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Quelles revendications pour le mouvement ?

vendredi 25 avril 2008, par Adrien

La mobilisation grossit de jour en jour, de manif en manif depuis la rentrée des vacances de février. Si nous sommes si nombreux dans toute la France, c’est parce que nous sommes conscients des problèmes actuels de l’Education… Et de ses problèmes futurs.

Les projets du gouvernement

1. La question des postes : hors d’oeuvre

Le gouvernement ne le cache pas : la suppression de 11 000 postes n’est qu’un hors d’oeuvre. D’ici 2012, ce sont 80 000 postes qui vont disparaître ! L’Education ne pourra évidemment plus fonctionner comme avant.

2. Le rapport Pochard : plan d’action du gouvernement

Le rapport Pochard, commandé par le minis­re Darcos et remis en janvier prévoit une autonomie des établissements : chaque lycée aura un projet d’établissement.

a. Lycée d’élite

Pour l’un, emmener les élèves vers le bac et vers des études longues. Les lycées avec un projet ambitieux auront des crédits pour les options, mais pas pour l’aide individualisée. Ils se débarrasseront des élèves en difficulté. Pour plus de « simplicité », les bacs généraux seront fondus en un seul avec des spécialités.

b. Lycée poubelle

D’autres lycées auront pour projet d’orienter les élèves vers des études courtes, avec des bacs déqualifiés (le bac pro passe d’ores et déjà de quatre à trois ans). Cela veut dire des diplômes qui ne donneront accès à aucune garantie sur le marché du travail.

3. Casse générale

a. Secondaire

La loi Fillon de 2005 a mis en place le socle commun de connaissances : lire, écrire, compter, cliquer, parler un anglais de communication. Les autres matières devraient devenir des options, pour les élèves qui ont acquis le socle.

b. Enseignement supérieur

Dans l’enseignement supérieur, le même travail est à l’oeuvre. Déjà avec la loi « Liberté et responsabilités des universités », on a instauré l’autonomie des facs, qui développent chacune leur projet pédagogique.

Mais un nouveau plan a été annoncé, l’ « Opération campus ». Dix universités deviendront des pôles d’excellence. Ce sont elles, et elles seules, qui se partageront les 10 milliards d’euros promis par la ministre Pécresse. Pour les autres fac, tant pis, il faudra faire des diplômes financés par des entreprises et reconnus par ces seules entreprises… Pas sur l’ensemble du marché du travail.

4. Raisons

Le Rapport Thélot en 2003 annonçait la loi Fillon, il disait qu’avec l’objectif de 80% d’une classe d’âge au bac on avait des jeunes trop qualifiés qui arrivaient sur le marché du travail, donc trop exigeants quant à leurs conditions de travail.

En fait, comme avec le CPE, le gouvernement veut faire baisser le coût du travail des jeunes. C’est vrai qu’il y a une crise économique. On fait payer les frais aux futurs salariés.

Revendications

a. Restitution des 11 700 postes ; abandon du plan de 80 000 suppressions ; embauches des personnels nécessaires

On ne peut pas se contenter de limiter la casse. Il faut mettre un coup d’arrêt aux suppressions.

Elle n’ont pas lieu partout et les choix ne sont pas au hasard. Ce n’est pas dans les lycées cotés qu’on supprime des postes mais dans les quartiers populaires et dans les LP. L’académie la plus touchée est celle de Créteil, où on manque déjà de postes !

b. Maintien du BEP et du BP en quatre ans

Ce sont les bac pro qui sont les premiers touchés par la déqualification, car ce sont les futurs ouvriers. Le bac pro en trois ans n’est plus l’équivalent d’un bac, le premier diplôme universitaire, donc donnant accès aux conventions collectives.

Privés de BEP, des milliers de jeunes vont se retrouver sur le marché du travail sans diplôme.

c. Pas d’école à deux vitesses

(voir Rapport Pochard)

d. Droits des lycéens et répression

Les lycéens ont très peu de droits : celui de se réunir en AG n’est pas vraiment garanti, le droit de grève n’existe pas... Il faut obtenir la possibilité d’avoir des salles, des panneaux d’affichage libre et qu’il n’y ait pas de répression des absences les jours de manif.

La répression existe à chaque mouvement : répression administrative en fin d’année avec des refus de réinscription, des exclusions de lycées...

Répression policière, particulièrement forte cette année, avec des arrestations ciblées devant les lycées, des coups de filets en fin de manif, des interventions de la BAC et des CRS / GM sur les blocages... Il s’agit de casser le mouvement. Si on pense que la lutte est légitime, on ne peut accepter aucune forme d’intervention policière. C’est aux lycéens mobilisés et à leur SO d’organiser la sécurité des cortèges et des piquets de grève. La police de Sarkozy, dans un mouvement contre Sarkozy, ne peut agir à nos cotés.

e. Contre Sarkozy et son gouvernement, pour les services publics

La casse de l’Education s’inscrit dans une politique générale contre le code du travail et les acquis des salariés (temps de travail, Sécu, retraites, services publics...). Dans un contexte de crise, la droite veut faire payer les frais à la majorité de la population. On ne peut dissocier l’attaque en cours des autres questions.

De plus, les lycéens seuls ne suffiront pas pour faire reculer le gouvernement. Ils doivent se lier à d’autres secteurs : les salariés de l’EN dans un premier temps et les autres secteurs de la jeunesse et des salariés dans un second temps. Il s’agit d’ores et déjà de trouver des revendications unifiantes pour tous ceux qui subissent la politique de la droite.

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