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Blocages de lycées : pourquoi et comment ?
vendredi 25 avril 2008, par
Le blocage n’est pas ce qui fait reculer le gouvernement : en 2005, pendant le mouvement contre la loi Fillon, on a atteint un premier record de lycées bloqués. Cela n’a pas permis de gagner. L’année suivante, contre le CPE, c’est le fait d’entraîner les salariés qui a fait reculer le gouvernement. On gagne quand on bloque l’économie, ce que seuls les salariés en grève peuvent faire. Il faut donc chercher à les entraîner. C’est par les manifs qu’on fait cela, car ils peuvent s’y rendre.
Le blocage est ce qui permet de ne pas être sanctionné quand on va en manif un jour où on a cours. Il concrétise le fait d’être en grève, puisque ce droit n’est pas reconnu aux lycéens et aux étudiants.
Etre en grève, c’est dégager du temps, c’est sortir de la routine pour réfléchir et agir, s’organiser collectivement. C’est la possibilité d’organiser la manif : banderole, structuration du cortège, service d’ordre, commission d’animation… Et d’organiser la lutte : tracts, affiches, analyses, liens avec les profs et les personnels…
Dans certains lycées, les élèves restent au bahut les jours de manif pour éviter une réouverture. Même si la réouverture peut signifier des sanctions pour ceux qui sont en manif et pas en cours, il n’est pas logique de rester bloquer pendant des échéances comme les manifs. Si le lycée a été bloqué toute la matinée, l’administration aura du mal à sanctionner tous les absents. Mais c’est fonction du rapport de force.
Le blocage peut aussi concrétiser ce rapport de force avec l’administration. Par définition, sauf rares exceptions, les proviseurs s’opposent à tout mouvement sur leur établissement. Ils sont les garants de l’ordre et les relais locaux du ministère. Il ne faut rien attendre d’eux, mais leur imposer des choses : droit de grève, de réunion, de ne pas être sanctionnés. L’AG peut élire une délégation qui va rencontrer la direction de l’établissement pour exposer les revendications en termes de droits locaux.
Lorsque le lycée est bloqué le matin, il faut éviter une hémorragie d’élèves rentrant chez eux. Cela veut dire avoir en tête des choses à proposer aux lycéens : AG, manifs dans la ville ou départ en cortège vers d’autres lycées pour les débrayer avant la manif. Pour éviter la dispersion, il faut penser aux choses très matérielles : avoir un mégaphone (avec des piles !), faire une collecte pour acheter de la bouffe et éviter la dispersion au moment de partir à la manif, avoir en tête des commissions (animation, banderole _ qui a déjà prévu du tissu et des bombes de peinture, tract / affiche…) et des gens qui s’occupent de ces commissions.
Le blocage se prépare : faire un plan des entrées à bloquer et du nombre minimum de personnes qui doivent être sur les piquets, avoir des responsables sur chaque point et une équipe qui tourne de l’un à l’autre pour signaler les problèmes ; il ne suffit pas d’avoir le nombre minimum techniquement nécessaire pour bloquer. Il faut des gens avec des tracts et une argumentation en tête qui accueillent les élèves, leur expliquent, les convainquent de rejoindre le mouvement…
La répression policière est forte en ce moment ; il faut l’anticiper, prévoir de ne jamais rester seul à la merci des forces de police ; être prêts à résister (en se mettant en chaîne), être réactifs par rapport aux attaques possibles. En cas d’embarquement, il faut que tous les lycéens mobilisés se rendent au commissariat. Il faut avoir des numéros d’avocats, de syndicalistes locaux (à commencer par les profs), de parents d’élèves favorables au mouvement (FCPE), d’élus locaux de gauche…
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