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Education : ils ont des plans précis pour notre avenir...
mercredi 30 avril 2008, par
Si le mouvement lycéen grossit, c’est parce que nous sommes conscients des problèmes actuels de l’Éducation… Et de ses problèmes futurs.
Le gouvernement ne le cache pas : la suppression de plus de 11 000 postes n’est qu’un hors-d’œuvre. D’ici 2012, ce sont 80 000 postes qui vont disparaître ! L’Éducation ne pourra évidemment plus fonctionner comme avant.
Le rapport Pochard, commandé par le ministre Darcos et remis en janvier, prévoit une autonomie des établissements : chaque lycée aura un projet d’établissement.
Pour l’un, ce sera d’emmener les élèves vers le bac et vers des études longues. Les lycées avec un projet ambitieux auront des crédits pour les options, mais pas pour l’aide individualisée. Ils se débarrasseront des élèves en difficulté. D’autres lycées auront pour projet d’orienter les élèves vers des études courtes, vers un bac avec moins de contenu. Cela veut dire des diplômes qui ne donneront accès à aucune garantie sur le marché du travail. Ce n’est pas dans les lycées riches qu’on supprime des postes, mais dans les quartiers populaires et dans les Lycées pro. L’académie la plus touchée est celle de Créteil, où on manque déjà de postes !
N’apprendre que le minimum aux plus pauvres, ce n’est pas nouveau. La loi Fillon de 2005 a mis en place le « socle commun de connaissances » : lire, écrire, compter, cliquer, parler un anglais de communication. Les autres matières devraient devenir des options, pour les élèves qui ont acquis le socle. Dans l’enseignement supérieur, c’est la même logique... Déjà, avec la loi « Liberté et Responsabilités des Universités » (la loi Pécresse), on a instauré l’autonomie des facs, qui développent chacune leur projet pédagogique.
Mais un nouveau plan a été annoncé, l’ « Opération campus ». Dix universités deviendront des pôles d’excellence. Ce sont elles, et elles seules, qui se partageront les 10 milliards d’euros promis par la ministre Pécresse. Pour les autres facs, tant pis : il faudra faire des diplômes financés par des entreprises, et reconnus par ces seules entreprises… pas par l’ensemble du marché du travail.
Le Rapport Thélot en 2003 annonçait la loi Fillon ; il disait qu’avec l’objectif que 80 % d’une classe d’âge ait le bac, on avait des jeunes trop qualifiés qui arrivaient sur le marché du travail, donc trop exigeants sur leurs conditions de travail.
En fait, comme avec le CPE, le gouvernement veut faire baisser le coût du travail des jeunes....
Les lycéens pro sont les premiers touchés par la déqualification. Le Bac pro en trois ans n’est plus l’équivalent des autres bacs, qui donnent accès à la fac et aux conventions collectives (accords qui donnent des garanties sur le marché du travail selon son niveau de qualification). Et sans BEP, des milliers de jeunes vont se retrouver sur le marché du travail sans aucun diplôme...
La casse de l’Éducation s’inscrit dans une politique générale contre le Code du travail et les acquis des salariés (temps de travail, Sécu, retraites, services publics...). Les suppressions de postes et de BEP sont liées aux autres réformes. Ce qu’il faut, c’est donc un mouvement de tous ceux qui subissent la casse des acquis sociaux !
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