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Pas touche aux retraites
dimanche 8 juin 2008, par
Le gouvernement a annoncé qu’il voulait maintenant imposer à tous les travailleurs de travailler 41.5 annuités avant de bénéficier d’une retraite à taux plein. Cela voudrait dire que seuls ceux qui ont commencé à travailler à temps plein au plus tard à 18.5 ans pourraient partir à la retraite à 60 ans avec un taux plein. D’ores et déjà, le MEDEF réclame les 45 annuités et Sarkozy a promis d’aller plus loin.
Baisse du niveau des pensions
Ceux qui n’arrivent pas à réunir les 41.5 annuités se verraient donc verser des pensions beaucoup plus réduites au moment du départ à la retraite. Dans un contexte ou seule une minorité de salariés arrive à réunir ne serait-ce que 37.5 annuités (vu les périodes de chômage, d’études, de formation professionnelle, congé maternité, de boulot précaire à temps partiel) et ou les 2/3 des seniors sont au chômage, l’allongement de la durée de cotisation équivaut à une baisse généralisée du niveau des pensions. En effet, plus on sera loin des 41.5 annuités, plus notre pension sera réduite.
La « réforme » de l’automne 2007 des régimes « spéciaux » des travailleurs de la SNCF, RATP et EDF-GDF est à remettre dans ce contexte. Il s’agissait pour Sarkozy et les patrons de faire sauter ces catégories « privilégiées » qui par leurs luttes et leurs grèves avaient réussi à défendre le droit à avoir une retraite à taux plein à 37.5 annuités de cotisations, avec le droit de partir à la retraite au plus tard à 60 ans, mais aussi à 50 ou 55 ans pour les métiers les plus pénibles. Pourtant, vu les milliards de profits réalisés par la SNCF, EDF-GDF ou les millions de la RATP, il n’y avait rien que dans les caisses de ces entreprises publiques largement de quoi financer ces retraites.
Le supposé « clivage démographique »
Le gouvernement et les patrons affirment que ces « réformes » sont nécessaires car le nombre de retraités augmente, et le nombre de « cotisants », c’est-à-dire de salariés en activité, n’est plus suffisant pour financer le système des retraites. Ils « oublient » de dire que si le nombre de cotisants est « insuffisant », c’est à cause du fait que des millions de salariés sont mis au chômage ou dans des boulots précaires à temps partiel. Ils « oublient » de dire que les salaires sont si faibles que les cotisations perçues sur les salaires pour financer les retraites le sont également. Mais surtout, ils oublient de dire que la productivité a explosé depuis plusieurs décennies, que les profits des entreprises battent des records historiques, qu’il n’y a jamais eu autant de richesses produites par les salariés qui n’en voient jamais la couleur ! Avec des profits annuels de près de 100 milliards d’euros€ pour les seules 40 plus grandes entreprises en France, il y a de quoi augmenter les salaires, les pensions, financer des embauches massives dans toutes les entreprises où les salariés croulent sous des cadences et des rythmes infernaux. C’est cela la voie à suivre pour sauver notre droit à une retraite décente. En taxant les profits, en utilisant les immenses richesses créées par les salariés pour satisfaire nos exigences sociales.
Tous dans la rue et en grève pour le droit à une retraite solidaire !
Il serait tout à fait possible d’imposer 37 ans et demi de cotisations pour tous les travailleurs, du public comme du privé, c’est-à-dire à ce qui existait avant 1993. Avec le droit à une retraite à taux plein à 60 ans maximum, 55 ou 50 ans pour les métiers pénibles. Le seul « problème », c’est la rapacité du patronat qui vole les travailleurs.
L’avenir dira la riposte qu’organiseront les confédérations syndicales à ce sujet. Une date de grève et manifestation a été arrêtée pour le 17 juin, suite à celle du 22 mai qui a été une réussite. Mais il faudra aller beaucoup plus loin pour faire reculer le gouvernement. Cela dépendra des travailleurs conscients de la nécessité de pousser les directions syndicales plus loin en allant vers une lutte frontale, de masse pour mettre à genoux Sarkozy et les patrons.
La lutte doit s’amplifier !
Axel, [Nanterre]
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