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III. Notre intervention

mercredi 31 janvier 2007, par JCR-RED

1. Articuler travail de masse et apparition politique

Un des principaux enjeux à la sortie de ce congrès est que l’organisation réussisse à mener de véritables campagnes centrales nous permettant de populariser notre analyse et nos revendications sur des thèmes choisis. Parallèlement à ces campagnes l’organisation continue à apparaître, selon des rythmes locaux, sur une série de problèmes “ atemporels ” : antiracisme, écologie, démocratie, contre la répression, drogues, internationalisme… Sur l’ensemble de ces thèmes, l’organisation doit disposer en permanence de matériel (affiches, autocollants) et répondre aux besoins des sections. Enfin l’organisation continue à réagir à l’actualité à travers RED et des tracts nationaux réguliers qui doivent sortir à des rythmes rapprochés pendant les mobilisations. Dans le cadre de son travail politique vis-à-vis de l’actualité et de son intervention sur des problèmes "atemporels", nous développons notre intervention sur des thèmes considérés parfois comme périphériques dans la lutte des classes comme l’écologie, les drogues, la sexualité, etc….

Notre travail politique doit se lier à notre travail de masse. En s’adressant notamment aux militants que nous côtoyons dans ces structures, nous devons apporter les explications globales que ces organisations, par leur fonction même, ne peuvent apporter. Il s’agit notamment par rapport au syndicalisme étudiant, d’expliquer la place, la fonction et l’évolution de l’Université dans notre société. Nous devons parallèlement appuyer le travail de ces organisations, en relayant leurs revendications et en en tirant les conséquences politiques.

Face aux différentes attaques gouvernementales et aux oppressions générées par le système, des jeunes s’organisent de façon permanente pour la défense de leurs intérêts. Ces organisations luttent face au pouvoir en place pour des réformes. Nous construisons ces organisations dans l’optique de mobiliser largement autour de réformes favorables aux jeunes, aux femmes, aux immigrés ou jeunes issus de l’immigration, étudiants et lycéens tout en poursuivant notre combat pour les idées révolutionnaires. La lutte a fortiori victorieuse pour de telles revendications participe à la conscientisation collective des jeunes.

Cette activité est indispensable pour enrichir l’expérience de notre organisation et pour que nous enrichissons également le mouvement de masse au quotidien. Nous nous tournons et nous proposons aux jeunes de se tourner vers tous ces syndicats et associations dans la démarche des mobilisations et des luttes sociales. L’organisation des jeunes dans ces outils est également souvent la première étape avant de s’organiser politiquement. Dans notre travail de masse, les JCR-RED, dans le cadre des courants auxquels nous participons, proposent des perspectives, basées sur un projet syndical et associatif démocratique, unitaire, unifié et tourné vers les luttes.

2. Secteurs d’interventions

2.1 - Internationalisme.

La mondialisation toujours plus importante des échanges et la concentration des capitaux qui caractérise la forme actuelle du capitalisme se poursuit, sur fond d’aggravation des inégalités sociales et de désordres en tout genre (dont le désordre écologique n’est pas le moindre). Les instruments de domination du nouvel ordre mondial (FMI, Banque Mondiale...) étendent de plus en plus leur sphère d’influence. Il y a cependant des foyers de lutte contre le libéralisme qui perdurent (la lutte des Indiens au Chiapas ou la lutte des paysans sans terre au Brésil), ou qui se développent (Indonésie, la grève générale des étudiants au Mexique). D’autres luttes se sont développées ces dernières années, et ce sont les luttes de libération face à une oppression de type nationale : Timor, Tchétchénie, Kosovo.

Toutes les raisons objectives (face à des politiques libérales qui sont les mêmes partout et qui sont de surcroit de plus en plus coordonnées, la seule chose qui paie à terme, c’est les luttes, elles-aussi le plus coordonnées possible....) et subjectives (importance des questions internationales dans l’actualité -cf. Kosovo et dans les préoccupations des jeunes) sont là pour démontrer la nécessité d’une orientation et d’une activité internationaliste pour une organisation de jeunesse comme les JCR-RED. Nous participons donc dans la mesure du possible à des collectifs unitaires (Elf-Total, Campagne pour le droit au retour des Palestiniens,...) et nous faisons constamment apparaître cette question dans notre matériel.

2.1.1 - Développer la riposte à l’Europe capitaliste.

Face à l’accélération de la construction de l’Europe capitaliste, avec la mise en place de l’Euro depuis le 1er janvier 2000 et la simultanéité des attaques - entre autres sur le système d’éducation, il est urgent aujourd’hui de continuer à tisser des liens avec d’autres organisations politiques de jeunesse, ou à travers les organisations de masse. Ces liens doivent permettre d’impulser (ou de participer à) des initiatives à l’échelle européenne, comme les Marches Européennes ou l’Euro-grève dans l’enseignement supérieur.

2.1.2 - Développer la solidarité avec les luttes des peuples opprimés.

La solidarité avec les luttes des opprimés dans le monde (Chiapas, étudiants en Indonésie ou au Mexique, Irak, Palestine) est toujours une tache très importante. Cette solidarité doit nous permettre de dénoncer les attaques des différents impérialismes (Etats-Unis en Irak, Cuba) et leur responsabilité dans les guerres (France en Afrique Subsaharienne). La lutte menée par les Indiens du Chiapas pour une reconnaissance du droit des indigènes et contre les politiques libérales dictées par le FMI et mises en place par le gouvernement mexicain reste un point de repère pour ceux qui luttent dès aujourd’hui. Nous devons être capables de nous appuyer sur cette lutte pour développer le fait que la résistance au système existe, et qu’une autre alternative de société est possible. La lutte des Zapatistes permet aujourd’hui de poser les questions du choix de société et d’expliquer que, face au réalisme gestionnaire - dont la gauche plurielle en France n’est pas le seul adepte - il y a encore des luttes qui portent en elle le rêve d’une autre société.

Par ailleurs, la solidarité et l’implication dans la mobilisation pour sauver Mumia Abu-Jamal vont prendre une place importante dans l’année à venir. Membre des “ Blacks Panthers ”, le Parti des panthères noires, à Philadelphie, Mumia Abu-Jamal est journaliste et militant de la cause noire. Il est emprisonné depuis 18 ans maintenant, accusé d’avoir tué un policier blanc. Son procès a clairement été une parodie de justice, mais la justice américaine n’en a cure et s’acharne contre lui. Cet acharnement a clairement un objectif politique : celui d’éliminer définitivement tous les militants antiracistes actifs aux Etats-Unis. La mobilisation en solidarité avec Mumia pose donc directement la question de la lutte anti-impérialiste d’un peuple opprimé.
De report d’exécution en report d’exécution, la mobilisation a déjà permis de reporter plusieurs dates d’exécution et est suceptible de s’étendre encore pour obtenir la libération de Mumia. Nous nous inscrivons dans le cadre unitaire et faisons apparaître cette question dans nos apparitions propres, en particulier par le biais du journal et d’actions “ oranges ”.

2.1.3 - Luttes de libération nationale et les questions qu’elles posent.

Les dernières années ont vu s’étendre les luttes de peuples opprimées, comme au Kosovo, au Timor Oriental ou encore en Tchétchénie. La forme ou l’idéologie prise par ces luttes (en particulier au Kosovo) sont evidemment liées à l’effondrement du bloc soviétique et de certains modèles nationaux, comme le modèle yougoslave. C’est en ce sens que ces luttes peut sembler déroutantes à des marxistes, pour qui moins il y a de frontières, mieux c’est. Cependant, cela ne doit pas nous empêcher d’avancer la solidarité avec ces luttes et la question de l’autodétermination des peuples concernés, y compris donc leur droit à construire un Etat.

