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Homage à Mahmoud Darwich

samedi 25 octobre 2008, par Adrien

Le 13 août dernier, des milliers de
Palestiniens se sont retrouvés à
Ramallah pour l’enterrement de
Mahmoud Darwich. La mort du poète palestinien
a secoué tout le monde Arabe. Sa vie
est celle de milliers de Palestiniens : né en
Galilée en 1941 il fera partie des 850 000
expulsés en 1948. Un an après, ses parents
reviennent clandestinement en Palestine
pour découvrir que leur village a été rasé et
remplacé par une colonie juive. Sa famille vit
constamment dans la peur d’être découverte
et expulsée. En 1961, il rejoint secrètement
le Parti Communiste d’Israël, le Maki . Il
est journaliste et sera plusieurs fois arrêté
et emprisonné pour ses écrits et activités
politiques, entre 1961 et 1967.
Pendant cette période, il rêve de révolution
et chante la patrie, la défense de
l’identité niée des siens et la solidarité
internationale. En 1964 il sera reconnu
comme la voix de la résistance palestinienne
à travers notamment le poème
« Carte d’identité » où il avertit : « Je ne
déteste pas le peuple / Ni je n’empiète /
Mais si je deviens affamé / La chair des
usurpateurs sera ma nourriture / Prenez
gare… Prenez gare... / A ma faim et à ma
colère. ».
Assigné à résidence à Haïfa par les autorités
israéliennes, il choisit l’exil entre Tunis,
Le Caire, Paris et Beyrouth. Pendant l’été
1982, il est sous les bombes à Beyrouth.
Il relatera la résistance palestinienne au
siège israélien dans Qasidat Bayrut (1982)
et Madih al-xill al’ali (1983). Membre du
comité exécutif de l’OLP après les accords
d’Oslo,
Darwich
claque
la porte,
protestant
contre l’attitude
conciliante
de l’Organisation dans les négociations,
et préférant une paix mais une
paix juste.
En 2002, Mahmoud Darwich, assiégé
à Ramallah, accueille une délégation du
Parlement international des écrivains, et
explique à ses collègues : « Mais nous
souffrons d’un mal incurable qui s’appelle
l’espoir. Espoir de libération et d’indépendance.
Espoir d’une vie normale où nous
ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de
voir nos enfants aller sans danger à l’école.
Espoir pour une femme enceinte de donner
naissance à un bébé vivant, dans un
hôpital, et pas à un enfant mort devant
un poste de contrôle militaire. Espoir que
nos poètes verront la beauté de la couleur
rouge dans les roses plutôt que dans le
sang. Espoir que cette terre retrouvera son
nom original : terre d’amour et de paix.
Merci pour porter avec nous le fardeau de
cet espoir. »
Il espérait être enterré dans son village
natal, situé aujourd’hui en Israël, mais son
exil n’est pas fini... Espérons qu’il finira
vite !

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