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LE DROIT DE CHOISIR...

samedi 16 décembre 2006, par JCR-RED

A - LE DROIT A L’AVORTEMENT ET A LA CONTRACEPTION

Depuis des années, les droits des femmes en matière de contraception et d’avortement sont menacés par les attaques réactionnaires et morales menées par les politiques et les groupes “pro-vie”.
Le retour de l’ordre moral relaie les femmes au rang de femmes-mères, de femmes procréatrices. Les revendications sur le droit de choisir face à ces pressions (notamment sur toutes les revendications qui peuvent être portées sur l’avortement et la contraception) sont plus largement des revendications vis-à-vis du droit au travail, de l’indépendance des femmes.

Qu’une femme bénéficie de la contraception à partir du moment où elle commence sa vie sexuelle, reste une priorité pour laquelle nous devons lutter. Plus de six mille mineures et deux cent vingt mille femmes avortent par an faute d’information sur les contraceptions féminines. Sans contraception, on ne décide ni du moment de la conception, ni du nombre d’enfants à naître. Sans contraception, il est difficile d’envisager une sexualité responsable et libre. La sexualité peut constituer un des facteurs important de la construction de chaque être et doit s’exercer dans une certaine sérénité, dès le premier rapport, une confiance doit s’instaurer sans risque d’une grossesse non désirée (15% des premiers rapports s’effectuent sans protection). L’acquis du droit de choisir ou non sa maternité est une conquête décisive en matière du droit des femmes. Les femmes doivent être totalement maîtresses de leur corps de leur sexualité, donc de leur maternité et de leur contraception. Maîtriser la conception d’un enfant, c’est être indépendante et autonome. Que les femmes, sans condition d’âge, de nationalité, de classe, puissent bénéficier d’une contraception et de l’IVG libres et remboursés doit rester une priorité.

Maîtriser sa contraception, c’est se mettre en position de choix, de domination sur la pensée normative véhiculée par notre société. La maternité n’est pas qu’un fait biologique dans notre société patriarcale, c’est également un concept politique construit délibérément et organisé de manière à répondre à des besoins sociaux précis. La priorité du patriarcat est donc de limiter le choix des femmes de manière à ce que leur rôle de mère demeure un rôle fondamental.

Plusieurs luttes sont encore à mener afin de permettre à toutes les femmes de bénéficier de la contraception et de l’accès à l’avortement :

* Toutes les pilules contraceptives, de contraception d’urgence et l’IVG doivent être remboursés intégralement par la sécurité sociale.
* Des centres médico-sociaux et des plannings familiaux doivent être implantés massivement (création d’antennes dans les collèges, lycées et universités) afin de permettre aux adolescentes mineures et aux femmes en difficultés de rencontrer des médecins et gynécologues et bénéficier de la gratuité de la consultation.
* Suppression de l’autorisation parentale pour les mineures et de toutes les conditions d’âge et de nationalité.
* L’information sexuelle à l’école, au collège, au lycée, à l’université reste encore à améliorer. L’apprentissage de la reproduction doit également passer par l’apprentissage des méthodes de contraception et de protection face aux MST et au SIDA.
* L’extension des délais légaux d’avortement qui ne sont que de 10 semaines est indispensable.
* Un centre d’Interruption volontaire de grossesse doit exister dans tous les hôpitaux publics.
* La Loi sur l’entrave à l’IVG doit être appliquée.
* Des pratiques d’avortement se doivent d’être intégrées dans la formation initiale de tous les médecins.
* Nous devons nous battre pour la gratuité des préservatifs et l’installation de distributeurs de préservatifs dans tous les établissements et lieux publics.
* Des campagnes médiatiques massives concernant la contraception sont nécessaires.

QUELQUES DATES :

1920 : Loi sur le délit d’avortement.

1939 : Décret-loi incitant notamment les médecins à signaler à la Police toute affaire d’avortement.

1942 : L’avortement passe du statut de crime contre l’individu à celui de crime contre « la société, l’Etat, la race ». Deux condamnations à mort, une exécution, une femme condamnée à la réclusion à vie, trois femmes condamnées à la réclusion à perpétuité.

