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Bilan depuis le dernier congrès

dimanche 25 janvier 2009, par Antoine

Les huit derniers mois ont été chargés en activités et échéances. A la veille de notre dissolution, il est nécessaire de tirer les bilans de nos dernières expériences.
Un an et demi après l’élection de Sarkozy, jamais un président n’avait été autant défié dans la rue, les usines, les universités… En cette période de crise aigue, les attaques pleuvent mais le gouvernement n’a pas encore réussi à abattre toute contestation. La dernière période nous a montré que les possibilités existent pour poser les bases d’un rapport de force conséquent.

A. Tirer les leçons des mobilisations : prendre l’initiative et revenir aux fondamentaux

L’an dernier, le collectif étudiant contre l’autonomie des universités (CECAU) a lancé le mouvement contre la LRU. Il regroupait tous les courants à la gauche de la majorité nationale de l’UNEF. Nous avons tenu une place très importante dans ce collectif et dans le mouvement, car nous avions à la fois un plan d’action en tête et une politique constante qu’est la recherche de l’unité, y compris avec la direction de l’UNEF.

Notre but est de défendre dans tous les syndicats des
mêmes axes de campagnes, des dates de mobilisation et des initiatives intersyndicales. Là-dessus, le bilan depuis la LRU n’est pas à la hauteur de l’enjeu. A cette rentrée, les organisations étudiantes sont en ordre dispersé. L’UNEF refuse de donner un axe unique de campagne. SUD-étudiant mène une campagne très idéologique, éloignée des réalités étudiantes et refuse même parfois de mobiliser. La FSE tente de survivre et s’interroge plus sur son avenir organisationnel que sur les actions à mener.

Il n’y a rien de décourageant. Dans l’UNEF, nous avons réussi à marquer des points. La direction prend des initiatives de mobilisation et axe en partie sur le lien entre diplômes, qualifications et monde du travail. Des équipes syndicales de SUD reprennent également cette orientation et les camarades y défendent notre projet syndical, notamment sur l’activité de base. Un rapprochement SUD FSE, bien qu’en projet depuis fort longtemps, semble de plus en plus à l’ordre du jour.

Notre faiblesse est d’être dispersés syndicalement, un problème ancien que nous ne résoudrons pas tout de suite. Il faut donc, en attendant, essayer de mieux coordonner nos interventions. Nous n’échappons pas à la désorganisation générale, particulièrement de la jeunesse ; un problème que, justement, le syndicalisme et le NPA peuvent nous aider à dépasser. Enfin, tous les camarades ne sont pas
convaincus de la nécessité de mener des batailles d’orientation dans SUD au même titre que dans l’UNEF ; la solution, là encore, est de mieux déterminer et coordonner notre orientation. Pour tout cela, le fait de réunir plus de jeunes, plus de villes et plus de sensibilités de notre courant dans le secteur jeunes du NPA nous aidera immanquablement.

Le dernier congrès s’est tenu pendant le mouvement lycéen. S’il n’était pas possible d’en tirer un bilan, nous affirmions qu’il était révélateur de la force du milieu lycéen : quatre mouvements en quatre ans. Le mouvement n’a pas gagné. Il ne s’agissait pas pour autant d’un mouvement de plus, qui n’aurait rien apporté en expériences et perspectives. Il s’inscrit dans la suite des luttes de la jeunesse et a franchi un nouveau cap, avec la place des lycées professionnels et populaires.

Les JCR ont joué un rôled’initiative pour le développement de la lutte : donner du fond, monter des AG, des coordinations. Nous avons eu une politique à proposer au mouvement, en nous montrant capables de répondre aux questions de base : pourquoi il faut des tracts, des AG, pourquoi le blocage n’est pas une fin en soi... Nous avons fourni des argumentaires, un journal (RED lycée), des outils utiles aux lycéens. Nous avons une légitimité là où nous avons une intervention ancienne et régulière. Le travail de longue
haleine nous a permis d’avoir une orientation juste, car en phase avec les préoccupations du milieu. De fait, de nombreux lycéens nous ont rejoints. Là où nous avions déjà des camarades, il n’est pas rare que l’effectif militant ait augmenté, tandis qu’un milieu encore plus large s’est intéressé au NPA. C’est sans doute, comparativement à 2005, au CPE et à la LRU, le mouvement dans lequel nous nous sommes le plus construits. Le mouvement a connu des limites importantes à l’image du décalage entre niveau des luttes et niveau d’organisation. Ce mouvement est l’un de ceux dans lequel il y a eu le moins de tracts et de revendications claires.