Attac : l’association est devenue incontournable sur le plan de la résistance à opposer à la mondialisation ultra-libérale et il est plus que temps de la considérer comme un terrain de travail de masse à part entière. ATTAC, action pour la taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens, a été véritablement lancée en septembre 1998 et elle a connu un essor considérable en 1999 : elle compte désormais 13 000 membres répartis dans 120 comités locaux en France et s’est constituée dans plusieurs pays (Brésil, Irlande, Belgique, Suisse, Portugal, Sénégal,…). ATTAC existe dans toutes les grandes villes françaises et des pôles jeunes sont susceptibles de se mettre en place : à Paris, il existe des comités locaux de fac et une coordination étudiante-lycéenne est en train de se mettre en place. Les JCR participent à la construction de ces pôles jeunes et militent en leur sein. Le discours d’ATTAC a un grand impact dans la jeunesse et les comités locaux de fac constituent un bon terrain pour faire passer nos idées et notre radicalité auprès d’un publique très ouvert.

2.2 - Antiracisme

L’investissement antiraciste des JCR-RED depuis le dernier congrès a été plus que limité, d’autant qu’il n’a absolument pas été centralisé. Cela s’est traduit notamment par la mise en place d’un secrétariat uniquement antifasciste, alors que nous continuons de défendre l’importance du lien entre antifascisme et antiracisme : dénoncer le FN sans montrer le racisme d’Etat mené par les gouvernements de droite comme de gauche c’est minimiser notre critique du système à un moment où la répression de l’immigration constitue l’une des premières hypocrisies de la gauche plurielle.
Cette faiblesse de notre investissement s’explique en grande partie par l’état de mouvement antiraciste traditionnel. Les associations, toujours divisées, et dont un certain nombre est lié au gouvernement n’ont pas mené d’action d’ampleur depuis la lutte contre la loi Chevènement, dont elles n’étaient d’ailleurs pas à l’initiative. Le mouvement des Sans Papiers est de plus en plus isolé. L’épuisement des équipes militantes s’est fait sentir ces derniers mois avec l’arrêt de la plupart des occupations, pour d’autres formes de lutte. Les manifestations n’ont jamais retrouvé l’ampleur passée. Ainsi, l’arrivée à Paris le 2 octobre de la marche des Sans Papiers de Toulouse, qui devait être l’occasion d’une manifestation nationale n’a pas rassemblé plus de 5000 personnes. Le mouvement est loin d’être mort pour autant, il aurait besoin d’une nouvelle dynamique qui pourrait naître d’action de masse pour empêcher les expulsions.

Notre investissement dans les collectifs de soutien a suivi la même pente sauf exception locale, due à la difficulté qu’il y a à mener une action à aussi long terme. Du coup, notre activité antiraciste s’est traduite seulement par une campagne d’apparition propre au printemps 98, et par un matériel régulier.

Pourtant, le rejet du racisme constitue un vecteur de révolte particulièrement important dans la jeunesse, qu’il se traduise par une forme “ humaniste ” de défense des valeurs d’égalité ou plus concrètement par l’expérience quotidienne de la répression et de la discrimination pour les jeunes immigrés.
Les jeunes immigrés sont en effet une des principales cibles du racisme d’Etat qui se traduit par l’arsenal juridique répressif et le racisme “ quotidien ”, le délit de sale gueule.

  Le gouvernement continue de s’entêter dans le tout répressif. Si Chevènement apparaît comme le fer de lance de cette politique, il faut mettre en avant le fait qu’il a toujours été très clairement soutenu par Jospin. Pourtant, la situation évolue. Le refus de régulariser est aujourd’hui remis en cause … y compris par une partie de la droite, de Pasqua à Juppé, qui met en avant les nécessités économiques des entreprises françaises. C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui encore plus qu’avant important de mettre en avant la question de la libre circulation, libre installation, ouverture des frontières, au même titre que l’abrogation de toutes les lois racistes (Pasqua, Debré, Chevènement), et de la régularisation des Sans Papier-e-s : ce n’est pas selon les aléas des besoins économiques que nous demandons la régularisation des Sans Papier-e-s, mais au nom des intérêts des peuples. Cette revendication, aujourd’hui reprise par une grande partie du mouvement social, est essentielle dans le débat idéologique autour de l’immigration. Nous avançons également, dans le cadre de mobilisation, la question de la démission de Chevènement, qui mettrait un désaveu clair à sa politique.

 Le racisme vécu au quotidien par une grande partie de la jeunesse, c’est le “ délit de sale gueule ” : contrôle au faciès, discrimination à l’embauche, discrimination dans les études…etc. Nous devons faire de cette question un axe de nos campagnes AR qui est central dans la question de la diversification de notre implantation.

 Enfin l’orientation antiraciste s’articule avec le profil internationaliste de l’organisation avec la revendication de l’abrogation des accords de Schengen.

Nous devons donc affirmer plus fortement à l’avenir le profil antiraciste des JCR-RED parce que le racisme constitue pour une partie de la jeunesse un axe central de radicalisation.

Pour cela

- Nous continuons de nous investir et de relayer les initiatives prises pas les collectifs de Sans Papiers et par la coordination nationale

- Mais il faut également que nous posions la question d’un investissement dans les associations antiraciste. Tout dépend bien sûr des comités qui existent localement. Mais le cadre le plus approprié semble aujourd’hui celui de la FASTI, qui a une orientation juste dans la situation, a eu dans le mouvement des Sans Papiers une attitude respectueuse des cadres d’auto-organisation, et qui surtout fait vivre en son sein une commission jeunes dans laquelle nous pourrions nous investir de façon fructueuse.

- Nous développons les contacts unitaires pour mener des actions en particulier sur la question de la répression policière comme cela s’est fait dans le collectif “ non au tout sécuritaire ”, et sur le refus des expulsions.

- Enfin nous faisons de l’antiracisme un axe important de notre profil d’apparition propre et nous menons des campagnes sur cette question.

2.3 – Antifascisme

2.4 – F ?minisme

Les inégalités hommes /femmes n’ont jamais été le fait d’une différence de "nature" immuable et intemporelle. Leur cause est un rapport de domination des hommes sur les femmes qui est visible dans toutes les sphères de la société. Il est possible de le modifier sur la base d’un rapport de force. Nous luttons pour l’égalité entre hommes et femmes et pour l’émancipation de ces dernières.

2.4.1 Etat des lieux, situation politique...

Durant les années 80 et le début des années 90, la décrue généralisée des luttes n’épargne pas le mouvement féministe. Le sentiment général est alors : "tout a été gagné par la génération précédente". Ce sentiment est à double tranchant, car s’il ne prédispose pas à la lutte à première vue, il est tout de même lié à l’idée qu’il y avait quelque chose à gagner et que l’égalité est normale. Dès lors, mettre en évidence les inégalités qui subsistent , outre que ce n’est pas une tache insurmontable, suffit quelque fois à redorer le blason de la lutte féministe.

La réussite de la manifestation du 25 novembre 1995 et la tenue d’assises nationales pour les droits des femmes ont marqué une étape de reconstruction du mouvement féministe. Aujourd’hui cette dynamique se poursuit avec l’organisation des marches mondiales des femmes en l’an 2 000.

Le contexte ne s’améliore cependant pas pour les femmes.

2.4.1.1 Situation dans la jeunesse

2.4.1.1.1 les jeunes femmes dans la société

La jeunesse est la période des premières expériences ergo celle des premières confrontations à l’oppression et à la domination. C’esdt à la fois le moment où l(on intègre les premiers schémas normatifs (magasines, école, ...) et c’est celui où on confronte le discours sur l’égalité avec la réalité. Pour beaucoup, c’est donc une période tangeante. C’est aussi le moment des premières expériences sexuelles.

