Féroce

L’histoire de Féroce est assez simple. Alain, un jeune Beur (Sami Nacéri) décide de s’infiltrer dans un parti fasciste pour tuer son chef (Jean Marc Thibault). Nous assistons d’une part à la montée de ce jeune au sein du parti ainsi qu’aux manigances de l’extrême droite pour arriver à ses fins électorales (d’un rhabillage à la Berlusconi aux faux attentats dans le but d’attiser la haine entre les communautés).

Ainsi le film va se divise en deux axes : d’un côté la réalisation par Alain qu’en tuant le chef du fascisme, il ne tue pas le fascisme (loin s’en faut) et même pire, il devient lui même fasciste, et d’autre part une critique des partis d’extrême droite.

Sur le premier point, on retiendra la dernière image de ce film qui prouve qu’il y a une continuité historique et que les évènements ne sont pas le fait d’un seul homme. Bref une vision matérialiste de l’histoire. Un peu dans la même optique du dernier Souper (de Robert franc).

Comme d’habitude, le problème de ce type de film (la découverte de la réalité matérialiste de l’histoire) c’est que c’est un peu léger pour faire un scénario et même pire : c’est toujours le même scénario. Le héros découvre qu’il est comme celui qu’il hait et cela le perd définitivement, alors que le chef d’extrême droite n’en sort que renforcé… dans cette optique, « Votez Bob Roberts » de Tim Robbins, était mieux fait car le « héros » était le fasciste, ce qui permettait au réalisateur de démonter tous les artifices du leader.

Sur le deuxième point, la critique a bien touché sa cible puisque Le Pen a voulu interdire ce film (il faut croire qu’il se sentait visé). Féroce est un film est à voir, mais ne remplace en rien la lecture des Filières Noires de Guy Konopnicki, véritable voyage à l’intérieur du vrai FN.

Raphael, [Jussieu]