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Exclusion de 40 camarades de l’Unef

vendredi 12 janvier 2007, par JCR-RED

Le 2 septembre 2006, 40 militants de la TTE (tendance de gauche syndicale de la première organisation étudiante) sont exclus au terme d’une procédure particulièrement anti-démocratique.

Règlements de compte après le mouvement de 2006

Les 40 militants en question sont accusés d’être des ennemis du syndicat. En réalité, il sont exclus car ils sont devenus trop gênants pour la direction de l’Unef. Leur rôle dans le mouvement de 2006 a été important : l’orientation de confrontation avec le gouvernement par la grève générale qu’ils y avaient défendu dès le début est à l’opposé de ce que souhaite aujourd’hui la direction de l’Unef. La bureaucratie syndicale qui dirige le principal syndicat étudiant ne souhaite pas faire de vagues dans le contexte pré-électoral : de son point de vue, il faut que la gauche arrive tranquillement au pouvoir sans être dérangée par un climat de luttes sociales. Cette exclusion est également un règlement de compte politique contre notre courant : 30 des 40 exclus font partie des JCR.

Où va la direction de l’Unef ?

Mais ce n’est pas seulement le contexte actuel qui explique l’exclusion. Face aux réformes libérales de casse de l’éducation, soit on s’oppose soit on s’adapte. La direction de l’Unef s’adapte de plus en plus. Après avoir tergiversé face au LMD entre fin 2001 et la rentrée 2003, puis mobilisé contre cette réforme en hiver 2003, elle a fini par appliquer la réforme fac par fac en la votant dans les Conseils d’administration des universités. Le mouvement contre le CPE et contre la précarité n’a pas fondamentalement changé cet état de fait : après le mouvement, le gouvernement a lancé un projet de professionnalisation des études, qui consiste à rendre les études de plus en plus dépendante des besoins du patronat. La direction de l’Unef s’est empressée de dire qu’elle était d’accord pour professionnaliser les études. Il y a une adaptation croissante au cadre fixé par la bourgeoisie en matière de réforme de l’enseignement. Cette adaptation n’est pas complète et c’est pour cela que les possibilités existent d’un front large de lutte incluant l’Unef contre le projet Goulard (qui vient tout juste de sortir) de sélection des futurs étudiants avant leur inscription à la fac.

Pour un syndicalisme étudiant à la hauteur des enjeux

S’il faut s’opposer aux exclusions, c’est parce qu’elle divise le mouvement étudiant. La lutte de 2006 a prouvé que l’unité et l’organisation étaient nécessaires pour gagner. La meilleure manière de continuer la lutte sur le long terme est de rester unis et organisés sur le long terme, au sein d’une même structure. Une organisation qui lutterait aussi bien sur les questions quotidiennes et concrètes (problèmes d’inscription de bourses, de logement...) que sur les grandes questions sociales et politiques (lutte contre les discriminations, contre la guerre, contre la précarité...). Construire un syndicat uni et démocratique regroupant largement les étudiants, quelle que soit leurs opinions politiques ou autres est fondamental pour se batre efficacement. C’est pour cela que la bataille contre les exclusions est fondamentale. Elle doit être menée sur tous les terrains et avec tous les moyens nécessaires. Les Collectifs pour une Unef Unie et Démocratique ont été crées pour regrouper les exclus et ceux qui se battent pour ce projet dans l’Unef. A nous tous de construire ces collectifs.

X-Clu, [Nanterre]

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