On assiste à un changement de comportement chez les plus jeunes et notamment dans les quartiers les plus défavorisés, qui est lié à l’augmentation de la violence. Ainsi, l’apparition de bande de nanas rentrent en contradiction avec l’image de passivité et du douiceur du schéma dominant. D’autre part, ce comportement n’exclit pas le suivi de la mode, les régimes et la lectures de magasines féminins. Il s’agit cependant plus d’une réaction d’autodéfense devant la violence des bandes de lascars, d’une identification au comportement masculin que de l’émergence d’une solidarité entre jeunes femmes. Il arrive par exemple qu’elles agressent ou dépouillent d’autres jeunes femmes. C’est une révolte qui ne recherche pas de débouchés solidaires.

2.4.1.1.2 le féminisme dans la jeunesse

Il n’y a pas de luttes à l’échelle de masse dans la jeunesse sur les questions femmes. Les organisations aujourd’hui à la tête du mouvement pour les droits des femmes, Collectif National pour les droits des femmes, Mfpf (???)... ne sont pas des organisations qui ont vocation à organiser des militantes à une large échelle. De plus, la dimension jeune est le plus souvent absente dans leur apparition. Les groupes mixte ou non-mixte organisent peu, et leur activité est souvent en dent de scie. Cependant, certains peuvent avoir un écho important malgré leur taille.

S’ il n’y a pas de luttes à l’échelle de masse, des axes de radicalisation persistent et sont visibles. L’écho important d’une petite organisation comme Mix- Cité, sur la question de la représentation des femmes dans l’affaire des Galerie Lafayette, montre l’espace qui s’offre à nous sur ces questions. La question de l’image des femmes dans notre société, soumises à toutes les pressions idéologique et médiatiques, reste plus que pertinente, et amène de nombreuses jeunes femmes à se radicaliser.

2.4.1.2 oppression spécifique

2.4.1.2.1 sphère publique

C’est dans ce contexte que la parité a été inscrite dans la loi par la majorité de gauche. Mesures qui certes pointe une inégalité du doigt, mais les débats ont montré la persistance d’un discours différentialiste dans les partis de gauche représenté à l’Assemblée nationale. Cette idéologie qui sert de légitimation à l’oppression des femmes doit être battue en brèche et rend une réponse de masse urgente.

2.4.1.2.2 sphère privée

2.4.1.2.3 aux confluents des deux, image des femmes

2.4.2 droit au tavail, à l’éducation, à la formation ; précarité

Leur situation de surexploitation dans le monde du travail fait d’elles les premières victimes de la précarité....

2.4.4 le corps des femmes

2.4.4.1 le droit de choisir

Les menaces qui pèse sur le droit à l’avortement et à la contraception n’ont toujours pas diminué. Les commandos anti-IVG et les associations "pro-vie" restent actifs et organisés. Les divisions du FN n’ont d’ailleurs pas entamé ni remis en cause la structuration de ces réseaux ni leur capacité de nuisance.
Le manque de moyen dans le secteur de la santé constitue aussi, encore et toujours, une restriction importante du droit à l’avortement. Manque de lits, de moyens... obligent actuellement des centaines de femmes à aller se faire avorter à l’étranger.
D’autres attaques sont aussi portées, cf remise en cause du secteur de la gyneco médicale...

Cependant, la dynamique enclenchée par les assises et la manifestation du 25 novembre ont permis la constitution d’un petit rapport de force, qui a donné lieu a certaines avancées

- Pillule du lendemain désormais en vente libre en phamacie, même si de nombreuses difficultés persistent pour que cette mesure soit pleinement appliquée...

- Fait marquant reste cependant la publication du rapport Nizan. Explication du contexte (loi Veil...). Ce texte avance des propositions qui sont des revendications portés par le mouvement des femmes depuis longtemps

* suppression de l’autorisation parentale pour l’avortement des mineures

* extension des délais dans lesquels on peut pratiquer l’avortement

* femmes immigrés...

La discussion du projet de loi a cependant été reporté, sous la pression de la droite et de l’extrême droite, qui a fait reculer le gouvernement. Ce report permet a la droite et à l’extrême droite d’organiser une riposte à ce projet.

2.4.4.2 la santé des femmes`

Etat des lieux des orgas femmes, de notre intervention a l’interieur, questions femmes dans les orgas de masses...

Syndicats étudiants, RL’F, Commision femmes Fasti, groupes mixte et non-mixte, MFPF, collectif pour les droits des femmes...

Les structures dans lesquelles nous intervenons

A-le collectif pour le droit des femmes

B-Le Mouvement Français pour le Planning Familial-MFPF-

Le planning familial est en perte de dynamisme voir en crise : il n’y a plus de direction nationale depuis un an ; il n’y a pas de véritable renouvellement.Idéologiquement ,elle devrait apporter une aide quotidienne aux femmes.La perte de dynamisme peut s’expliquer par le poids de l’investissement (20h de permanences par semaine) .C’est pourquoi décider d’y militer résultenécéssairement d’un choix personnel et l’orga de jeunesse ne peut y engager beaucoup de force.

II Orientation

Une campagne majeure, sur les marches mondiales des femmes, nous attend au cours de la prochaine année. Elle doit être ponctuée par différentes échéances, qui doivent en être des temps forts.
L’existence même d’un collectif unitaire large, et des différentes srtuctures qui se mettent en place autour de cet évènement, sont toujours le résultat de l’effet "Assises, 25 novembre", et d’une certaine remobilisation (même insuffisante à nos yeux) du mouvement des femmes.
La dynamique ou pas de cet évènement dependra en grande partie de notre effort militant pour en faire une campagne de masse. Nous avons un rôle moteur a joué pour qu’un "axe jeune" soit mis en avant et largement diffusé. Nous devons tenter d’impulser un pole jeune, mais aussi profiter des différentes échéances pour mettre en avant notre profil féministe (révolutionnaire et radicale !!!), notre analyse et nos propositions.

La première échéance majeure des marches aura lieu le 15 janvier 2 000, date anniversaire du vote de la loi Veil. L’extrême droite à prévu à cette date une forte mobilisation (manifestation), qui doit leur permettred’imposer un rapport de force en leur faveur, notamment sur le rapport Nizan.. Cette échéance doit être majeur pour nous., si nous voulons que le rapport de force soit dans notre camps. Nous devons mener campagne sur la question du droit à l’avortement et à la contraception, en nous appuyant sur les revendictions en positifs du rapport Nizan. NOus devons constituer un cadre d’action le plus large possible sur cette question en sollicitant les organisations de jeunesse de la gauche. Dans ce cadre, nous devons tenter de mettre en avant d’autres revendications que nous porton... (gratiuté de toutes les pillules, des préservatifs...)
A partir de cela, la question plus générale du corps des femmes, de notre sexualité peuvent être décliné dans nos apparitions propres.

L’enjeu de cette échéance est d’autant plus important qu’il sera ou pas le levier d’une forte mobilisation pour les autre échéances des marches 8 mars, manif de la rentrée...).
L’existence des différentes plate forme, et de nombreuse revendications doit nous permettre aussi de choisir d’autres axes de campagne, pertinents et percutants dans la jeunesse.
La question de l’image des femmes, et de la violence

2.5 - Syndicalisme (cf BD n°3)

2.6 - La pr ?carit ?, un trait unifiant de la jeunesse ?

Jeunesse et précarité

Avec la stabilisation d’une certaine forme de crise depuis le milieu des années 70, la société s’est profondément transformée. Le développement d’un chômage de masse structurel témoigne du fait que le rapport de force s’est considérablement détérioré pour les salariés ; les entreprises ont en revanche renforcé leurs profits en remettant en cause des acquis sociaux datant de la période précédente. Ce tournant social a touché de plein fouet la jeunesse. Alors qu’auparavant le laps de temps entre la sortie précoce du système scolaire (généralement entre 14 et 16 ans) et l’entrée de manière stable dans le monde du travail était extrêmement court, cette période s’étend aujourd’hui sur un dizaine d’année et pour un nombre croissant de personnes débouche sur une situation “régulièrement” précaire.

