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Loi de prévention de la délinquance
Interview d’une assistante sociale syndicaliste à SUD- Santé social, Paris
mercredi 10 janvier 2007, par
RED : Pourquoi vous mobilisez- vous contre la loi « Prévention de la délinquance » ?
Dans notre secteur, le danger n°1 est la levée du secret professionnel. On nous demande de faire de la délation, ce qui brise tout rapport de confiance avec les jeunes et les familles. Nous refusons d’êtres des « educ’ / indic’ ». La loi renforce les pouvoirs des maires qui pourront mettre sous tutelle les allocations familiales, faire des rappels à l’ordre des familles, exiger auprès des travailleurs sociaux des informations confidentielles. Dans le domaine de la psychiatrie, ils pourront demander des hospitalisations d’office sur simple avis médical dans le but de constituer un fichier national des hospitalisés d’office accessible aux autorités. Les mineurs pourront passer en comparution immédiate, dès 13ans, l’incarcération est possible et la peine encourue pour rébellion passe de 6 mois à 1an ! Sur les lieux de travail, le procureur peut exiger des contrôles d’identité et des prélèvements sanguins si on soupçonne quelqu’un de faire usage de drogues. C’est une loi « four tout », elle aborde aussi les gens du voyage, les chiens dangereux. C’est un prétexte pour ficher la population et réprimer toujours plus les jeunes. Aujourd’hui la délinquance est une maladie mentale à traquer ! Et les premiers visés sont toujours les mêmes : les jeunes et les familles les plus précaires. Nous demandons le retrait complet de cette loi, sans aménagement possible.
RED : Où en est le mouvement contre cette loi ?
Il y a de nombreuses réactions : avocats, syndicats, maires et élus, organisations de jeunesses. Un collectif national né en 2004 avec le rapport Benisti regroupe beaucoup de monde. Même si le 28 novembre, la manif n’a pas rassemblé beaucoup de monde. Il faut faire plus d’information, aller au contact de la population, comme le fait le collectif de Montreuil par exemple.
Propos recueillis par Fanny, [Nanterre]