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REPRESSION SAUVAGE EN KABYLIE

lundi 31 décembre 2007, par Antoine

Depuis que Bouteflika a signé les accords d’association Euro-Med, le 17 décembre, et après avoir eu l’aval du département d’Etat Américain à organiser des élections mêmes impropres, le pouvoir est passé à une répression offensive et sauvage du mouvement populaire en Kabylie, et des militants du mouvement social comme les émeutiers de Saida, de Ain-Defla et les syndicalistes du SNAPAP d’Oran. le pouvoir croyait apaiser la tension en lâchant par ci quelques carottes pour pouvoir organiser ses élections qui lui y sont indispensables pour recomposer son Etat lequel s’avérant en crise de contradictions accentuées. Cette répression se caractérise par des renforts des CNS dans toutes les villes en Kabylie tout en ayant la carte blanche de violer des domiciles, d’humilier les populations, de mater les jeunes émeutiers, d’interdire toutes les manifestations publiques ainsi que d’arrêter tous les délégués des différentes organisations du mouvement populaire (CADC, CIC, CPWB). En cette seule semaine, le nombre d’arrestations se solde à plus de quatre cents, dont une partie est déjà condamnée à des peines allant de 6 mois à 1 an de prison ferme, à quatre assassinats (villes : Chemini, Sedouk, Freha, Bejaia) et à des dizaines de blessés. En fait, le pouvoir ne lésine sur aucun moyen pour démontrer sa force « militaire ». Dans d’autres wilayas comme à Saida où le mouvement social qui jusqu’alors demeure en faible intensité, il se précipite à châtier durement les premiers émeutiers en les condamnant (18 condamnations à une année de prison) afin de donner l’exemple à ceux qui tenteront d’en prendre une initiative de lutte. Le pouvoir dictatorial joue, en effet, une phase décisive dans son règne depuis l’indépendance. Quant au mouvement populaire, si les conditions objectives lui sont largement favorables et en bénéficie d’uncapital d’expériences de lutte non négligeables, néanmoins il souffre présentement de l’absence d’une direction politique conséquente laquelle pouvant lui donner une forme d’organisation adéquate et une orientation politique fiable afin de modifier les rapports de force en sa faveur. Le silence radio des médias notamment français sur les atteintes aux droits de l’homme en Algérie, en est bien l’explication « qu’il n y a plus de problème de démocratie depuis que Boutef a accepté de leur ouvrir entièrement le marché algérien ». Les Américains ont, paraît-il, dénoté le réveil social de par le monde. Surpris par les émeutes d’Argentine et par le mouvement contre la mondialisation libérale ainsi ayant sentis la lame de fond de tous les mouvements sociaux décident de soutenir toutes les dictatures pour traquer toutes contestations avant que celles-ci atteignent les phases de maturation et pourront, par conséquent, remettre en cause tous leurs plans de déstructuration des acquis sociaux et leurs intérêts. En ces moments, c’est l’atmosphère d’inquiétude qui y règne chez les populations quant aux militants, ils n’ont plus le choix que de se replier vers la clandestinité tant que le pouvoir a opté pour la solution du pire.

Correspondant, Bejaia (Algérie), le 28/03/02

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