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La répression continue

vendredi 12 janvier 2007, par JCR-RED

Après le mouvement anti-CPE, Villepin prétendait répondre au malaise des étudiants avec le débat « université-emploi ». On connaissait par cœur la répression et les interpellations par centaines comme réponse aux mouvements sociaux. On ne s’attendait pourtant pas à tout un arsenal de forces de l’ordre dans l’enceinte d’une université pour protéger le « débat public » sur la privatisation des universités. C’est pourtant ainsi que le 7 juin dernier, à l’appel de Sud Etudiant et de la coordination étudiante d’Aix en Provence, une cinquantaine d’étudiants se sont vus refuser toute possibilité de participation au soi-disant débat, mais ont surtout été sortis de force et avec violence. En plus d’une dizaine de blessés, un étudiant de Sud, JP, a été arrêté. Il devait passer en comparution immédiate le lendemain au TGI d’Aix. Mais, non satisfaite de leur prise, la BAC a procédé à trois arrestations dans le tribunal, devant les 200 personnes rassemblées en soutien : un copain de la coordination, et deux copains de Sud étudiant. Suite aux arrestations dans les manifestations contre le CPE, une étudiante de Marseille elle aussi de Sud étudiant passe en procès le 17 novembre. Un syndicaliste de la CGT Marseille a frôlé 8 mois de prison avec sursis en juin dernier. Les quatre étudiants d’Aix passent en procès le 15 septembre, après le refus de la comparution immédiate et deux reports. Les chefs d’inculpation sont sérieux : violence et rébellion, coups et blessures sur agents. Grâce aux liens construits durant la mobilisation contre la LEC avec les salariés, l’intersyndicale et les organisations de jeunesse ont permis une réaction organisée et massive pour soutenir les interpellés (diffusion de tracts unitaire, pétitions, concert de soutien...) : 300 personnes devant le TGI le 19 juillet, en plein été ! Cette unité dans les luttes est un des acquis du mouvement anti-CPE qu’il faut préserver. Il faut être nombreux à se rassembler à chaque procès devant les tribunaux, non seulement pour soutenir les interpellés, mais pour dénoncer la criminalisation des mouvements sociaux et la répression syndicale. Il faut continuer à demander l’amnistie (refusée par Chirac cet été) pour tous les jeunes interpellés lors des récentes mobilisations (Fillon, révolte d’automne, anti-CPE).

Aude, [Marseille]

Face à la répression, les collectifs unitaires.

A Metz, le 5 septembre, a eu lieu le dernier procès des participants au mouvement anti-CPE. Signe de la revanche que souhaite prendre le gouvernement, la répression à l’égard des militants a été « exemplaire ». Face à ce dispositif répressif particulièrement dur, des collectifs unitaires ont été mis en place afin de soutenir les inculpés.
Suite à des actions, 9 militant(e)s ont été interpellé(e)s et ont passé 24h en garde-à-vue. Lors du procès, l’avocate générale a requis 2 mois de prison avec sursis et 160 heures de travaux d’intérêt général pour 8 militants, et 150 € d’amendes et plus de 30000 € de dommages et intérêts pour un autre. Une centaine de personnes ont soutenu ces camarades lors d’un rassemblement devant le palais de justice. Dans sa plaidoirie, l’avocat a mis en avant le caractère politique de ce procès dont le véritable chef d’inculpation est de s’être mobilisé et d’avoir osé affronter le gouvernement.
Face à l’ampleur de la répression, des collectifs unitaires ont été mis en place. A Metz, une première réunion s’est tenue début Juin et a réuni des militants de l’UNEF, la CNT, la CGT, les JCR, la LCR... Le collectif a tenté de faire prendre conscience du caractère politique de la répression et a appelé avec succès à des rassemblements.
Finalement, le tribunal correctionnel a condamné 8 militant(e)s à une peine de 250 € chacun et le dernier à 150 € d’amende, la demande en dommages et intérêts ayant été reportée au civil. Dès lors, le rôle du collectif va être d’aider les militants condamnés, par l’organisation de concerts et de quêtes, ainsi que d’assurer la continuité de la mobilisation contre la répression, notamment en vue du procès du civil qui aura lieu le 19 janvier 2007.

Marie, [Metz]

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