L’extension de cette période transitoire entre l’âge adulte et l’enfance aurait pu être une chance pour constituer un âge d’autonomie et, d’une certaine manière, de liberté. Il n’en a rien été : la jeunesse peut de plus en plus se définir comme l’âge de la précarité. C’est le résultat de deux transformations majeures qui ont marqué les dernières décennies : l’allongement des études et la détérioration du rapport salarial.

Premièrement, on a assisté à un spectaculaire allongement de la durée moyenne des études qui implique une relative massification de l’université ( environ 50 % des jeunes étudie au-delà du bac). L’accès d’une partie importante des classes populaires aux études supérieures n’a pas été accompagné de la mise en place d’un statut économique et social de l’étudiant-e. L’élite à qui l’université était autrefois réservée disposait des moyens économiques pour financer les études, ce qui n’est pas le cas des classes populaires. Une très grande partie de la jeunesse étudiante se trouve donc dans une situation précaire, obligée de travailler ou de subsister avec de très faibles revenus.

Deuxième élément, le développement d’un chômage de masse depuis plus de deux décennies est le fruit de la destruction d’emplois stables, régit par des conventions collectives qui garantissaient un ensemble d’acquis sociaux, issus de la période dite des “trente glorieuses”. D’abord, il faut rappeler que les jeunes sont la catégorie d’âge la plus touchée par le chômage, en particulier les jeunes femmes. D’autre part, aujourd’hui, même si le chômage officiel semble se stabiliser, la destruction de ces emplois se poursuit alors que l’essentiel des créations d’emplois correspondent à des formes de travail précaires ( CDD, temps partiels, stages, etc..). Une nouvelle catégorie sociale déjà bien connu aux USA et en Angleterre est en train de naître : les “Workings Poor”, qui bien que travaillant vivent fréquemment en-dessous du seuil de pauvreté. Pour les jeunes, le développement du chômage et des formes de travail atypiques signifient très concrètement qu’il ne peuvent pas espérer vivre dans de meilleurs conditions que leur parents mais, qu’au contraire, leur situation va probablement être pire. C’est dans de telles conditions que s’effectue leur entrée sur le monde du travail, en l’absence de référent collectif palpable du fait de l’instabilité de ces nouveaux statuts : concrètement cela se traduit aussi par la plus grande difficulté à organiser des travailleurs-ses précaires que des salarié-e-s en CDI à temps plein.

Au présent ou au futur, l’expérience de la précarité est partagée, bien qu’à des degrés différents, par une large majorité de la jeunesse. On peut donc considérer que la précarité est devenue un trait potentiellement unifiant de la jeunesse. Cela signifie non pas que toute la jeunesse est précaire mais que l’on peut tenter de s’appuyer sur l’expérience de la précarité pour constituer une identité commune contestataire rassemblant une majorité de la jeunesse. La principale difficulté étant que se penser puis lutter en tant que précaire est loin d’être une évidence : d’abord, parce que l’expérience de la précarité ne se fait pas collectivement - à l’inverse de ce qui se passe dans le monde ouvrier - mais individuellement, ce qui est un obstacle au déclenchement des réflexes de solidarité. Les stratégies face à la précarité sont de fait plus individualistes : la course aux diplômes, la course aux stages, l’acceptation de conditions d’emplois inacceptables parce que c’est mieux que rien. Deuxièmement, parce que l’instabilité propre à la situation précaire se répercute dans le champ de la lutte des classes avec la difficulté à stabiliser des organisations de précaires.

Pour mieux comprendre ces difficultés, il faut tenter de définir précisément ce que l’on entend par “précarité”.

Définition de la précarité

Du point de vue économique, la précarité c’est l’insuffisance des revenus, mais c’est aussi l’instabilité de la situation sociale au niveau du travail, des revenus et par conséquent dans l’ensemble de la vie sociale de l’individu (logement, culture, loisirs, etc..). En résumé c’est l’impossibilité non seulement de satisfaire ses besoins économiques dans le présent, mais aussi de se projeter dans l’avenir. Cela se concrétise par le fait que plus de 40 % des étudiant-e-s mais également un nombre important de lycéen-ne-s soient contraint-e-s de travailler et par la généralisation de périodes d’études suivies de période de chômage alternant avec des stages et des CDD. Alors que dans la population la précarité ne cesse de s’accroître mais demeure pour l’instant minoritaire, elle touche la majorité des jeunes et en premier lieu les femmes et les moins diplômé-e-s.

Ce problème social, dans la jeunesse, pose en particulier le problème de l’autonomie des individus. C’est ainsi que les jeunes habitent de plus en plus longtemps chez leurs parents. Avec le chômage, l’incertitude liée au travail précaire et la faiblesse des revenus des étudiant-e-s, il est devenu plus difficile pour les jeunes d’habiter de manière indépendante, mais, plus largement, de définir et de choisir leurs modes de vie, leurs propres projets.

Dénoncer les politiques gouvernementales

Face à ce nouveau fléau, les réponses des différents gouvernements de droite comme de gauche n’ont varié que dans le degré de dégradation qu’ont entraîné leurs mesures. C’est d’abord la généralisation des emplois-bidons (TUC, etc..), très faiblement rémunérés et n’apportant en général aucune formation satisfaisante. Dernièrement ce fut la vague des emplois jeunes qui a eu un effet quantitatif non-négligeable ( environs 150 000 ), mais qui n’offre pas de perspectives à terme (5 années au mieux) et maintien des salaires faibles. Surtout, c’est un parfait exemple du développement de la précarité : c’est une attaque en règle contre les statuts de la fonction publique, on casse des emplois stables, statutaires, pour les remplacer par des emplois précaires, à moindre coût !!!

En ce qui concerne les étudiant-e-s, on assiste au maintien des formes traditionnelles d’aides sociales datant d’avant la massification et qui non seulement sont insuffisantes du point de vue de leur montant et de leur nombre mais ne répondent absolument pas à l’exigence d’autonomie de la jeunesse. Enfin, la mise en place du RMI en 1989, s’est effectuée de façon discriminatoire vis-à-vis des jeunes de moins de 25 ans.

Défendre un plan d’urgence

Face à cette situation, nous devons développer cette intervention à travers notre matériel et organiser une campagne d’envergure autour d’axes revendicatifs. Nous devons défendre un certain nombre de mesures d’urgence qui permettraient de renverser la vapeur par rapport à l’évolution actuelle.

Développer les luttes

D’autre part, il nous faut contribuer au développement des luttes contre la précarité, en particulier en mettant en avant la nécessité de la prise en compte de leur caractère transversal aux différentes situations sociales de la jeunesse (étudiant-e-s, précaires, chômeurs-ses, etc..). Cela signifie développer cette question dans les syndicats étudiants, dans le mouvement des chômeurs-ses et également dans les syndicats du monde du travail. Il nous faut en particulier réfléchir à la possibilité de faire perdurer les réseaux militants constitués dans le monde étudiant pour les reconstituer dans les luttes de chômeurs-ses et des travailleurs-ses précaires. A ce titre, les militant-e-s marocains ont réussi une expérience exemplaire : des militant-e-s de l’UNEM (Union National des Etudiants Marocains) ont constitué une association de chômeurs-ses diplômé-e-s qui organise aujourd’hui des dizaines de milliers de jeunes et réussit à défier le pouvoir en organisant des manifestations importantes malgré l’interdiction des autorités.

