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Texte d’orientation du 4e congrès

mercredi 31 janvier 2007, par JCR-RED

TEXTE D’ORIENTATION

1. La mondialisation capitaliste n’est plus incontestée

A. En France, en Europe, dans le monde, la remobilisation sociale enclenchée en 1995 se poursuit : une situation riche de potentialités

La dernière période est particulièrement paradoxale, mais riche de potentialités : la mondialisation capitaliste qui continue d’exacerber les inégalités, se voit de plus en plus contestée, et avec elle l’hégémonie de la pensée unique libérale à l’œuvre depuis l’effondrement de l’URSS ; le contexte nouveau de croissance soulève un regain et de nouvelles exigences dans les luttes sociales et salariales, alors que les attaques patronales se font de plus en plus virulentes.

La mondialisation capitaliste, la construction européenne

La mondialisation capitaliste, c’est-à-dire l’organisation et la globalisation de la logique libérale au niveau planétaire, s’accélère à tous les niveaux (production, échange, finances) au détriment de l’immense majorité des populations des pays du Sud et de celle des pays du Nord. Cette dynamique de mondialisation détermine des évolutions régressives des rapports sociaux. La mise en concurrence accentuée au niveau international des entreprises et la pression exercée par les institutions financières obligent les multinationales à une course effrenée à la rentabilité. L’ouverture d’un grand marché sans entrave pour le Nord, et le fait que les pays du Sud soient saignés par le diktat économique et politique des pays du Nord, basé sur le chantage de la dette, sont pour elles des atouts, tandis que les acquis sociaux apparaissent comme les verrous à faire sauter.

Sans faire exception à la règle, les bourgeoisies européennes ont fait de la construction libérale de l’Europe le moyen de rivaliser au niveau mondial : d’une part en unifiant les capitaux (fusions, libre-échange) et d’autre part, en instaurant des structures inter-étatiques antidémocratiques lui permettant de s’attaquer systématiquement aux acquis sociaux et aux services publics.

La course au profit, pour de nouveaux marchés et le contrôle des ressources de matières premières augmentent les rivalités impérialistes sur le globe. Les grandes puissances américaines et européennes sont amenées à multiplier les opérations militaires pour assurer l’exploitation des régions les plus instables. Depuis la guerre du Golfe en 1991, aux bombardements de l’OTAN au Kosovo en 1999, un nouvel ordre mondial est imposé aux peuples du monde entier. Cette situation pose des responsabilités nouvelles pour les révolutionnaires (qui sont la force politique organisée) à s’opposer clairement à l’impérialisme.

Offensive patronale et recrudescence des luttes

La situation actuelle est marquée par le retour de la croissance. Cela modifie la donne : la crise commencée dans les années 1970 avait affaibli le mouvement social et son niveau de revendications et permis de nombreuses remises en cause d’acquis sociaux par le patronat, au nom de la lutte contre le chômage et de l’assainissement des finances publiques (multiplication des types de contrat précaire, privatisations, licenciements…).

Le résultat est contradictoire ; le patronat passe à l’offensive (fonds de pension, remise en cause des retraites, généralisation des CDD de 5 ans, Pare,…) pour préserver absolument le rapport de forces à son avantage. Il est habilement aidé par le gouvernement qui traite les problèmes par des solutions dévoyées : contre le chômage, on précarise ; on ne hausse pas les salaires, on encourage l’épargne salariale ; … Mais l’embellie économique et la baisse du chômage sont aussi un fortifiant pour les exigences du mouvement social notamment quant à la redistribution des fruits de la croissance : les grèves sectorielles se sont multipliées (le nombre de journées de grèves double sur deux ans : infirmières, éducateurs, RATP, cheminots, pompiers, médecins et dans les entreprises privées) et prennent quelques fois des formes particulièrement violentes (Cellatex, Adelshoffen, grèves de la faim,…) ; la mobilisation sur les retraites indique que cette question représente un acquis important pour les salariés et que les attaques seront difficiles à mener sur ce plan ; les directions syndicales traînant les pieds ont été poussées dans la rue et forcées de s’unir un tant soit peu par leur base ; on a vu naître des luttes de précaires, dans la restauration rapide notamment. sans pour autant être débordées par sur leur gauche et sur des mots d’ordres plus qu’ambiguës comme « réouverture des négociations avec le patronat ».

