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Le Vietnam : L’engagement d’une génération
mercredi 30 avril 2008, par
En 1968, cela fait plus de vingt ans que le Vietnam est en guerre. Après la victoire du peuple vietnamien sur le colonialisme français, symbolisé par la victoire de Dien Bien Phu en 1954, l’impérialisme étatsunien succède, motivé par la peur d’un basculement de la péninsule asiatique vers le bloc de l’est.
D’un impérialisme à un autre
L’engagement se fait dans la durée ; en 1955, l’armée américaine envoie des « conseillers » militaires chargés de former l’armée du Vietnam du Sud, le but étant de maintenir un régime anticommuniste au sud pour lutter contre la République démocratique du Vietnam. La guerre du Vietnam s’intensifie d’année en année à mesure que l’engagement militaire étatsunien s’amplifie. L’utilisation des armes chimiques, comme l’agent orange produit par la multinationale Monsanto, devient quotidienne. Le peuple vietnamien est soumis à des bombardements intensifs, « des nettoyages » de villages où l’armée se livre à de multiples exactions. Pour l’état-major étatsunien, cette guerre est imperdable ; bien plus qu’une guerre, elle est le symbole de l’impérialisme étatsunien. Car au-delà du Vietnam, les États-Unis sont engagés dans une multitude de conflits de manière directe ou indirecte, comme c’est le cas dans tout le continent sud américain (Argentine, Chili, Bolivie), leur véritable pré carré.
« Créons un, deux, trois Vietnam ! »
Cet appel célèbre du Che marque l’importance de la guerre du Vietnam dans les consciences et dans les luttes pour l’autonomie des peuples. À la fin des années soixante, le mouvement contre la guerre ne cesse de croître aux quatre coins du monde. En avril 1967, 200 000 personnes défilent à New York. Les étudiants se mobilisent et occupent leurs universités, le mouvement gagne de l’ampleur et s’intensifie, on aide les appelés à fuir au Canada. Au-delà de la guerre, c’est l’impérialisme économique et militaire qui est rejeté.
À la rentrée 1967, dans les lycées de Paris, c’est la naissance des comités Vietnam ; c’est aussi le début d’une expérience de lutte et d’organisation pour toute une jeunesse qui rejette la société capitaliste. En 1966, une manifestation européenne contre les guerres impérialistes est organisée. On assiste, à la fin des années soixante, à une renaissance de l’internationalisme à une échelle mondiale. Une véritable solidarité internationaliste se crée. On aide les peuples en lutte ; des réseaux se tissent pour venir en aide aux résistants nord-vietnamiens, on attaque les ambassades et autres symboles de l’impérialisme. Dans les comités, les débats font rage : que penser d’Ho chi Min qui est l’un des principaux dirigeants de la résistance mais qui a liquidé une partie de l’opposition de gauche et notamment le trotskyste Tha Thu Thau ?
De l’Allemagne en passant par le Japon, c’est toute une jeunesse qui a les yeux tournés vers le Vietnam, qui prend conscience que seuls nous ne sommes rien, mais qu’ensemble, tous ensemble nous pouvons changer cette société.
Aurélien, [Le Mans]
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