A terme, la mise en place de structures de masse organisant des jeunes dans la lutte contre la précarité doit être envisagée. Les organisations de chômeurs et précaires existantes (AC, MNCP, APEIS, CGT-chômeurs) n’offrent sans doute pas le cadre idéal ; constituées essentiellement de chômeurs et précaires adultes, elle n’ont pas réussi à s’implanter significativement dans la jeunesse.

Les marches européennes, dont le prochain rendez-vous, à l’automne 2000, est en France, sont une des échéances régulières sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour développer des mobilisations de jeunes précaires.

2.7 – Lyc ?es

Notre intervention sur les lycées est essentielle à plusieurs titres. D’abord, il s’agit bien sûr d’amener des jeunes à la lutte et à la politique pour que la jeunesse soit de plus en plus un acteur historique du changement social comme elle l’a toujours été. Ensuite, parce qu’en intervenant sur les lycées généraux, professionnels et technologique ainsi que sur les CFA lorsque les cercles en ont la possibilité nous nous donnons les moyens d’élargir la surface sociale de notre organisation (environ 80 % de chaque tranche d’âge passe au lycée contre 50 % dans l’enseignement supérieur) et nous nous donnons les moyens d’intégrer des militant-e-s qui auront le temps de s’investir durablement dans l’orga.

Comme dans l’ensemble de nos secteurs d’intervention, nous articulons notre apparition politique et un investissement dans le travail de masse. Jusque là le deuxième morceau de nos tâches était difficile à assurer (si l’on excepte les collectifs Ras l’Front). Maintenant tout va bien, un cadre à vocation de masse est né : UlyS (Union des Lycéens Solidaires).

Avant d’en venir à tout ça, faisons un petit retour en arrière sur les mobilisations.

Deux années bien agitées

Depuis le dernier congrès, la situation dans les lycées a été marquée en profondeur par deux mobilisations de masses : un mouvement national en octobre 98 qui a amené jusqu’à 500 000 lycéens dans les rues de centaines de villes et un mouvement de plus faible ampleur, culminant à 150 000 personnes avec de très forts décalages de rythmes entre les régions, cette rentrée. En dépit de profondes différences (mise en place de structures d’auto-organisation et véritables grèves en 98 que l’on a quasiment pas retrouvé cette année, cadre unitaire cette année, etc. .). Ces mouvements ont eu en commun de nombreux points : des revendications très semblables (essentiellement autour des moyens et de la démocratie), aucun n’a obtenu des avancées significatives en dépit du fait que le premier mouvement ait pu entrevoir un mini-recul du ministre et l’ait profondément mis en difficulté, de très fortes limites de l’auto-organisation qui résultent de la quasi-absence d’équipes militantes, la présence massive des filles dans l’organisation et la direction de ces luttes.

En l’absence de structures de masse, nous sommes intervenus directement dans les mobilisations par le biais de tract JCR. Si, du point de vue de la mobilisation, nous pouvons considérer que ce travail a été efficace et satisfaisant, du point de vue de l’intégration de lycéens mobilisés à des structures de luttes le bilan est nettement moins satisfaisant – à la notable exception de Rennes 98. Ce qui explique notre soutien à la création d’UlyS.

Quelle apparition politique ?

Les thèmes que nous abordons dans notre intervention sur les lycées ne se limitent pas aux questions scolaires. Nous intervenons également sur d’autres thèmes car le lycée correspond à une période essentielle où chaque jeune sort des limites de son expérience individuelle et s’ouvre sur la réalité sociale. A partir de valeurs très largement partagées (l’égalité, la solidarité, la liberté), notre message politique doit permettre aux jeunes de prendre conscience de la contradiction entre ces valeurs et la réalité sociale et de développer des axes de radicalisation : l’anti-racisme, l’anti-fascisme, le féminisme, la sexualité, les drogues, l’écologie, l’internationalisme. Enfin, nous popularisons notre identité autour de la question du changement de société.

En ce qui concerne les questions scolaires, nous articulons des argumentaires critiques contre les politiques libérales de l’éducation (contre la professionnalisation, contre les inégalités entre filières et le découpage lycées poubelles/lycées d’élite), des revendications permettant immédiatement de changer le lycée et les conditions d’études (un déblocage massif de moyens pour rénover les locaux et embaucher du personnel enseignant et non enseignant à des postes statutaires, pas plus de 25 élèves par classe, libertés publiques dans les lycées, etc..) et des réflexions sur un autre lycée (l’autogestion, le contenu et la forme des enseignements, etc..).

Notre travail politique consiste en notre apparition propre à travers des feuilles régulières (type rougeole), des tracts lors d’initiatives liées à l’actualité (type Mumia) et à notre affichage. Le matériel diffusé peut avoir le même contenu selon les types d’établissement mais peut aussi être différents pour correspondre à toutes les préoccupations. Il doit dans la mesure du possible être écrit par des militants investis sur ces différents lieux d’intervention.

Ce travail de diffusion de matériel est pourtant insuffisant car nous avons souvent des difficultés à mettre en place des cadres d’intégration des lycéens. Pour changer cela, il serait important d’utiliser d’avantage notre journal (vente systématique devant les lycées suivis régulièrement la semaine de sortie du nouveau numéro) ce qui permet de développer plus largement notre discours politique. D’autre part, il faut chercher à mettre en place des cadres publics de débat où les lycéen-ne-s peuvent venir “ discuter politique ”. Cela signifie discuter de la société telle qu’elle est : débat à partir de thème d’actualités et discussion plus générale sur la société telle qu’elle est pour développer notre analyse. Discuter de la société telle que l’on veut la changer (l’égalité, la démocratie, l’autogestion, la liberté). Discuter de l’histoire à travers les luttes, du mouvement ouvrier, de notre héritage. Pour pouvoir toucher des groupes de lycéens assez nombreux, il est nécessaire de trouver des lieux accessibles aux lycéens (espaces publics types salle de la mairie, café, etc..) et à leurs horaires (la journée) ce qui n’est pas si facile mais essentiel pour notre construction.

ULyS

Nous avions échoué l’an dernier dans notre tentative de faire naître du CIL (Collectif Inter-académique Lycéen) une nouvelle organisation lycéenne para-syndicale. Tirant ce bilan, cette année nous avons rapidement décidé de tenter de mettre en place les CAL au niveau national. Cette volonté venait d’une part de la nécessité de permettre aux nombreux-ses lycéen-ne-s qui se sont radicalisé-e-s au cours des dernières mobilisations de s’investir dans un cadre lycéen pour continuer le combat et, d’autre part, du fait que la FIDL entièrement contrôlée par la GS et largement discréditée suite à son attitude de l’an dernier ne constituait pas un cadre satisfaisant.

Après de nombreuses péripéties, UlyS est né le Dimanche 24 octobre. Constituée de lycéen-ne-s représentants des associations lycéennes locales ou des collectifs de mobilisation, UlyS est présent en région parisienne et à Clermont, Orléans, Rennes, Reims et Amiens. Nous devons contribuer au maximum au développement de cette organisation afin de préparer les luttes à venir et de faire militer le plus grand nombre possible de lycéen-ne-s.

2.8 – Ecologie

Cela fait un certain temps déjà que l’écologie fait partie de nos préoccupations et de nos réflexions. C’est une question qui est toujours présente dans le programme des camps, c’est parfois un thème de nos formations.

Mais entre ces bonnes intentions et notre pratique militante, le pas est dur à franchir. La preuve en est que c’est la première fois qu’apparaît une partie écologie dans un texte d’orientation. Et le bilan de notre intervention sur la question se limite à une (historique) campagne contre la reprise des essais nucléaires par Chirac en 1995, mais qui avait d’ailleurs une tonalité au moins autant sinon plus anti-impérialiste qu’écologiste, sans doute parce que nous nous sentions plus à l’aise sur ce terrain.

