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Saddam Hussein, une mort programmée
vendredi 12 janvier 2007, par
Du fond de son ranch, Bush salue l’exécution de Saddam Hussein comme « une étape importante sur la route de l’Irak vers une démocratie qui peut se gouverner, être autosuffisante et se défendre, et être un allier dans la guerre contre la terreur. » Il est vrai que l’on ne peut douter de l’impartialité du tribunal spécial irakien et de son indépendance vis-à-vis des occupants américains qui l’ont instauré en lieu et place d’un tribunal pénal international. Un procès adapté aux horaires de CNN, les assassinats de trois avocats de la défense, l’annonce du verdict tombant inopinément la veille des élections US et la précipitation de l’application de la sentence avant même que l’ensemble des chefs d’accusations retenus contre le dictateur déchu n’aient été jugés n’étant que des pures coïncidences. Dans de telles conditions on ne peut que louer cette admirable démonstration de « justice, » gage de la démocratisation à l’américaine de l’Irak...
La page étant tournée, le procès de Saddam Hussein ne sera donc jamais par ricochet celui de ses alliés occidentaux. Personne ne sera tenu juridiquement responsable du gazage des kurdes d’Halabja en 1988 ou de l’écrasement sanglant de l’insurrection chiite en 1991, événements durant lesquels périrent des milliers de civils grâce aux gaz, aux mirages et aux missiles fournis par les États-Unis, la France et l’Allemagne. Ouf, la démocratie est saine et sauve...
Ambre, [Censier]