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Interview de Christos
(militant de l’OKDE – Spartakos, en Grèce)
vendredi 12 janvier 2007, par
RED : Peux-tu nous présenter ton organisation ?
Christos : L’OKDE (Organisation des Communistes Internationalistes de Grèce) est la section grecque de la Quatrième Internationale, et « Spartakos », c’est en référence à Spartacus, l’esclave grec qui voulait libérer tous les esclaves contre l’Empire Romain. C’est aussi une référence aux Spartakistes en Allemagne (l’organisation de Rosa Luxemburg), un courant communiste, révolutionnaire et internationaliste.
RED : Quelles sont vos activités et vos campagnes ?
Christos : Nous essayons d’être impliqués dans toutes les luttes sociales qui ont lieu, même si nous sommes une organisation plutôt petite.
Nous sommes impliqués sur la question du logement, dans des occupations de logements vides. Nous menons un travail de solidarité avec les sans-papiers, par l’organisation de festivals anti-racistes. Nous sommes aussi actifs dans le Forum Social Grec. Des camarades sont actives dans des cadres féministes.
Nous accordons une grande importance à l’intervention dans les syndicats étudiants et de travailleurs : leurs luttes peuvent mettre en échec les politiques gouvernementales.
RED : L’année dernière, vous avez eu un très gros mouvement étudiant…
Christos : L’année dernière, le gouvernement a décidé de faire un pas de plus vers la privatisation des universités : en essayant de modeler les conditions d’étude sur les conditions de travail en entreprise. La majorité des étudiants y était opposée. Presque toutes les universités étaient occupées (407 / 440). Le mouvement étudiant grec a été inspiré par la dynamique de la lutte contre le CPE. Cela a donné l’espoir aux étudiants grecs qu’ils pouvaient faire comme vous : un mouvement massif et victorieux. Dans chaque manif en Grèce, il y avait cette référence commune, avec le slogan « on va faire ici comme ils ont fait en France », ce que tous les journalistes ont remarqué avec terreur… Il y a eu de très grosses manifestations. Et aussi beaucoup de répression de la part de l’Etat. Finalement, le gouvernement a été forcé de retirer le projet de loi. Dès maintenant, des occupations de facs sont prévues après les vacances de Noël.
RED : Comment est structuré le mouvement étudiant en Grèce ?
Christos : Quand on est étudiant en Grèce, on est automatiquement membre du syndicat. Il y a un syndicat commun à tous les étudiants, organisé fac par fac. Dans chaque fac, il y a une association des étudiants, où se confrontent différents fronts syndicaux : un de droite, un socialiste, un lié au Parti Communiste, et celui où nous sommes : EAKK. C’est un front large anticapitaliste, où se côtoient différentes traditions politiques : staliniste, maoïste, trotskyste…, c’est assez politisé mais avec des préoccupations liées aux contradictions à l’université et parmi les étudiants. Dans tous les mouvements étudiants de ces 15 dernières années, EAKK a été la direction, et a réussi à forcer le gouvernement à discuter avec une coordination nationale des AG (et non avec une direction bureaucratique).
Propos recueillis par H’aïm [Nanterre]