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Retour de Barcelone 1
Et pendant ce temps là , les capitaux circulent…
lundi 31 décembre 2007, par
Pauline, lycéenne toulousaine fut parmi d’autres manifestantEs venue de Belgique, Bordeaux, Montpellier, Marseilles... contrainte de ne pas vraiment être a Barcelonne. Avec toutes/tous elle a été condannéEs a patienter de longues heures... subissant un arbitraire (fouille des bus, banderolles, drapeaux, livres convisqués) qui n’a en fait réussit qu’à raviver notre révolte, nous avons ainsi criés, chantés, manifestés, forgeant lors de ces deux jours de bloquage de la frontiére franco-espagnole une commune solidarité entre manifestantEs qui n’attendent qu’une chose désormais... se retrouver aux manifestations de juin à Séville ! Et pendant ce temps là , les capitaux circulent…
Samedi 16 mars avait lieu à Barcelone le sommet des chefs d’Etats Européens qui avait pour objectif la libéralisation de l’énergie (2003 pour l’électricité et 2004 pour le gaz) et la privatisation des services publics. A cette occasion plus de 300 000 personnes (de toute l’Europe) ont manifesté dans les rues de Barcelone pour montrer leur opposition à l’Europe du Capital. La manifestation s’est déroulée dans une « ambiance de carnaval au son des tambours et pétards ». Ce fut un rassemblement monstre et pacifique réclamant une Europe pour l’égalité sociale. Malheureusement tout le monde n’a pas pu y participer. Dès le vendredi 15 mars, des manifestantEs sont violemment refouléEs à la frontière franco-espagnole par les CRS français et la guardia civil espagnole sous prétexte de l’application des accords de Schengen et d’étonnantes justifications comme : " les tenues vestimentaires laissent à penser que les manifestants peuvent être violents une fois sur place "... Samedi, les militantEs des 15 bus bloqués à la frontière manifestent à Perpignan pour obtenir l’ouverture de la frontière. Cette manifestation a regroupé plus de 1200 personnes. De retour à la frontière en fin d’après midi, après des heures d’attentes de négociation et le contrôle minutieux de tous les papiers, certains bus arrivent enfin à passer. Mais il est trop tard, la manifestation va se terminer. Nous arrivons à Barcelone il est 23h00. A écouter les manifestantEs sur place l’après-midi, que nous rencontrons au concert de Manu Chao (concert à l’occasion du contre sommet) nous comprenons que nous avons raté un grand rassemblement. Quelle stupidité de bloquer 1000 manifestantEs à la frontière alors qu’il y en a 300 000 à Barcelone. Ce qui nous montre bien la volonté politique européenne (y compris française) d’étouffer le mouvement anti-mondialisation libérale. La couverture médiatique française de l’événement a été ridicule. En effet la répression vécue à la frontière ne fut quasiment pas traitée, et les chaînes de télévision n’ont montré que les 10 dernières minutes de la manifestation de Barcelone où quelques rares cas de violence isolée ont éclaté. Ainsi apparaît la volonté de criminaliser le mouvement anti-mondialisation (qui ne cesse de prendre de l’importance). Qu’elle est belle cette Europe ! Cette Europe qui ne respecte pas le droit de libre circulation (sauf pour les capitaux) celui de la liberté d’expression et celui de la liberté de manifestation. Il me semble pourtant que ceux ci font partie des droits fondamentaux d’une « Europe démocratique ».
Pauline, [Toulouse]