Les luttes se construisent à l’échelle internationale

Les mobilisations de dimension internationale ont fortement marqué l’actualité politique des dernières années et indiquent l’émergence d’un nouvel internationalisme. Les campagnes de solidarité internationale ont eu un écho important, en particulier autour de la situation en ex-Yougoslavie et autour de la situation israëlo-palestinienne, au moment de la seconde Intifada. L’élection d’Ariel Sharon à la tête de l’Etat israëlien fait que cette question reste brûlante. De nombreuses échéances ont été fixées à l’échelle internationale : une bonne illustration de ce type d’échéances réside dans le succès qu’ont rencontré les marches mondiales pour les droits des femmes. Les échéances les plus marquantes sont cependant celles qui ont eu lieu autour de la thématique de la lutte contre la mondialisation capitaliste : depuis le succès de la mobilisation de Seattle contre le sommet de l’OMC en novembre 1999, les manifestations d’opposition aux instances décisionnelles économiques ou politiques de dimension internationale se sont mulitipliées et ont connu un accroissement considérable de leur audience. Ces mobilisations trouvent un écho important en France et en Europe, comme l’ont prouvé les échéances de Millau, de Prague, de Nice ou de Davos. Au Forum économique mondial de Davos en janvier dernier, ne s’est pas seulement opposé un contre-somment de manifestations mais un Forum social mondial des ONG et des organisations politiques, syndicales, associatives,… à Porto Alegre. Le discours la pensée unique n’apparaît plus comme incontestable et les luttes contre la mondialisation capitaliste contribuent de façon considérable à la redynamisation de la contestation sociale. Il est à noter que la lutte anti-mondialisation n’est pas l’apanage des pays du Nord et que la résistance s’organise aussi dans les pays du Sud sous des formes multiples, innovantes et efficaces.

B. Dans la jeunesse, un renouvellement des luttes

Le problème de 1995, la construction d’un outil politique qui défende les intérêts des salariés et des jeunes est toujours posé. Aucune défaite majeure depuis n’a été subie qui aurait entraîné une nouvelle démoralisation. Bien au contraire, les luttes partielles se sont multipliées y compris dans le privé. Ce sont des couches nouvelles de plusieurs centaines de milliers de salariés de jeunes qui ont participé à des luttes. De plus, celles-ci bénéficient d’une popularité croissante

Les mouvements lycéens de 1998 et 1999 ont permis à de nouvelles générations de connaître, de vivre des mobilisations, ce qui se retrouve aujourd’hui dans une certaine mesure sur les facs et dans le monde du travail. Malheureusement, on constate aujourd’hui une certaine apathie aussi bien sur les lycées que sur les facs, due essentiellement à la stratégie gouvernementale (Lang adopte une attitude moins frontale qu’Allegre), au peu de victoires concrètes de ces mouvements et à la participation au gouvernement des différents courants dirigeant les syndicats. Cependant, des mouvements locaux et sectoriels voient aujourd’hui le jour notamment à partir de la question des moyens (Capes, éducateurs, grèves dans certaines facs de lettres et sciences humaines,…).

En revanche, les mobilisations anti-mondialisation ont eu un écho considérable dans la population entière et notamment dans la jeunesse scolarisée, avec des dizaines de milliers de jeunes présents à Millau. Le consensus général sur les excès du tout-libéralisme (après les crises en Asie, en Russie, sur les nouvelles technologies…) a permis des mobilisations très importantes ; des désaccords sur le fond existent entre les différentes composantes de ces luttes qui restent floues en terme de revendications, ce qui peut à terme peser sur les mobilisations. De plus, elles touchent principalement le milieu étudiant et leur fonctionnement (manifs séparées par de longues périodes, prix élevé pour participer aux échéances…) ne permet pas (en tout cas jusqu’ici) l’organisation durable des jeunes et l’obtention de résultats en terme revendicatifs.

Chez les travailleurs, des mobilisations sont apparues, dans le contexte de la croissance, des négociations sur les 35h, des revendications salariales. Les jeunes y jouent un rôle non négligeable, renforçant les équipes syndicales après le trou générationnel des 30-40 ans. Ce contexte de reprise de mobilisation est illustré par le développement nouveau des luttes des jeunes travailleurs précaires de chez McDo ou Pizza Hut, qui se mobilisent malgré des conditions de travail et d’organisation parmi les plus dures.

La solidarité internationale reste un axe politique important (Kosovo, Palestine, Mumia). Même si les mobilisations en soutien aux peuples kosovar et palestinien ont rarement été massives, elles ont pourtant permis de relancer la pratique d’un certain internationalisme. Cependant, dans la jeunesse comme ailleurs notre intervention sur ces questions ne dépasse que rarement les franges militantes de gauche et d’extrême gauche.

