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A propos des Troskysmes
lundi 31 décembre 2007, par
A la lecture de la critique du Que sais-je écrit par D. Bensaid, (RED n° 22) je n’ai pas l’impression d’avoir lu le même ouvrage qu’Alban. D’une part, la critique oublie de relever le pluriel, au combien important, du titre qui donne à penser qu’à partir d’une posture (plus qu’un corpus théorique), à savoir maintenir le pari révolutionnaire au-delà des impostures stalinienne et social-démocrate, les chemins peuvent diverger au point de créer des organisations que rien ne rapproche. D’autre part le triomphalisme de l’article, qui n’est pas sans rappeler certains discours sur l’avenir radieux du socialisme, est à mille lieux de la prudence de Bensaid évoquant des courants politiques qui ont certes joué un rôle important lors de certains événements mais sont toujours restés minoritaires et ont commis certaines erreurs de pronostics (sur l’URSS notamment, à cause d’un optimisme révolutionnaire débridé). Quant à proclamer que la voie est ouverte pour la IVème internationale, c’est faire preuve d’immodestie et d’œillères tant ce qui aujourd’hui annonce la renaissance d’une radicalité à l’échelle mondiale est éloignée du trotskysme originel. Il ne s’agit pas simplement là d’un débat historique. S’inscrire dans l’histoire du mouvement ouvrier ne doit pas inciter à assurer que nous sommes les seuls détenteurs de la filiation marxiste, mais bien à établir un inventaire (en mieux que celui de Jospin) pour voir sur quelles bases reconstruire un mouvement des opprimés, aussi diverses soient leurs oppressions. En la matière, « la piété filiale n’est pas le meilleur gage de fidélité, et il y a plus de fidélité dans l’infidélité critique que dans la bigoterie dogmatique » (D. Bensaid).
Vincent, [Poitiers]