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Pourquoi une organisation de jeunesse ?

mercredi 10 janvier 2007, par JCR-RED

Avoir une organisation de jeunesse (JCR) autonome de l’« organisation adulte »(LCR), mais en solidarité politique avec elle, cela s ’explique avant tout par la situation sociale de la jeunesse. Elle subit une oppression spécifique à l’école, au travail, dans la famille, dans la rue…

Pendant notre scolarité, on nous enfonce dans le crâne qu’on est censé la fermer et obéir, qu’on comprendra pourquoi quand on sera plus vieux… On veut nous formater, et tant pis pour ceux qui ne rentrent pas dans le moule…
Dans le monde du travail, des centaines de milliers de jeunes sont au chômage (sans accès au RMI avant 25 ans), et quand on arrive à trouver un travail, c’est :boulots précaires (Mc Do, Assistant d’Éducation…), stages non-rémunérés, contrats d’apprentissage (un apprenti de 16 ans n’a droit qu’à 25% du SMIC)… C’est le quotidien des millions de jeunes travailleurs et d’étudiants-salariés (plus de 50 % des étudiants).

Être jeune, c’est aussi être enfermé dans sa famille tant qu’on n’a pas les moyens de se tirer (ce qui arrive de plus en plus tard) : pas d’indépendance, pas de possibilité d’échapper au « contrôle parental » sur tous les aspects de notre vie (sorties, cigarette, spliff…), pas de possibilité d’assumer sa sexualité (en particulier pour les jeunes homos et lesbiennes).

Les jeunes sont aussi les principales victimes de la répression policière : contrôles d’identité, GAV, agressions de la BAC… En particulier les « jeunes de banlieues », qui sont devenus les ennemis publics n°1 à la télé, dans les journaux, pour les keufs....

Tous ces éléments font que les jeunes sont victimes d’une oppression commune, même si les enfants de bourgeois ne la subissent évidemment pas de la même manière que les enfants d’ouvriers ou de chômeurs.

Une nouvelle génération pour la révolution !

De plus, les jeunes jouent un rôle spécifique dans les luttes sociales : parce qu’on n’est pas encore « cassés » par le système et qu’on n’a aucune envie de passer toute notre vie dans l’injustice, on est plus souvent prêt à lutter. Ces dernières années, les jeunes ont été à la pointe des luttes sociales : contre Le Pen en 2002, contre la guerre en Irak et contre la réforme LMD en 2003, contre la loi Fillon en 2005, contre le CPE en 2006, sans oublier les grèves chez McDo, Pizza Hut, les jeunes profs en mai-juin 2003, la révolte des banlieues en 2005…

Dans la plupart de ces exemples, les jeunes ont lutté sur des questions spécifiques (éducation, précarité…), de manière différente (actions, blocages…), avec des rythmes de mobilisation différents des salariés et des « plus vieux. »

En ce moment, on assiste à la naissance d’une « nouvelle génération militante » : des centaines de milliers de jeunes qui ont fait plusieurs expériences de lutte massive ces dernières années, et qui sont révoltés par ce système… Une génération qui lutte !

Le rôle de l’organisation de jeunesse est d’offrir à tous ces jeunes un cadre pour une première expérience politique. Un cadre où ils décident eux-mêmes de tout, en fonction de leur propre expérience : rythme de réunion, questions prioritaires, orientation sur chaque question, matériel (tracts, affiches, autocollants…). Le principe est simple : qui est mieux placé qu’un lycéen / étudiant / jeune travailleur pour savoir ce qui concerne les lycéens / étudiants / jeunes travailleurs ? Les jeunes sont les mieux placés pour déclencher et intervenir dans les luttes des jeunes. Mais pour que cela fonctionne, tout ça doit se passer en lien, et avec le soutien de l’« organisation adulte. »

H’aïm [Nanterre]

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