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Qu’est-ce que la conscience de classe ?

mercredi 10 janvier 2007, par JCR-RED

Toute société humaine est organisée en classes sociales dont les intérêts sont inconciliables : maîtres contre esclaves, seigneurs contre paysans... Le système capitaliste mondialisé oppose donc le patronat au prolétariat, ceux qui possèdent les richesses contre ceux qui possèdent seulement leur force de travail.

Naissance de la conscience de classe

Le développement du capitalisme au début du XIXe siècle fabrique les conditions d’une prise de conscience : le capitaliste, en même temps qu’il augmente sa capacité de production et son capital augmente aussi le nombre de prolétaires ; la concentration des ouvriers aide le développement de l’idée d’appartenance à une même classe. Ainsi, le capitalisme est traversé en permanence par ses contradictions.

Marx définit la conscience de classe comme la conséquence d’un système économique et social fondé sur les rapports de production : « ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience » (Contribution à la critique de l’économie politique).

Cependant cette prise de conscience ne peut se traduire automatiquement en conscience révolutionnaire. Pour Lénine, la conscience communiste ne naît pas automatiquement du rapport économique patron/ouvrier mais de la perception d’ensemble du capitalisme. La spontanéité des masses, défendue par les thèses anarchistes, n’a pas toujours aidé à la conscience communiste des travailleurs. Elle a conduit, par exemple, à la création de syndicats qui défendent les intérêts immédiats des travailleurs dans le cadre de l’économie capitaliste.

Le rôle d’un parti communiste est d’apporter à cette prise de conscience un débouché politique permettant la libération totale de la classe ouvrière à l’échelle mondiale. Il s’agit de transformer la lutte économique en lutte politique.

Les difficultés de la prise de conscience

La prise de conscience que le prolétariat est une même classe est brouillée par l’aliénation dans laquelle nous vivons. En effet, l’idéologie dominante capitaliste repose sur les divisions, la concurrence, la réussite personnelle, la précarité, la hiérarchie… Aujourd’hui, les prolétaires sont aussi des employés et non uniquement des ouvriers. Ils sont moins regroupés et donc s’organisent moins tous ensemble. Les taux de syndicalisation baissent…

Le résultat est qu’il n’y a que la partie la plus consciente du prolétariat qui possède ce sentiment : même si elles continuent de progresser avec la crise économique actuelle et le renouveau des luttes, les idées révolutionnaires ne seront jamais majoritaires dans le cadre de la société capitaliste actuelle.

Le rôle des révolutionnaires

Aujourd’hui le niveau de conscience n’est pas en notre faveur. Il faut reconstruire la conscience de classe dans toutes les organisations de masse (associations, syndicats…) afin de les faire converger vers une lutte d’ensemble pour la transformation de la société.

Le recul du niveau de conscience s’explique notamment par la trahison des partis réformistes et aussi par le pseudo-communisme des pays de l’Est : cela confirme la nécessité pour les travailleurs et la jeunesse de ne compter que sur leurs propres forces, et la nécessité d’un parti révolutionnaire implanté dans la classe ouvrière pour aider à cette prise de conscience.

Les militants révolutionnaires n’attendront pas le « grand soir » mais favoriseront l’émancipation de toute une classe par la recherche d’une traduction politique aux luttes engendrées par le fonctionnement du capitalisme.

Philippe, [Annecy]

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