avant par les salariés. Les grévistes ont notamment occupé leur lieu de travail, bloqué les stocks et n’ont parfois pas hésité à séquestrer leurs dirigeants ou à organiser des manifestations sauvages sur les Champs Elysées ! Il faut signaler que les grévistes du MacDo Strasbourg Saint Denis avaient inscrit l’interdiction des licenciements parmi les mots d’ordre de la manifestation dont ils avaient pris l’initiative et que la " gauche plurielle " était explicitement mise en cause dans les slogans scandés par ces salariés qui ont souvent conscience que la dégradation de leurs conditions de travail est largement liée à la politique du gouvernement (notamment en ce qui concerne les 35 heures qui, répétons-le, ont été synonyme de régression sociale).
Une aspiration à l’unité des travailleurs Une certaine aspiration à l’auto-organisation s’est fait jour parmi les grévistes qui se sont dotés de structures telles que le collectif de la restauration rapide ou les comités de soutien aux grèves de MacDo ou de la FNAC, mais le rôle des syndicalistes de la CGT notamment a été prépondérant dans ce mouvement, ce qui constitue un élément décisif pour la construction d’une riposte d’ensemble des salariés contre la précarité. Et cette recherche d’unité, unité entre les salariés d’une même entreprise (la grève de la FNAC Champs a pu être victorieuse parce qu’elle a pu s’étendre à d’autres magasins), entre salariés d’une même branche, entre tous les précaires, et entre salariés du privé et du public, C’est peut-être l’élément le plus encourageant de ces luttes qui montrent que la jeunesse se remobilise.
Xavier, [Nanterre]