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Pakistan : "Le triomphe de la démocratie ?"

dimanche 8 juin 2008, par Adrien

Depuis un an, deux mouvements se combinent pour déstabiliser le régime militaire et l’impérialisme américain. Le premier est la révolte des paysans pashtouns du nord-ouest, le Waziristân. La région est limitrophe de l’Afghanistan, une région où l’insurrection afghane contre l’occupation américaine est très avancée et où les bombardements américains ont déjà fait des centaines de morts. La révolte s’est étendue à la partie pakistanaise du Waziristân et oblige l’armée pakistanaise à y mener une véritable guerre, bombardant les villages des pashtouns et y envoyant plus de cent mille soldats. Cette situation alimente la colère populaire contre le régime.

En même temps, un mouvement démocratique s’est déclenché il y a un peu moins d’un an du fait du licenciement du chef de la justice pakistanaise, Iftihar Chaudry, par Musharraff. Les magistrats s’opposent au régime dictatorial en devenant en quelque sorte les portes-parole du mouvement pour le changement démocratique. Des manifestations d’avocats et de magistrats, rejoints par des étudiants et d’autres membres de la population, ont eu lieu. Musharraff a été contraint d’appeler à des élections et à laisser rentrer au Pakistan les anciens opposants, Benazir Bhutto et Nawaz Sharif. Un marchandage a eu lieu entre Musharraff et Bhutto, celle-ci réclamant des élections libres en échange du maintien de Musharraff à la tête de l’état (pour cela, elle demandait aussi qu’il démissionne de son poste de chef de l’armée). En novembre, Bhutto a été mystérieusement assassinée et des révoltes ont eu lieu. Musharraff a déclaré la loi martiale, mais sous la pression des Américains – qui craignaient que cela ne déclenche une nouvelle vague de révoltes encore plus puissantes – il a consenti des élections législatives ayant eu lieu en janvier dernier. Les urnes ont sanctionné le dictateur. Le parti de Bhutto a remporté largement le scrutin. Désormais, le premier ministre issu de ce parti s’oppose à Musharraff qui conserve le poste de chef d’état.

Christakis, [Censier]

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