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Union Méditérannée : le colonialisme modernisé

samedi 25 octobre 2008, par Adrien

Dans son discours de
Dakar du 26 juillet 2007,
Sarkozy présentait
l’Union Méditerranéenne
comme une union qui
serait « le pivot de l’Eurafrique, la première
étape du plus grand
rêve de paix et de prospérité
qu’Européens et Africains
soient capables de concevoir
ensemble ». On pleurerait
presque de rire si la réalité
du projet et de ses enjeux
n’apparaissait aussi cynique
et dangereuse pour les peuples
du Nord et du Sud.
Les vrais projets
des impérialistes
L’Union Méditerranéenne
remonte à 1995, avec l’initiation
du processus de
Barcelone. L’objectif central était de créer
une zone de partenariat entre les pays du
pourtour méditerranéen. Cela implique la
création d’une zone de libre échange allant
de la Turquie au Maroc, en passant par
Israël, ainsi que d’institutions communes
qui assureraient l’économie de marché,
la libre circulation des capitaux et la « 
concurrence libre et non faussée ». Trois
fois le mot « libre », pas une seule fois le
mot « peuple ». Car ici, c’est toujours la
même musique : pour relancer l’économie
et la bonne entente entre les pays, rien ne
vaut une entreprise décomplexée, moteur
de l’avenir...
On a déjà eu exemple de pareille union
de libre-échange Nord-Sud avec l’ALENA
(Accord de Libre Échange Nord-Américain),
en 1994. L’importation massive des produits
des multinationales nord-américaines
vers le Mexique a signé l’arrêt de mort
de tous les petits producteurs locaux,
incapables bien sûr de soutenir cette concurrence
« libre et non faussée ».
Ici comme là-bas, il ne s’agit que de la circulation
des biens et des capitaux, pas des
populations. Les lois sur l’immigration se
durcissent de mois en mois, avec notamment
la ratification de la « Directive de la
Honte », qui fait monter à 18 mois la durée
de rétention des étrangers, même mineurs,
dans des conditions épouvantables.
Cette Union pour la Méditerranée reste
un moyen d’ouvrir de nouveaux marchés
juteux aux grandes multinationales du
Nord. Quant aux dirigeants du Sud, elle
leur garantit aux yeux du monde une plus
grande légitimité pour leurs régimes dictatoriaux,
gangrénés par la corruption, et
où la politique sociale se résume à une
répression souvent sanglante. L’invitation
par Nicolas Sarkozy de Ben Ali, le dictateur
tunisien, le 14 juillet dernier, souligne ainsi
encore sa volonté de marcher main dans la
main avec les plus grands salopards.
Face à ces unions du
haut qu’on cherche à nous
imposer, il n’est qu’un mot,
celui de résistance. C’est
une résistance européenne
et internationale qu’il faut
mener. Les luttes récentes
au Maroc et en Tunisie
nous montrent clairement
la voie. Face à cette union
des capitaux, créons une
véritable union des peuples
 ! Rappelons-nous aussi que
c’est en 1994, le 1er janvier,
que pour s’opposer à
l’ALENA, le sous-commandant
Marcos et les Indiens
du Chiapas se sont levés et ont déclenché
une insurrection. Ils nous montrent depuis
presque 15 ans que la lutte est possible et
efficace !

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