Accueil > RED > 2002 > RED 24 - mai 2002 > Dossier > Préparer le troisième tour social

Préparer le troisième tour social

QUEL ALTERNATIVE FACE A L’EXTREME DROITE ?

vendredi 4 janvier 2008, par Antoine

Les manifestations du 1er mai ont rassemblé cette année plus de 1,5 millions de personnes dans toute la France. L’aspect le plus important des cortèges du 1er mai c’est de très nombreux jeunes qui donnent un aspect inédit à ces manifs. En effet plusieurs générations se retrouvent dans la lutte, le monde du travail et la jeunesse unissent leur force pour défendre leurs droits démocratiques et sociaux et combattre leur pire ennemi : Le Pen et ses idées réactionnaires, racistes et libérales. Les manifestations du 1er mai comme les manifestations des lycéens sont un encouragement, ces manifestations sont notre seul espoir d’un renouveau du mouvement ouvrier et d’un avenir meilleur face à Chirac, Le Pen et les politiques libérales de « gauche ».

Ces mobilisations massives de jeunes démontent le discours des idéologues de la pensée unique

nous disant que les jeunes aujourd’hui ne font pas de politique. Il y a aujourd’hui une politisation, une radicalisation massive et profonde de la jeunesse comme nous n’avons jamais vu depuis des décennies. L’apparition du visage de Le Pen au 2e tour a accéléré ce phénomène mais cette politisation est bien plus profonde que veulent nous le montrer médias et politiciens. Bien sûr c’est un rejet des idées d’extrême droite, du racisme, de la haine mais on ne peut réduire le mouvement de prise de conscience à cela. C’est un mouvement beaucoup plus profond contre la classe politique de gauche et de droite qui apparaît responsable de la montée de Le Pen par sa soumission à l’offensive libérale du MEDEF. Cette conscience politique dans la jeunesse, nous l’avons vu émerger avec le mouvement anti-mondialisation qui rassemble régulièrement plusieurs centaines de milliers de jeunes dans des contre-sommets aux dirigeants de ce monde. Aujourd’hui cette révolte s’approfondit avec le choc du 1er tour et l’arrivée de Le Pen au 2e.

Les médias comme les politiciens nous présentent tous les lycéens unis derrière le vote Chirac, unis derrière le front républicain qui réuni droite et gauche pour faire de Chirac le sauveur de la démocratie. Les jeunes ne sont pas dupes de ce front républicain pourri, et même si pour une partie d’entre eux, le vote Chirac est un moyen de voter contre Le Pen ils se souviennent comme nous du « bruit et de l’odeur », des lois racistes Pasqua, Debré, du plan Juppé de 95 contre lequel jeunes et salariés se sont battus. Et de nombreux jeunes refusent de plébisciter Chirac et de cautionner par leur vote sa politique ultra-libérale et ultra-sécuritaire.

Lutter contre le FN, c’est proposer une autre alternative en rupture avec la gauche et la droite gouvernementale.

Notre tâche est d’organiser un mouvement large pour imposer nos revendications en rupture à la politique libérale des partis de cohabitation qui engendre les idées réactionnaires. Derrière les apparences, malgré la propagande médiatique et la pression des appareils, c’est le sens de la politisation de la jeunesse aujourd’hui.

En effet, le danger de l’extrême droite nous pose le problème de quel avenir nous offre la société, celui ci est fait aujourd’hui de guerres, du massacre des peuples comme les palestiniens, du chômage et des discriminations. C’est un monde profondément inégalitaire et antidémocratique où les 8 chefs des États les plus riches et les grandes multinationales imposent leur dictature sur l’ensemble des peuples de la planète. Si la jeunesse se politise aujourd’hui, c’est aussi parce qu’elle n’a plus confiance dans les politiciens de droite comme de gauche pour lui offrir un avenir, pour changer ce monde et s’aperçoit qu’il y a urgence à cela. Il y a aujourd’hui chez les jeunes dans la rue l’aspiration à une nouvelle société, à un autre monde possible. C’est aussi la volonté d’imposer face aux réformes libérales, nos revendications en rupture avec la logique économique du capitalisme.

Et pour cela, nous ne pouvons compter que sur nous, sur nos propres forces, sur nos luttes et sur notre organisation indépendante des partis qui veulent aujourd’hui nous rendormir derrière un front républicain. Nous pensons au contraire que l’avenir, ce n’est pas cette république bourgeoise bleu blanc rouge qui ne nous laisse que le choix entre Chirac et Le Pen. L’avenir, c’est le communisme internationaliste et révolutionnaire.

Campbell, [Bordeaux]

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.