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Mobilisation des étudiants en travail social

dimanche 8 juin 2008, par Adrien

La mobilisation des étudiants en travail social sur la question des stages dure désormais depuis plusieurs semaines. Les premiers IRTS (Institut Régional de Travail Social) a s’être mis en mouvement sont en grève depuis mi-février et une première coordination nationale a eu lieu mi-mars à Bordeaux. Depuis elles ont lieu tous les 15 jours.

Sous la pression de Génération Précaire, Xavier Bertrand a fait passer un décret sur la gratification des stages dans le cadre de la loi sur l’égalité des chances (LEC) obligeant ainsi les employeurs de stagiaires de plus de treize semaines à verser une gratification financière qui ne peut cependant dépasser les 398 euros.

A priori, c’est plutôt une avancée car nous sommes nombreux à réclamer depuis plusieurs années la gratification durant les périodes de stage ... sauf que ce dispositif est en fait un recul ! En effet, le point central est qu’il ne s’applique qu’aux structures et entreprises privées. Les stagiaires ne trouvent donc plus de stages dans le privé car ces derniers ne veulent pas les payer et sont obligés de se retourner vers le public où ils ne sont pas payés. Cela ne résout donc en rien leur problème et l’accentue par un choix de stage dans un secteur plus restreint. Ainsi la revendication de base qui a mobilisé une grande partie des travailleurs sociaux en formation est l’extension de la gratification des stages au public.

Une manifestation nationale a eu lieu mardi 13 mai à Paris. Elle a rassemblé 3 000 personnes ce qui est très important lorsque l’on sait qu’il y a seulement 20 000 étudiants en travail social en France. La manifestation était composée majoritairement de provinciaux.

Depuis que le mouvement a été lancé, des débats ont lieu notamment autour de la question des revendications. La question de l’extension de la gratification a été complétée par toute une série d’autres revendications, car pour beaucoup la question de la gratification des stages ne règle pas le problème de la précarité des jeunes et des étudiants en général.

Les principales revendications concernent l’allocation d’autonomie pour tous les jeunes (non chiffrée pour la CGT, à hauteur du SMIC pour SUD), la gestion des gratifications par les centres de formations et non par les patrons afin d’éviter le rapport salarial entre stagiaires et patrons et enfin la reconnaissance des différents diplômes à bac +3.

Les perspectives de victoire pour les étudiants en travail social semblent sombres si leur lutte ne converge pas avec les autres secteurs. De fait il sera difficile de mobiliser davantage, encore plus durant la période où il y a le plus d’étudiants en stage (pour ceux qui en ont trouvé). Ainsi ce n’est qu’à travers un mouvement général avec les autres secteurs en lutte et sur des revendications communes contre la précarité qu’on pourra gagner de nouvelles avancées et faire reculer ce gouvernement. En attendant, la prochaine date de mobilisation est le mardi 2 juin.

Benko Le Mans

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