B. De l’importance du syndicalisme et du travail de masse pour reconstruire la conscience de classe et l’organisation collective

Au delà des suppressions de postes et des moyens, il s’agissait de se battre sur la question de l’avenir de la jeunesse avec des diplômes dévalorisés. Mais il a été difficile de mettre en avant une plateforme qui aurait été reprise par tous. Si la coordination n’en a pas été capable, c’est en grande partie à cause de la faiblesse du principal courant qui l’animait et qui en avait pris l’initiative.

Après une année marquée par la LRU, le mouvement lycéen et la construction du NPA, notre orientation s’est vérifiée. Notre première tâche a été de prendre l’initiative pour déclencher des luttes et remettre en cause la légitimité du pouvoir. Il ne s’agit pas de nous substituer aux syndicats, ni même de
n’avoir qu’une orientation parasyndicale, mais de mettre nos milieux en mouvement pour les amener à la politique. Nous devons également travailler à convaincre de la nécessité de s’organiser collectivement et construire le NPA. Ces tâches sont intrinsèquement liées.

Les « chaînes d’inscription » sont une échéance annuelle majeure. C’est l’occasion de discuter de notre orientation : des réformes, donc des initiatives à prendre pour résister, et du syndicalisme, de la nécessité de s’organiser. C’est un moyen de tester notre orientation.

Là où elles se sont tenues, les chaînes ont un bilan positif ; l’écho sur les réformes est bon, nous avons réussi à syndiquer plus de monde que d’habitude, à donner de la cohésion aux équipes militantes. Mais nous ne sommes pas épargnés par la déstructuration de la jeunesse. Nous n’arrivons pas toujours à maintenir des équipes syndicales suffisantes pour qu’elles aient lieu partout et que les camarades qui les ont déjà faites transmettent leur expérience aux plus jeunes.

C. NPA

L’enjeu de la période est d’organiser la nouvelle génération militante. Pour cela, nous avons affirmé au dernier congrès que nous nous inscrivions dans la démarche de fondation d’un NPA. Nous avons également affirmé notre volonté de réunir tous les jeunes présents dans le processus. La construction du NPA a notamment permis de développer de nouvelles capacités d’intervention : à différents endroits, il a été possible de construire plusieurs comités jeunes là où il n’existait
qu’un cercle. Nous ne nions pas les difficultés dans des villes et régions où le renouvellement de l’organisation était déjà un enjeu avant le NPA. Mais là où nous étions forts, nous avons réussi.

Dans le processus, nous avons poussé à l’organisation de réunions nationales jeunes. Ces réunions ont permis de structurer notre intervention militante. Par exemple, la commission lycéenne du 5 avril a fait beaucoup pour le mouvement qui émergeait.

Sans avoir résolu totalement la question de l’autonomie organisationnelle de la jeunesse, la majorité des jeunes qui participent au processus sont convaincus de la nécessité d’une certaine forme de coordination des jeunes entre eux et de l’activité à mener en direction de la jeunesse.

Ce débat ne doit pas empêcher l’ensemble du NPA de discuter sur l’importance politique du rôle de la jeunesse dans la situation politique.

D. Bilan des 25èmes Rencontres internationales de jeunes (RIJ)

Les RIJ ont réuni 575 jeunes ; 210 sont venus de France dont un quart exclusivement issus du NPA.

Comme chaque année, les RIJ ont permis d’échanger entre militants à une échelle internationale. L’échange et l’affirmation de notre solidarité sont l’expression réelle de notre internationalisme. Les RIJ pourront être un cadre de débat et un point d’appui dans la construction, dans les années qui viennent, d’un nouveau courant international plus large et efficace.

Les RIJ sont un moment privilégié pour avoir des discussions de fond. Des discussions sur les politiques menées par les classes dominantes au niveau international et leurs répercussions dans chaque pays sont utiles au quotidien. Des formations théoriques ou historiques sont utiles pour discuter de stratégie et de fond dans les nouveaux partis. Enfin, le
camp permet d’aborder des sujets moins présents tout au long de l’année. Les RIJ permettent aussi à nos sympathisants de faire des pas en avant vers notre courant. Il ne faut pas cacher certaines faiblesses du camp, notamment le manque de préparation de certains topos. Mais tous les participants, notamment ceux dont c’était le premier camp, tirent des bilans extrêmement positifs.

Le camp est aussi un lieu de
rencontres nationales. Les réunions de délégation ont été des lieux d’échanges sur la campagne et sur le NPA, en partie animées par le secrétariat jeunes. En cela, il est devenu évident pour tous les camarades qui y ont participé, qu’ils soient issus des JCR, de la LCR ou du NPA, qu’il faut maintenir notre participation aux RIJ dans les années qui viennent.

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