L’argument évoqué pour justifier la place totalement marginale accordée à l’écologie était que, en France, ce n’est pas une question qui mobilise massivement. Ce n’est plus les cas aujourd’hui. Des mobilisations régionales importantes ont eu lieu, notamment sur la question du nucléaire autour de la volonté de construction de la centrale du Carnet, sur le canal Rhin Rhône…etc. Plus largement, les questions écologiques font plus que jamais partie des préoccupations quotidiennes des jeunes en particulier sur la mal bouffe (vaches folles, poulet aux dioxines, maïs transgéniques, …) mais aussi sur des aspects plus généraux (destruction de l’environnement). Cela doit nous conduire à revoir la place accordée dans notre profil et dans nos apparitions à l’écologie, en prenant en compte le fait qu’il
s’agit d’un vecteur important de radicalisation chez les jeunes.

2.8.1 - L’écologie, une question sociale.

La question écologique ne peut être pensée indépendamment de la question sociale. Car ce sont ceux qui payent en priorité la facture sociale qui subissent aussi le plus cruellement la fracture écologique. Et c’est toujours aux même intérêts et aux même forces que doivent s’affronter ceux qui luttent pour l’émancipation sociale, pour la démocratie, et pour le respect des équilibres écologiques : les multinationales de l’eau qui trustent la communication, les multinationales de l’énergie qui affament les pays du sud…pollutions, catastrophes écologiques, désastre humains, déréglementations, Etat pénal, sont les différentes faces d’une même logique, celle du profit comme unique boussole.

L’écologie n’est donc pas une simple affaire sociétale, l’écologie fait partie intégrante de notre critique du système capitaliste, et il y a un enjeu à donner toute sa dimension anticapitaliste et révolutionnaire au combat écologiste contre tous ceux qui n’en font qu’un gadget, une mode, une simple affaire sociétale.

On ne peut plus laisser aux partis verts le monopole de cette question d’autant que la liste des reculs depuis qu’ils participent aux gouvernements est immense : reprise des chantiers autoroutiers, extension de l’aéroports de Roissy, autorisation du maïs transgénique, redémarrage de Phénix, enfouissement des déchets nucléaires, …etc. Alors que les résultats aux européennes montrent entre autre que c’est parce qu’ils sont les seuls à apparaître comme porteur de cette question qui explique en partie le vote des jeunes en leur faveur.

Il faut nous faire les porte-parole d’une écologie qu’on réinscrit dans une logique de classe, élément de notre alternative de société, et participer aux initiatives qui se développent sur le sujet.

2.8.2 - Eléments d’orientation.

L’écologie devient une question de plus en plus d’actualité, autour de deux axes majeurs : le nucléaire et la mal bouffe.

Ce sont ces deux axes que nous développons principalement dans nos apparitions en revendiquant :

• sortir du nucléaire, diversification des ressources énergétiques pour promouvoir des énergies propres

• reconstituer un grand service public de l’eau contre les multinationales de l’eau

• développer massivement des écotaxes pour taxer les industries polluantes

• réorganiser les transports (accroissement des transports collectifs,
développement du fer-routage)

• interdiction des OGM, programme de promotion d’une agriculture non productiviste

• revitaliser les écosystèmes, protection de la biodiversité et de la biosphère et lutte drastique contre l’effet de sphère...)

Ces revendications, nous les mettons en avant dans le plan d’urgence comme élément d’une alternative à la crise.

2.8.3 - Quelle intervention ?

Compte tenu de la faiblesse des mobilisations, il semble difficile d’envisager une intervention dans une organisation de masse. Il existe par contre des collectifs unitaires dans les quels nous pourrions prendre toute notre place. Pour mettre en place un intervention et un profil écologiste de l’organisation,

  nous mettons en place une commission écologie, en lien avec la LCR, une commission écologie chargée d’élaborer collectivement des analyses écologistes qui rompent avec le social libéralisme et le capitalisme, de développer des campagnes spécifique, d’organiser des initiatives de débats…etc.

  Nous nous investissons dans le travail unitaire en particulier sur la question de l’arrêt du nucléaire, pour lequel une manifestation nationale reste envisagée.

  Nous intégrons, réellement cette question dans notre profil, notamment en lien avec l’internationalisme, dans nos apparitions générales (meeting, plan d’urgence, manifeste, matériel de présentation des JCR…etc.)

  Nous menons nos propres campagnes sur la question en mettant en place d’ici quelque mois une campagne sur la mal bouffe et la mondialisation .

2.9. Orientation Lesbigay (lesbienne, bisexuelLE et gay)

Le bilan d’activité lesbigay des JCR peut se résumer à quelques initiatives locales dynamiques, des articles dans RED, un débat en DN, et des apparitions inégales dans les Lesbian and Gay Pride.

Pourtant, les questions lesbigay ne constituent pas une simple « question sociétale », car en s’attaquant objectivement à la structure idéologique qui légitime la société patriarcale et capitaliste, elles se placent pleinement sur le terrain politique.

Comme le débat sur le PACS l’a montré, la remise en cause, même minime de l’hétéro normalité provoque des levées de bouclier et des réactions homophobes à gauche comme à droite. Preuve que les question de sexualité restent un domaine éminemment subversif, et un levier essentiel de remise en cause de la famille et du système patriarcal. Un levier dont les JCR en tant qu’organisation révolutionnaire, DOIVENT se saisir, pour toucher une part plus large de la jeunesse, mais surtout parce que l’ordre (hétéro)sexuel actuel est un des piliers du capitalisme ! La lutte pour un changement de société est indissociable de la lutte contre l’homophobie et pour l’égalité des droits.

Au niveau national, il est nécessaire de sortir un materiel utilisable toute l’année sur les thèmes de l’égalité des droits, de la lutte contre l’hompophobie et de la diversité des sexualités : au moins une affiche, des autocollants, un tract pour la LGP.

Nous devons veiller à intégrer les revendications spécifique lesbigay dans toutes les campagnes de l’organisation :

 sans papier-e-s : demander le droit d’asile pour les personnes discriminées en fonction de leur orientation sexuelle, faire du PACS un élément décisif dans l’obtention des papiers…

 précarité : inclure la dimension de la dépendance économique des jeunes (des jeunes lesbigay en particulier) à la famille, d’où répression sexuelle…

 antifascisme : parler des volets homophobes des programmes des FN et de la droite extrême…

 féminisme : inclure la dimension lesbienne…

De la même façon, il est important que les camarades poussent à prendre en compte les revendications lesbigay dans leurs interventions de masse. De plus, puisque des associations (Aide,…) se bougent sur la future « loi contre l’homophobie », il est essentiel que les JCR se positionnent là dessus.
La LGP constitue la seule initiative de masse de visibilité des homosexuelLEs et d’expression de leurs revendications. Il est donc important (dès que c’est possible) que les cercles des JCR participent aux collectifs unitaires de préparation de la LGP et apparaissent lors de ces manifestation pour porter les mots d’ordres de notre courant : égalité des droits, lutte contre l’homophobie, questions de parentalité…

III. Campagnes centrales et apparition politique.

Pour assurer une apparition politique cohérente a notre organisation, il est nécessaire de tracer dès maintenant les grandes lignes de notre orientation de ce congrès au congrès suivant de la fin 2000.

Cinq thèmes nous paraissent importants à aborder à la sortie du congrès : AFAR, éducation, femmes, précarité, écologie. Ces cinq thèmes doivent nous permettre de développer nos propres propositions, mais aussi de dresser sans concessions le bilan négatif de la politique du gouvernement.