Les questions féministes n’ont pas conduit à d’énormes mobilisations (exemple : participation modeste des jeunes aux échéances des marches mondiales), mais elles ont reçu un écho plutôt favorable, et on constate une certaine redynamisation des réseaux féministes.

Enfin, la Lesbian and Gay Pride rassemble chaque année des dizaines de milliers de jeunes ; les associations sur le terrain de la lutte contre l’homophobie prennent de l’ampleur et c’est un phénomène à ne pas négliger compte tenu de la légitimité des revendications. Par ailleurs, c’est un vecteur de radicalisation et de politisation important.

Les affrontements entre jeunes à la Défense comme les chiffres officiels sur la délinquance servent aujourd’hui à justifier le durcissement de la politique répressive en France. Le modèle américain de la tolérance zéro est partout montré en exemple et jusque dans les établissements scolaires. Ce retour de l’ordre policier est subit par tous les jeunes (considérés a priori comme délinquants), que par les mouvements sociaux. Le renforcement des effectifs s’accompagne d’un durcissement des méthodes employées. Nous devons dans la jeunesse faire passer l’idée que l’on peut combattre politiquement aussi bien le contrôle au faciès que les violences et bavures policières.

Les mobilisations auxquelles nous assistons depuis quelques temps possèdent certaines caractéristiques communes : tout d’abord, elles se sont développées là où les diverses bureaucraties sont les moins fortes (lycées, thème d’intervention comme la mondialisation). Ensuite, elles rencontrent toujours un écho favorable dans l’ensemble de la population, dans la lignée du “ Tous ensemble ” de 95. Il se dégage de plus assez régulièrement une volonté d’unifier les luttes, même si la perspective dans lesquelles elles doivent s’unifier reste à montrer.

C. Le contexte politique français

Depuis trois ans la gauche plurielle est au pouvoir. Sur le fond de sa politique, on peut constater qu’il n’y a pas eu de rupture fondamentale avec la droite : dans le cadre d’une gestion libérale, les mesures prises sont favorables aux intérêts du patronat et des plus riches. Dans un certain nombre de domaines, ont peut même dire qu’elle approfondit la politique de modernisation capitaliste dont a besoin la bourgeoisie pour s’intégrer dans la mondialisation (développement de la précarité, privatisations, politique répressive contre les étrangers, orientations budgétaires d’austérité, cadeaux au patronat…). La croissance économique a permis aux entreprises de multiplier leurs profits et au gouvernement de la gauche plurielle de profiter de la baisse des chiffres du chômage (en échange d’une augmentation de la précarité) pour mettre en place sa politique.

Par ailleurs, la question des retraites va être primordiale dans la période à venir, car elle représente le point sensible de l’entreprise de démantèlement des acquis sociaux, comme l’ont illustré le mouvement de 95 et la dernière manifestation pour la retraite à 60 ans. De ce point de vue, on peut penser que Jospin n’engagera pas l’épreuve de force avant les prochaines échéances électorales. Le gouvernement de la gauche plurielle renforce de façon unanime sa politique répressive. Un climat de paranoïa est crée avec une surmédiatisation du problème de l’insécurité. Le recrutement de flics est la principale réponse aux problèmes sociaux et permet de désigner des boucs-émissaires (jeunes, immigrés…).

En dépit des liens qu’il conserve avec le mouvement ouvrier, les affaires comme l’existence de nombreux clubs de réflexion mêlant dirigeant socialistes et certains cercles patronaux démontre l’importance croissante des liens entre la direction du PS et des franges de la bourgeoisie. Le PS occupe une place hégémonique dans la gauche plurielle, qui se traduit dans la jeunesse par la position du courant social-démocrate dans les syndicats. Le MJS n’a quant à lui qu’une très faible réalité militante et se cantonne à la popularisation des mesures gouvernementales. Il faut souligner un positionnement plus à gauche des jeunes qui se revendiquent du PS (cf. place de la GS ou positions du MJS sur le PARE, les Sans-Papiers), ce qui ne les empêche pas pour autant de cautionner le gouvernement.

Le PC continue sa longue descente aux enfers : crise de l’appareil, faiblesse des scores électoraux, pertes de militants… Certains sondages annoncent A. Laguiller devant R. Hue aux élections présidentielles. Dans la jeunesse, la crise que connaît ce courant est accentuée : l’acceptation de la politique gouvernementale (35h, emplois-jeunes, Sans-Papiers) et l’attitude de blocage des directions syndicales inféodées à ce parti amènent un certain nombre de jeunes (dans l’UNEF, la JC et l’UEC) à se tourner vers nous.

