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L’Iran ou la révolution dévoyée

dimanche 8 juin 2008, par Adrien

À la sortie de la seconde guerre mondiale l’Iran obtient l’autonomie puis l’indépendance, avec le soutien de l’URSS qui compte se créer une région satellite. La crise irano-sovietique se termine en 1946 par l’effondrement des gouvernements soutenus par l’URSS.

Pourquoi un tel enjeu pour les impérialistes ?

L’Iran, se situe au carrefour de la péninsule arabique, de l’Asie et possède des frontières communes avec l’URSS. Il constitue donc un point stratégique, accentué par ses ressources énergétiques : l’Iran est le quatrième producteur de pétrole mondial et dispose de la deuxième réserve de gaz. En 1953 le gouvernement tente de nationaliser le pétrole. Les services secrets américains et britanniques le renversent et mettent en place un régime autocratique et dictatorial autour du Shah, dévoué aux intérêts des États Unis.

L’Iran connaît dans les années soixante une industrialisation et la constitution d’une classe ouvrière importante dans les domaines de la pétrochimie et du textile. Le régime est despotique et les conditions de vie des travailleurs lamentables. La plupart des moyens de production sont contrôlés par des multinationales étrangères.

Le clergé, à travers Khomeyni, incarne l’opposition. On assiste à la montée des luttes sociales, avec une classe ouvrière jeune qui veut changer radicalement la société. La crise révolutionnaire de 1979 naît des contradictions qui apparaissent dans le régime du Shah. Les grèves paralysent les champs pétrolifères et l’industrie. Les émeutes urbaines déstabilisent le Shah. En février les guérilleros de gauche, les feddayins et la gauche islamiste (moudjahidin du peuple) fomentent de vaste mutinerie dans l’armée et le renversent. Dans les usines se créent des shorahs (conseils d’usine) qui disputent le contrôle de l’usine au patronat.
Deux ans après son retour d’exil, Khomeyni prend le pouvoir, avec le soutien des masses mais aussi un compromis avec les forces de gauche et d’extrême gauche. Lorsque le régime islamiste est implanté, il envoie l’armée mater les forces de gauches qui sont présentes dans les usines, les universités.

L’absence d’une véritable organisation révolutionnaire capable de lui disputer le pouvoir est la principale raison de la dérive de la révolution iranienne.

Actualité de la révolution

À l’heure actuelle, l’Iran est au cœur des tensions internationales mais le régime doit faire face à des tensions sociales : Des grèves et des heurts violents entre la police et les grévistes. Dans la province du Khouzistan, plus de 5 000 ouvriers font grève depuis un mois malgré la répression, pour obtenir leurs salaires impayés et de meilleures conditions de travail. À l’université de Tabriz, les étudiants ont fait grève contre la répression politique et syndicale qu’ils subissent. Ce sont eux, et non les impérialistes, qui doivent renverser le régime actuel !

Aurélien, [Aix] et Molinier, [Argenteuil]

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