Orientation active : vers la sélection à la fac ?

Les conseils de classe du deuxième trimestre
vont bientôt avoir lieu. Pour les terminales,
un nouveau dispositif va se mettre en place :
l’orientation active, qui est censée permettre
une meilleure orientation pour éviter l’échec
à la fac. En réalité, il s’agit de mettre en
place un système de plus en plus sélectif.

Imposer un choix aux lycéens

Rappelons que les fi lières professionnelles
(BTS et IUT), ainsi que les grandes écoles
sont sélectives : ces fi lières auxquelles
l’accès est limité regroupent la moitié des
2,2 millions d’étudiants de France. Les
universités sont en théorie accessibles à tous.
L’orientation active consiste pour les lycéens
qui veulent aller à la fac à remplir d’ici mars
un dossier de pré-inscription. Dans le dossier
doivent fi gurer les notes de l’année en cours
et de l’année précédente, les résultats des
épreuves du bac passées en première. Le
choix de chaque élève sera examiné par le
conseil de classe du deuxième trimestre
ou par des commissions regroupant des
représentants du lycée, des universités,
voire des représentants des entreprises. Si le
choix du lycéen n’est pas jugé “raisonnable”,
il sera convoqué en entretien individuel.
En clair, on lui mettra la presion pour qu’il
fasse un autre choix ! C’est une remise en
cause inacceptable du principe d’absence
de sélection à l’entrée de l’université.

Non à l’école des patrons !

Le gouvernement explique qu’il faut pousser
un maximum de jeunes vers des fi lières
courtes et profesionnalisantes. Les diplômes
de ce type qui se développent en ce moment
dans les universités sont les licences pros.
A la place des licences d’histoire, ou de
biologie, ce sont des licences “Antiquaire-
Brocanteur”, “Activités de pleine nature
liées au tourisme vert”, “Chargé de clientèle-
Crédit Mutuel”, “conseiller développement
en tennis de table”... Des licences qui en
plus sont sélectives, qui ne donnent pas de
droit garanti de poursuivre ses études et qui
ne sont pas reconnues offi ciellement dans le
monde du travail... et qui sont uniquement
adaptées aux besoins du patronat. C’est
ça les diplômes vers lesquels ils nous
poussent : aucune garantie d’avoir un vrai
salaire, et même si on est embauché au
poste auquel prépare le diplôme, en cas de
licenciement il ne permet pas de trouver
un autre travail car il est trop spécialisé !

Que faire pour améliorer dès maintenant notre situation ?

Pour permettre la réussite de tous, il ne
faut pas mettre en place une sélection
voilée et permettre au patronat de
décider du contenu de nos formations.
Pour favoriser la réussite, il faudrait
commencer par donner une Allocation
d’Autonomie de 1000 euros à tous les
jeunes en formation de 16 à 25 ans, lycéens,
étudiants, apprentis ou à la recherche
d’un premier emploi, pour permettre à
chacun d’accéder à la formation de son
choix et d’être autonome de ses parents.
Il faut plus de moyens pour l’éducation,
et non pas supprimer 11 000 postes dans
l’Education comme le fait le gouvernement,
ce qui va se traduire par des classes
surchargées et des suppressions d’options.
Battons-nous contre la logique de sélection
et pour une éducation de qualité pour tous !