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Entretien avec Ali Fayyed

mercredi 10 janvier 2007, par JCR-RED

Président du centre consultatif pour l’étude et la recherche et membre du bureau politique de Hezbollah.

Quel bilan faites-vous de la conférence de Beyrouth ?

C’est un premier pas dans une longue marche. Il faut considérer que cela va dans un sens positif et un sens d’espoir aussi. Le réalisme impose de constater qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour qu’on puisse devenir efficace. Cependant une alliance forte entre le Hezbollah, les mouvements islamiques de libération et les mouvements alter mondialistes et antiguerre permettrait de peser sur le cours des événements à l’échelle mondiale.

Quels sont vos rapports avec la gauche libanaise ? Qu’est ce que cela apporte au Hezbollah ?

Nous sommes alliés avec la gauche libanaise. Le Hezbollah est à l’avant-garde d’une constellation de groupes et de mouvements de gauche. Évidemment la lutte avec la gauche amène une plus-value au Hezbollah, sur le plan politique et à tous points de vue. Cette alliance permet d’élargir la base sociale qui soutien la résistance.

Sur la situation actuelle au Liban après la démission des ministres…

Nous traversons une période très critique, il y a une polarisation interne profonde mais malgré cette appréciation assez sombre il y a une lumière au bout du tunnel. La polarisation actuelle entre les Libanais est une polarisation politique et non communautaire. La discorde entre les Libanais sur une base communautaire n’aura pas lieu. Il y a des solutions politiques qui sont possibles. Mon point de vue sur la solution à mettre en œuvre est très clair, nous réclamons la constitution d’un gouvernement d’unité nationale qui permettrait de régler les dossiers contentieux qui existent aujourd’hui au Liban.

Que ressentez-vous quand vous voyez que des gens sont venus des 4 coins du monde pour assister à la conférence ?

Cela nous renforce dans notre conviction que nous défendons une cause juste. C’est une leçon, celui qui consent à des sacrifices pour défendre sa patrie et ses droits force le respect de l’humanité entière. Nous avons des amis et des alliés qui appartiennent à d’autres sphères culturelles ou civilisationnelles. Ceci nous renforce dans notre refus de la théorie du choc des civilisations et sur notre insistance sur l’importance du dialogue et de la coopération entre les civilisations.

Propos recueillis par Hanane [Saint Denis] et Marie [Censier]

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