20 Décembre 1967 : Loi Neuwirth sur la contraception.

5 Avril 1971 : Manifeste des « 343 salopes » pour l‘avortement.

11 Octobre 1971 : Procès de Bobigny, une mineure est accusée d’avortement et Gisèle Halimi, son avocate fait valoir le “ droit de choisir ”.

15 Novembre 1973 : Projection d’Histoires d’A, documentaire dans lequel pour la première fois on peut voir un avortement par aspiration, le film est immédiatement retiré du circuit cinématographique mais continuera d’être projeté clandestinement.

21 Décembre 1974 : Vote de la Loi Veil autorisant l’avortement.

1983 : Campagne nationale sur la contraception.

25 Novembre 1995 : Manifestation Nationale pour le Droit des Femmes.

1996 : Assises Nationales pour le droit des Femmes.

Mars 1999 : Rapport Nisan sur l’Interruption Volontaire de grossesse et Rapport Uzan sur la prévention des grossesses chez les adolescentes.

16 Juillet 1999 : Rapport de Martine Aubry à l’Assemblée Nationale sur l’avortement.
QUELQUES CHIFFRES

Avortement

220 000 avortements en 1994.
250 000 avortements en 1975.
6 000 mineures avortent par an.
5 000 femmes avortent à l’étranger car elles ont dépassé les délais légaux d’avortement (10 semaines).

1998 : 857 établissements pratiquent l’IVG dont 449 établissements publics.
1992 : 52,3% des IVG dans le public.
87,7% des hôpitaux publics pratiquent des IVG mais la majorité des actes sont pratiqués dans une minorité d’établissements.
75% des avortements sont effectués avant la 8° semaine.
En 1976, 9% des IVG pratiqués à 5 semaines, 19% en 1992.
22% des avortements étaient médicamentaux en 1997.
Le taux d’IVG par RU (avortement médicamentaux) varie de 0 à 60% et par anesthésie générale de 5 à 100%.

51% des femmes ayant eu recours à un avortement sont célibataires. Pour la majorité des femmes, le recours à l’avortement est accidentel et unique.

Contraception

A la fin des années 80, 67% des femmes utilisaient une méthode contraceptive lors du premier rapport sexuel. Elles étaient 84% en 1993.
94% des femmes de moins de 18 ans utilisent le préservatif comme seul moyen de contraception.

1994 : sur 13 millions de femmes entre 20 et 49 ans, 65% utilisaient une méthode contraceptive :

37% utilisaient la pilule
16% le stérilet
4,6% le préservatif
4,1% l’abstinence périodique
2,4% le retrait
0,6% une méthode féminine locale

En 1996, 4,5 Millions de femmes prenaient la pilule.

B- L’IMAGE DES FEMMES DANS LES MEDIAS

Aujourd’hui, à l’ère de la révolution de la communication, les médias ont pris une place centrale dans la circulation de l’information et touchent de plus en plus de personnes. Mais cette massification ne signifie pas démocratisation, surtout en ce qui concerne le contenu. Les médias peuvent être un outil de l’émancipation comme un vecteur de normalisation.
Dans la société dans laquelle nous vivons, quelle est l’image des femmes dans les mass médias, quels rôles leur sont reconnus ? Quelle est la place du corps dans cette image ?
Symbole de la société de consommation, la publicité est omniprésente dans les médias. L’étude de celle-ci en particulier permettra d’esquisser l’image des femmes qu’ils véhiculent. D’autres exemples viendront affiner cette esquisse, comme les magazines, les fictions à la télévision ou au cinéma, les jeux vidéos.

DANS LA PUBLICITE...

Sous toutes ses formes, la publicité poursuit toujours le même but : vendre et pour cela persuader les acheteuses et acheteurs potentielLEs.
Les femmes sont utilisées par la publicité à double titre : d’une part comme public et d’autre part comme moyen de persuasion auprès des femmes - en les poussant à

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