Ces cinq thèmes seront déclinés de deux manières : soit sous la forme de campagnes centrales à part entière (brochures, 4 pages, tracts, initiatives unitaires, intervention sur plusieurs mois, tournées de meetings, dossiers dans le journal), soit sous la forme de matériels spécifiques destinés à une utilisation plus « atemporelle » (4 pages, brochure où affiches).

Trois thèmes doivent être considérés comme des bases de campagnes centrales : la campagne femmes, la campagne précarité et la campagne écologiste.
Deux thémes seront davantage développés comme des questions permanentes, nécessitant en premier lieu de relancer un travail d’élaboration : la question scolaire, l’antiracisme/antifascisme.

1. Campagne Marche mondiale des femmes

Une campagne majeure, sur les marches mondiales des femmes, nous attend au cours de la prochaine année. Elle doit être ponctuée par différentes échéances, qui doivent en être des temps forts.

L’existence même d’un collectif unitaire large, et des différentes structures qui se mettent en place autour de cet évènement, sont toujours le résultat de l’effet " Assises, 25 novembre ", et d’une certaine remobilisation (même insuffisante à nos yeux) du mouvement des femmes.

La dynamique ou pas de cet évènement dépendra en grande partie de notre effort militant pour en faire une campagne de masse. Nous avons un rôle moteur a jouer pour qu’un " axe jeune " soit mis en avant et largement diffusé. Nous devons tenter d’impulser un pole jeune, mais aussi profiter des différentes échéances pour mettre en avant notre profil féministe (révolutionnaire et radical !!!), notre analyse et nos propositions.

La première échéance majeure des marches aura lieu le 15 janvier 2 000, date anniversaire du vote de la loi Veil. L’extrême droite à prévu à cette date une forte mobilisation (manifestation), qui doit leur permettre d’imposer un rapport de force en leur faveur, notamment sur le rapport Nizan.. Cette échéance doit être majeur pour nous., si nous voulons que le rapport de force soit dans notre camps. Nous devons mener campagne sur la question du droit à l’avortement et à la contraception, en nous appuyant sur les revendications en positifs du rapport Nizan. Nous devons constituer un cadre d’action le plus large possible sur cette question en sollicitant les organisations de jeunesse de la gauche. Dans ce cadre, nous devons tenter de mettre en avant d’autres revendications que nous portons... (gratuité de toutes les pilules, des préservatifs...)

L’enjeu de cette échéance est d’autant plus important qu’il sera ou pas le levier d’une forte mobilisation pour les autre échéances des marches (8 mars, manif de la rentrée...).

L’existence des différentes plate forme, et de nombreuse revendications doit nous permettre aussi de choisir d’autres axes de campagne, pertinents et percutants dans la jeunesse. A partir de cela, la question plus générale du corps des femmes, de notre sexualité peut être déclinée dans nos apparitions propres. La question de l’image des femmes dans la société constitue en effet le vecteur de sensibilisation le plus immédiat pour les jeunes femmes : réaction à des propos sexistes, à des pub, des films qui donnent une image dégradante des femmes. A cet égard, les réactions à l’utilisation pas les galeries lafayettes de mannequins vivants dans leurs vitrines, en petite tenue et dans des “ attitudes quotidiennes ” (repassage, maquillage,…etc.) est assez éclairant, comme le succès de la campagne menée à ce sujet par l’association “ Mix-Cité ”. Il montre que nous pouvons à partir de la question de l’image des femmes, développer notre discours féministe en expliquant que l’image donnée et les propos sexistes renvoient à la réalité objective de l’oppression des femmes que nous déclinons selon plusieurs axes : droit à la libre disposition de son corps (avortement, contraception, sexualité), lutte contre la précarité dans le cadre de cette campagne, luttes contre les violences symboliques, psychologiques et physiques.
Il manque la matériel.

2. Campagne Pr ?carit ?

La mise en place d’une campagne centrale de l’organisation contre la précarité est aujourd’hui nécessaire pour plusieurs raisons. D’abord, la précarité touche aujourd’hui à des degrés différents une très large majorité des jeunes, et en particulier les jeunes femmes et les jeunes d’origine étrangères. C’est un problème transversal dont sont victimes des jeunes qu’ils soient étudiant-e-s, stagiaires, chômeurs-ses ou détenteur d’un contrat de travail atypique (interim, CDD, temps partiel imposé, etc..). Ensuite parce que c’est aujourd’hui un phénomène qui éclate la jeunesse et casse les solidarités basées sur la conscience d’une situation commune, il nous faut mettre en oeuvre une action politique et sociale qui rende possible une unification de la jeunesse sur ces questions. Enfin, il s’agit aussi d’une bataille centrale pour le futur : l’enjeu n’est rien de moins que d’éviter que la banalisation de la précarité dans la jeunesse ne se généralise à l’ensemble du monde du travail dans les années qui viennent ; d’une telle évolution découlerait non-seulement une dégradation des conditions de vie individuelles, mais aussi une dégradation générale du rapport de force entre classes du fait de la casse des cadres d’action collective.

Notre orientation contre la précarité doit articuler une apparition propre autour de mesures d’urgence anti-précarité et permettre un développement des luttes à partir de la mise en place d’un cadre de masse et d’un travail unitaire.

Défendre et faire connaître des mesures d’urgence

Nous devons défendre un certain nombre de mesures d’urgence pour les jeunes qui permettrait de renverser la vapeur par rapport à l’évolution actuelle :

  Fin de l’interdiction du RMI au moins de 25 ans puis la mise en place d’un véritable revenu minimal d’existence qui concernerait les jeunes et les étudiant-e-s au même titre que l’ensemble de la population ;

  Pas un jeune en dessous du SMIC revalorisé à 8500 F et augmentation de tous les salaires de 1500 F.

  Transformation de tous les emplois précaires en emplois stables et le remplacement de chaque départ en retraite en emploi stable par une nouvelle embauche en emploi stable ;

  Des mesures radicales contre le chômage : une loi interdisant les licenciements et un droit de véto des organisations syndicales sur les plans sociaux un plan de réquisition d’emplois dans le privé comme dans le public, à commencer par les dizaines de milliers de jeunes chômeurs de longue durée ; le retrait de la loi Aubry et une vraie loi sur les 35 heures créatrice d’emplois et sans flexibilité vers les 32 heures.

  L’adoption et la stricte exécution sous le contrôle des syndicats étudiants d’une charte unifiée des stages supprimant les stages bidons et instaurant un revenu minimum des stagiaires équivalent au SMIC.

  L’interdiction des entreprises d’interim privées qui aujourd’hui sont florissantes grâce (nouvelle forme de traite ?) aux profits qu’elles réalisent uniquement sur le trafic de main d’oeuvre.

Nous devons populariser ces revendications à travers notre matériel. Une brochure pourrait être rapidement rédigée sur ce thème. Des meetings sur le thème "de la mondialisation à la précarité, les rouages du capitalisme libéral" doivent être organisés. Enfin, des actions oranges coordonnées au niveau national doivent être mises en oeuvre contre des symboles de la précarité.

Développer les luttes
D’autre part, il nous faut contribuer au développement des luttes contre la précarité, en particulier en mettant en avant la nécessité de la prise en compte de leur caractère transversal aux différentes situations sociales de la jeunesse (étudiant-e-s, précaires, chômeurs-ses, etc..). Cela signifie développer cette question dans les syndicats étudiants, dans le mouvement des chômeurs-ses et également dans les syndicats du monde du travail.

L’intégration au mouvement des chômeurs-ses n’est pas forcément facile pour les jeunes qui de façon générale y sont largement absent. L’idéal serait de suivre régulièrement les réunions d’une association de chômeurs et de participer alors de façon très naturelle aux collectifs au moment des mouvements ; il faut cependant être réalistes et avoir conscience de la limite de nos forces militantes : l’essentiel est de participer à la structuration des mouvements c’est-à-dire d’apporter notre aide au moment où les chômeurs décident d’actions précises (manifestation, occupation d’ANPE,…).

