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à€ Saint-Ouen, la lutte des sans-papiers continue !

mercredi 10 janvier 2007, par JCR-RED

En 1999, un squat à Saint-Ouen est racheté par un bailleur privé. Suite à des négociations entre la mairie, le nouveau propriétaire et la Préfecture, un premier bâtiment est évacué en 2004, puis une deuxième vague d’expulsions a lieu en juillet 2006. Encore une fois, douze familles se retrouvent à la rue. Certaines ont été relogées, d’autres sont toujours en attente.

Sans papiers = sans droits ?

Pour ceux qui attendent, l’hôtel reste la solution des autorités publiques, sauf pour les familles sans papiers. Le 5 octobre, trois familles (dont une avec un nourrisson de 15 jours !) se sont à nouveau retrouvées dehors. Sans solution, elles ont décidé d’établir un campement de lutte sur le parvis de la municipalité communiste.

La mairie et la préfecture ont décidé d’envoyer les familles dans une « résidence sociale » à Vaujours, à trente kilomètres de Saint Ouen, alors même que les enfants sont scolarisés sur la ville. Une enfant de 3 ans n’est toujours pas inscrite sur les listes scolaires de la ville, car ses parents n’ont plus de domiciliation sur Saint Ouen. Pour la municipalité, la fillette doit être inscrite sur son lieu de résidence... Même si elle n’en a pas.

Un campement de lutte de près d’un mois

La solidarité locale s’est développée, les soutiens se sont regroupés en comité. Les initiatives (rassemblements, manifs, démarches envers la mairie et la préfecture) se sont multipliées. Sans résultats.
Le 25 octobre, la municipalité a fait évacuer le campement afin de « libérer l’espace public ». Le maire a justifié son acte en mettant en avant « la situation préoccupante des familles et particulièrement des enfants. » Mais aucune solution d’hébergement sur Saint Ouen et ses alentours n’a été proposée. Les familles étaient une nouvelle fois à la rue. Ce sont des habitants de Saint Ouen qui les ont hébergées pendant 5 nuits. Le campement a repris après une confrontation musclée entre d’un coté les familles et leur soutien et de l’autre des flics et des vigiles. Bilan de la soirée : trois arrestations et plusieurs personnes à l’hôpital.

Une politique de gauche ?

La municipalité de « gauche plurielle » (PCF majoritaire, PS, les Verts, MRC et ID soigne ta gauche) a attendu près de trois semaines pour réagir... La réponse a été sans appel : réprimer et casser toute lutte. Elle préfère dépenser des milliers d’euros dans le renforcement du tout sécuritaire de la ville, via les dizaines de vigiles, au détriment du logement et de toute autre question sociale…

La lutte doit continuer et s’amplifier afin que les droits les plus fondamentaux soient respectés !

Marine, [Sorbonne] et Magalie, [Saint Ouen]

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