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Un exemple de parti anticapitaliste : l’Alliance Rouge et Verte (Danemark)
dimanche 8 juin 2008, par
En 1989, plusieurs courants s’unissent pour appeler à voter NON au référendum sur le traité européen de Maastricht. Après la campagne, victorieuse, ils se tournent ensemble vers l’action et les luttes. La social-démocratie est hégémonique dans la vie politique et les luttes des travailleurs et de la jeunesse sont relativement faibles. Les syndicats traditionnels, très liés au parti social-démocrate, freinent les luttes. La gauche gagne les élections de 1994, mais ce scrutin est aussi marqué par la percée de la coalition de la gauche radicale.
Une coalition hétérogène
Cette coalition regroupe des groupes d’origines diverses. Les Socialistes de gauche - Venstresocialisterne(VS) - sont une scission du Parti socialiste populaire danois, ce sont des marxistes anti-staliniens.
Le Parti communiste danois (DKP) a été fondé en 1919, comme tous les partis communistes. Ce parti s’est stalinisé dans les années 20. Cependant, il n’a pas suivi la dérive des partis communistes européens qui sont devenus réformistes. Le rapprochement avec les autres groupes est facilité lorsque l’URSS tombe et que le parti cherche une nouvelle voie.
Des groupes issus de la sociale-démocratie, comparables à la gauche du PS, mais en rupture complète avec les institutions et les compromissions de leur parti rejoignent également la dynamique.
Enfin, le Socialistisk Arbejderparti (SAP), section danoise de la Quatrième Internationale est la quatrième composante de ce regroupement.
Le parti est fondé en 1992-1993. Il prend le nom d’Alliance Rouge et Verte (Enhedslisten / De Rød-Grønne : ARV en français), car le nouveau parti veut élaborer une politique pour développer le lien entre luttes écologistes et luttes sociales.
Vers un parti unifié
Les expériences communes (animation de luttes, prise d’initiatives ou dans les élections), vont accélérer l’unification du parti. En 1994, il obtient cinq élus au parlement. Une campagne de construction accompagne la campagne électorale. Très rapidement, les militants non issus des quatre anciens courants deviennent majoritaires.
Le parti n’a pas de ligne tranchée sur la stratégie pour changer le monde. Cependant, il est clair sur l’indépendance vis-à-vis des institutions et du parti social-démocrate. Il soutient les luttes et défend un projet de société anticapitaliste et socialiste.
Seul le SAP continue à être structuré en tant que courant : Il se réunit, organise des formations, participe aux Rencontres Internationales de Jeunes… Il mène des campagnes à l’intérieur de l’ARV pour que ce parti devienne révolutionnaire et intervienne de manière organisée dans les luttes, dans les syndicats, dans les entreprises et les universités.
Aux dernières élections, en 2007, il obtient quatre sièges, dont la plus jeune députée, Johanne Schmidt-Nielsen, aujourd’hui âgée de 24 ans. Ce parti est désormais reconnu dans le mouvement social et a acquis une légitimité dans les classes populaires, ses militants ayant notamment participé aux récentes révoltes de la jeunesse.
Youri et JB, [Nanterre]
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