Mais si l’on veut véritablement réussir à impliquer massivement les jeunes dans la lutte contre la précarité, il nous faut réfléchir à la possibilité de faire perdurer les réseaux militants constitués dans le monde étudiant pour les reconstituer dans les luttes de chômeurs-ses et des travailleurs-ses précaires.
A ce titre, les militant-e-s marocain-e-s ont réussi-e-s une expérience exemplaire : des militant-e-s de l’UNEM (Union National des Etudiants Marocains) ont constitué-e une association de chômeurs-ses diplômé-e-s qui organise aujourd’hui des dizaines de milliers de jeunes. C’est certainement une des possibilités qu’il faudrait avancer dans les syndicats étudiants. La mise en place d’une structure de masse organisant des jeunes dans la lutte contre la précarité est l’autre possibilité à étudier.

Il serait également possible de lancer sur certains des axes revendicatifs proposés plus haut une campagne unitaire. L’investissement de la JC, de Chiche, de l’UNEF lors de la mise en place du collectif jeune pour Cologne comme l’existence momentanée d’un collectif sur la question du Revenu à l’initiative de Chiche témoigne de l’existence d’une telle possibilité. En ce qui concerne les échéances, le prochain rendez-vous des marches européennes, en France à l’automne 2000 est incontournable car c’est le seul cadre de mobilisation mêlant mouvement social et organisation politique qui existe sur ces questions. D’ici là, la préparation de cortèges jeunes pour le premier mai peut être un premier objectif de mobilisation.

3. Une campagne ?cologiste et internationaliste sur la mondialisation

Une campagne écologiste et internationaliste sur la mondialisation et les problèmes d’alimentation et d’agro-industrie sera menée dans le cadre de la préparation du camp. Elle sera préparée et élaborée par la DN d’ici là à partir des axes suivant :

 les conséquences meurtrières de la priorité au profit en matière d’alimentation.

 l’idée d’un développement durable respectueux de l’environnement

 les rapports Nord-Sud, qui conduisent à surexploitation au Sud pour l’exportation et insuffisance alimentaire, surproduction au Nord et liquidation des paysans

 le lien entre ces constats et une remise en cause du système de production capitaliste qui mène la planète à sa perte.

Pour mener cette campagne, nous pourrons notamment utiliser les relais de masse mis en place au cours de la campagne contre la mondialisation libérale et l’OMC ainsi que le cadre très dynamique d’ATTAC.

4. La question scolaire.

Notre apparition sur la question de l’école est justifiée pour plusieurs raisons :
l’absence d’un matériel de propagande sur la question scolaire, alors que nous analysons l’école comme un des vecteurs essentiels de politisation de la jeunesse, ne serait-ce parce que c’est principalement dans le cadre scolaire que la jeunesse existe comme groupe social conflictuel ;

l’existence de mobilisations lycéennes de masse sur deux années de suite, posant la question des moyens, des conditions d’études et de l’avenir du service public ;

Le contexte de l’unification syndicale, qui risque de reconfigurer profondément le mouvement étudiant et implique pour notre courant une apparition politique forte ;

l’actualité des réformes universitaires mises en oeuvre par Allègre (plan U3M, harmonisation européenne,) dans un contexte relativement atone, qui poursuivent pourtant le mouvement de libéralisation, de professionnalisation, de marchandisation et de précarisation des études ;

la nécessité de structurer politiquement notre intervention syndicale, tant dans le milieu lycéen que dans le milieu étudiant.

C’est pour toutes ces raisons que nous rédigeons une brochure qui sera disponible début 2000. Cette brochure prendra en compte l’intégralité du processus de formation, y compris la formation professionnelle qui ne se situa pas forcément dans le cadre du service public. Elle nous permettra de résumer notre interprétation des politiques éducatives en cours et des mobilisations de la jeunesse scolarisée, d’avancer nos propositions politiques pour permettre une réelle démocratisation de l’éducation, de montrer le lien indissociable entre une école égalitaire et une société débarrassée de la logique du profit. Elle mattra également en avant nos critoiques et nos propositions contre « l’école républicaine » : embrigadement idéologique (contenu des cours, éducation civique...), discipline, autorité et hiérarchie. Cette brochure, en fournissant un socle théorique minimal, nous permettra de disposer d’un matériel de formation basique et d’un corpus de références communes notamment pour donner une cohérence notre intervention syndicale.

5. L’antiracisme et l’antifascisme.

Depuis quelques années, l’intervention antiraciste des JCR-RED a connu un recul considérable : retrait des organisations de masse antiracistes, gestion purement locale de la question, faible présence dans les collectifs de sans-papiers. Pourtant, la politique du gouvernement en matière d’immigration, loin d’avoir rompu avec celle de la droite, se durcit encore davantage. Le gouvernement continue comme ces prédécesseurs à paratiquer un racisme d’Etat. En même temps, les crises conjuguées du FN et de la droite impliquent de reconsidérer le type d’intervention antifasciste, qui ne peut plus pour le moment se résumer une propagande anti-FN (comme l’illustrent les difficultés que connaît actuellement Ras l’Front). Or, nous sommes restés relativement en panne sur la question depuis la scission du FN.

Il s’agit donc de réfléchir à l’élaboration d’un matériel AFAR, qui pourrait notamment passer par un quatre pages. L’élaboration d’un tel matériel doit être comprise dans l’optique plus large d’une véritable relance de notre réflexion sur les questions AFAR. Pour cela, nous devons prendre en compte les différents éléments qui touchent la question AFAR : durcissement de Chevènement ; confidentialisation de la lutte des sans-papiers ; disparition du moins jusqu’aux municipales de la vision d’une extrème droite comme danger immédiat ; recomposition à droite qui passe notamment par la multiplication des passerelles entre la droite et l’extrème droite ; écho que rencontre la campagne de SOS-racisme contre les discriminations, en particulier dans la jeunesse des banlieues ; revirement de certains politiques de droite sur la question de l’immigration (cf. propos de Pasqua après la coupe du monde, ou de Juppé plus récemment). Nous devons réfléchir également à la façon de mettre en avant la question de l’ouverture des frontières (liberté de circulation et d’installation).

A partir de ces points, il peut être possible d’élaborer un 4 pages AFAR autour du thème de l’égalité des droits, qui permette, en montrant la racine économique du racisme et son utilisation politique (en nous appuyant sur les revirements droite et le refus de la gauche de rompre avec une politique raciste), de faire le lien entre le problème des inégalités politico-juridiques (droit de vote et d’éligibilité, en nous appuyant sur l’existence díune citoyenneté plusieurs vitesses dans le cadre de l’union européenne) et la réalité, plus concrète pour les jeunes, des discriminations : discriminations à l’embauche et dans la formation, contrôle au faciès. Dans la perspective des municipales, il serait également utile de réfléchir un tract autour du thème des recompositions au sein de la droite.

Planification de notre apparition politique.

La campagne femmes débute au mois de janvier, avec l’anniversaire de la loi Veil et se poursuit jusqu’au mois de juin (marche mondiale). La campagne précarité débute au sortir du congrès, dès le mois de janvier, pour s’achever aux alentours du mois de mars (ce qui permettrait notamment de faire écho d’éventuelles initiatives des mouvements de chômeurs pendant l’hiver). La campagne écologiste internationaliste suivra la campagne précarité, d’avril à juin, ce qui nous permettra d’y intégrer la mobilisation pour le camp international. Le 4 pages AFAR sortira au début de l’année 2000, de même pour la brochure sur qui pourrait servir ensuite de support à une apparition de rentrée en septembre-octobre.

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