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Débat

vendredi 12 janvier 2007, par JCR-RED

Dans l’organisation, des divergences existent sur l’évaluation du processus des candidatures unitaires. Les deux positions s’expriment ici séparément.

Continuer l’unité dans les luttes

Le Parti Communiste a décidé de maintenir la candidature de Marie-George Buffet, marquant ainsi la fin de la possibilité d’une candidature unitaire à gauche.

Cet échec n’est pourtant pas un hasard : même si la volonté de rassembler la gauche radicale était légitime, les conditions qui ont conduit à l’échec se sont posées dès le début du processus.

La direction du PCF a, dès le début de la dynamique, placé les collectifs dans un carcan. Elle a toujours refusé, malgré un discours très radical sur la forme, de clarifier sa position vis-à-vis d’une alliance avec le Parti Socialiste et Ségolène Royal. Les élections municipales de Bordeaux, où une liste commune PS-PCF a été présentée, ne donnent pas de bons indices. En créant partout des collectifs qui ne représentaient que lui-même, le PCF a empêché toute remise en cause de son orientation.

Dès le début, les initiateurs du processus ont poussé le débat sur de mauvaises bases. Fallait-il regrouper toutes les forces ayant participé à la campagne du Non, de la LCR à Mélenchon ? Ou fallait-il une candidature sur une base anticapitaliste et qui se pose comme principe la rupture avec les institutions et le patronat ?

Aujourd’hui, l’échec des candidatures unitaires de la « gauche de la gauche », même s’il démoralisera des centaines de militants impliqués dans le processus, doit nous permettre de tirer des leçons claires. Nous avons besoin aujourd’hui de mener la discussion sur la question du pouvoir et des institutions, des moyens de changer la vie, etc. Ce n’est que comme ça que pourra aboutir un rassemblement véritablement efficace pour les conditions de vie des jeunes et des travailleurs.

Les luttes qui nous attendent dans les mois et les années à venir seront autant d’occasions pour nous de confronter nos idées, pour aboutir à l’unité qui permettra enfin d’inverser ce rapport de force entre les classes, et cela quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes après les élections.

Adrien, [Jussieu]

Une autre gauche reste possible et nécessaire

Les 9 et 10 décembre a eu lieu à Saint-Ouen la 3ème réunion nationale des collectifs antilibéraux. Cette réunion était à l’image de la dynamique unitaire pour une alternative au libéralisme qui s’est lancée autour des échéances électorales de 2007 : massive, issue du mouvement social, ambitieuse… Mais bloquée.

Massive, avec plus de 1200 délégués représentant près de 800 collectifs. Parmi eux de nombreux syndicalistes, militants altermondialistes ou politiques, recréant l’énergie qui nous avait fait gagner contre le TCE le 29 mai 2005.

Ambitieuse, car la volonté partagée par tous n’était pas juste un coup d’éclat électoral mais bien la construction d’une alternative durable à la droite et à la gauche libérale.

Mais bloquée car la direction du PCF a refusé de rechercher un consensus sur le nom à mettre sur le bulletin de vote, bloquée sur la candidature de Marie-George Buffet.

Il ne s’agit pas d’un problème de personne, de casting. Mais pour proposer une alternative crédible à l’alternance droite dure/droite molle, il faut un-e candidat-e qui porte à la fois la radicalité et l’unité, ce que ne permettent ni Besancenot ni Buffet.

La LCR, en se retirant du processus en septembre, l’avait déjà pas mal compromis. Si le PCF maintenait volontairement l’ambiguïté sur notre rapport au PS, notre position était largement partagée dans les collectifs et nous aurions pu gagner la bataille en interne, à condition de la mener, ce qui impliquait de participer honnêtement à la construction des collectifs…

Mais le PCF a définitivement tué toute possibilité de candidature unitaire en préférant sa logique d’appareil, en imposant Buffet par passage en force, même si ses méthodes antidémocratiques ont été combattues : Buffet ne portera que le drapeau du seul PCF.

Pourtant, une nouvelle gauche antilibérale / anticapitaliste est toujours nécessaire, et les collectifs portent en eux une expérience indispensable pour la suite. C’est pourquoi une nouvelle réunion nationale aura lieu à Paris les 20 et 21 janvier. En perspective les législatives, les municipales, mais surtout la construction de cette nouvelle force dont les luttes des jeunes et des salarié-e-s ont tant besoin. Et il n’est pas trop tard pour y participer…

Pablo, [Toulouse]

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