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Nouvelle bataille pour les étudiants : contre la professionalisation !

vendredi 12 janvier 2007, par JCR-RED

La question de la professionnalisation est revenue dans l’actualité avec la mise en place d’une commission « université-emploi » et du rapport qu’elle a publié. Son but était de répondre aux interrogations des jeunes suscitées par le CPE. Selon le gouvernement, l’enseignement ne serait pas adapté au monde du travail. C’est cette inadaptation qui serait la cause du chômage des jeunes. C’est pourquoi il faudrait moderniser l’université, c’est-à-dire la professionnaliser.

Depuis le milieu des années 80, des réformes successives ont cherché à adapter l’enseignement aux besoins du marché. Années après années la seule fonction qui est attribuée à l’enseignement est la formation de travailleurs adaptés aux exigences de la production moderne. La période, marquée par une incroyable instabilité et un rythme de changement rapide conduit, l’enseignement à s’adapter à la dérégulation du marché de l’emploi. De plus en plus l’enseignement se contente d’apporter aux jeunes quelques compétences limitées qui leur permettront de s’adapter rapidement. Les licences professionnelles se développent rapidement sur l’ensemble des universités, la loi Fillon a instauré le socle commun de connaissances (lire, écrire, compter), la loi sur l’égalité des chances légalise l’apprentissage à 14 ans. De plus en plus les connaissances deviennent des compétences et les qualifications deviennent de l’employabilité.

Pour les étudiants les conséquences sont importantes. Les diplômes obtenus n’offrent plus de garantie en terme de salaire ou de conditions de travail. Les salariés sont de plus en plus précaires et la majorité est reléguée au rôle de simple exécutant.
Il s’agit d’une volonté de part du capital d’adapter de plus en plus les études aux besoins du marché afin de créer une main d’œuvre qui soit disponible pour assurer ces besoins temporaires.

Nous devons refuser cette logique de soumission de l’enseignement aux besoins des entreprises. Nous devons affirmer que le problème du chômage n’est pas dû aux contenus des enseignements mais bien au manque d’emploi.

Avec la commission université-emploi le gouvernement compte encore franchir un cap dans la professionnalisation. Un premier rapport d’étape propose déjà de rendre obligatoire dans l’ensemble des licences un module de projet professionnel personnalisé, de simplifier les procédures de recrutement des professeurs associés c’est-à-dire des personnalités issues de l’entreprise, augmenter de 5ooo le nombres de places en BTS et IUT.

Contre ces mesures nous devons exiger que l’ensemble des jeunes ait accès à des diplômes de qualités, des diplômes qui soient nationaux et qui offrent des garanties sur le marché du travail. Les modules professionnels doivent aussi servir aux étudiants à pouvoir être au courant de leurs droits par le biais par exemple de cours sur le droit du travail.

Adrien, [Jussieu]

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