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Pour un syndicat étudiant de masse, combattre l’exclusion
vendredi 12 janvier 2007, par
Dans la polarisation politique croissante qui caractérise la période actuelle, la jeunesse occupe une place cruciale. Les développements politiques, les formes de radicalisation, de lutte et d’organisation se développent dans la jeunesse beaucoup plus rapidement qu’ailleurs. Ses expériences récentes (anti-FN, anti-guerre, LMD, loi Fillon, banlieues...) et surtout ses victoires (vote Non au TCE - 70% des jeunes -, mouvement anti-CPE) auront des conséquences importantes dans les mois et les années qui viennent. Cette génération sera le cœur de tout mouvement de radicalisation à venir.
Les directions réformistes cherchant à canaliser de manière institutionnelle cette radicalisation ont bien compris cet enjeu. C’est notamment le cas de la direction de l’UNEF, et la procédure bureaucratique d’exclusion d’une partie des militants combatifs du syndicat (40 dont une trentaine de JCR) en est un signe.
Au cœur du mouvement anti-CPE, L’UNEF a été imprégnée de sa radicalisation (les 20% d’adhérents de plus que l’an passé en sont un indicateur). Elle a gagné durant ce mouvement, malgré toutes ses contradictions, audience et légitimité à une large échelle. L’UNEF, parce qu’elle est l’organisation de jeunesse la plus importante et la plus structurée, pourrait ainsi être amenée à jouer un rôle central dans la recomposition d’un mouvement de la jeunesse. Parce qu’elle organise un grand nombre de courants organisés et de plus en plus de jeunes, les débats stratégiques vont se mener en son sein à une large échelle.
C’est justement ce qui pousse sa direction à effectuer un virage à droite. En tentant de briser les reins à l’opposition de gauche par l’exclusion d’une partie de ses militants chevronnés, elle tente de limiter la capacité de ce pôle à cristalliser le mouvement sur la gauche effectué à travers la lutte contre le CPE.
C’est pourquoi il est nécessaire aujourd’hui de construire et de développer l’UNEF sur des bases combatives avec l’objectif d’organiser la génération CPE. L’enjeu est de parvenir à impliquer l’UNEF le plus possible dans le mouvement sous toutes ses formes et de regrouper largement au sein du syndicat l’ensemble de ceux qui veulent résister aux attaques libérales (et inverser ainsi le rapport de force aujourd’hui très défavorable à sa tendance de gauche - TTE). Dans ce processus, cela implique notamment une bataille pour la démocratisation de l’UNEF, en commençant dès à présent par imposer la réintégration immédiate des camarades exclus, condition pour aller vers un syndicat de masse qui regroupe l’ensemble des étudiants.
Xavier, [Nanterre] et Cédric, [Censier]