Les Verts essaient de jouer l’équilibre entre la participation gouvernementale et une image plus “ radicale ”. Leur participation au gouvernement, leur attitude au moment de la marée noire et leur incapacité à proposer la mise en œuvre concrète des propositions sur la base desquelles leur audience s’est accrue (nucléaire, drogues,…) risquent de leur faire perdre l’image “ radicale ” dont ils bénéficient. Même si l’audience électorale de ce parti s’est accrue, elle ne s’est pas retranscrite en terme de recrutement massif, notamment dans la jeunesse. La rupture des liens entre Chiche et les Verts les prive même de toute implantation un tant soi peut significative chez les jeunes.

La faible implantation militante des organisations de la gauche plurielle dans la jeunesse nous permet, à bien des égards, de faire jeu égal avec celles-ci (mouvements lycéens et étudiants, unification syndicale, campagnes unitaires…). A l’extrême-gauche, Socialisme par en bas a parfois réussi à occuper un terrain qui est aussi le nôtre. Ils ont réuni autour d’eux un réseau non négligeable de jeunes réceptifs, en particulier sur les questions de mondialisation. Depuis décembre dernier SPEB n’apparaît plus en tant qu’organisation, les militants s’organisent en fraction politique au sein d’ATTAC et diffusent un journal qui se présente comme l’outil de refondation du mouvement anticapitaliste. Les militants de SPEB sont accusés d’entrisme au sein d’ATTAC et souvent marginalisés. Leur pratiques restent très sectaires et surtout le processus de décision repose sur un nombre restreint de personnes si bien qu’il est peu probable que l’implantation de cette organisation dans la jeunesse radicalisée soit durable. La CNT a conservé une implantation dans la jeunesse mais sans connaître de réelle dynamique. Cette organisation a réussi une apparition propre centrale avec la semaine « Un Autre Futur » en mai 2000. Mais sa réticence à la participation aux cadres unitaires limite leur influence et les possibilités de travail commun. Malgré les difficultés à travailler correctement avec les organisations d’extrême gauche, il est nécessaire de continuer à s’adresser à elles

La droite ne s’est toujours pas remise de la dissolution de l’assemblée en 97. Elle reste divisée et touchée de plein fouet par les affaires. Aujourd’hui c’est le MEDEF qui occupe l’espace politique laissé vide par la droite, sur une orientation ultralibérale (la “ refondation sociale ”). C’est lui qui mène l’offensive avec le PARE et ses propositions sur les retraites.

L’extrême droite est en crise suite à sa division. Cependant il n’est pas exclu qu’elle revienne sur le devant de la scène avec des scores non négligeables aux municipales ou le développement de passerelles avec la droite traditionnelle. Dans la jeunesse, les groupuscules d’extrême droite (GUD, AF…) connaissent un regain d’activité (actions violentes contre les militants et les locaux des organisations de gauche, dépôt de listes aux élections universitaires…).

Tout l’édifice institutionnel et politique qui constitue la Vème République est aujourd’hui fragilisé : affaiblissement de la fonction présidentielle, fort taux d’abstention sur le quinquennat, mise à jour des réseaux maffieux de la Françafrique et autres scandales politico-financiers contribuent au discrédit et au désintérêt par rapport aux institutions. Cette crise politique doit être l’occasion pour nous de montrer le caractère antidémocratique d’institutions – cautionnées tant par la droite que le PS et, dans une moindre mesure, le PCF – qui soutiennent les dictatures en Afrique, encouragent la corruption des hommes politiques par les grands groupes privés…

Vient s’ajouter le poids de plus en plus important pris par les organismes supra-nationaux (au niveau européen et mondial) qui limite aux yeux de la population les possibilités de décision au niveau national.

Le fait que tous les partis de la gauche traditionnelle soient liés au gouvernement, le discrédit des institutions politiques traditionnelles, le renouveau des mobilisations, tous ces éléments ouvrent un espace politique à gauche que les révolutionnaires occupent nationalement par des propositions radicales. Les scores de la LCR et de LO aux élections, le nombre de listes qui se montent pour les municipales, l’importance de luttes radicales contre la mondialisation en témoignent. La place que nous occupons dans les luttes est très importante comparée à notre importance numérique. Nous sommes parmi les seuls à apparaître à la fois sur le plan de la politique institutionnelle avec un discours radical (via la présence de notre courant aux élections) et sur celui des luttes. Les JCR-RED doivent pleinement s’intégrer dans la dynamique que connaît aujourd’hui la LCR.

Les élections municipales, avec les résultats de l’extrême-gauche (LCR, LO, PT) ont confirmé et amplifié l’espace politique grandissant de l’extrême-gauche qui se développe en France depuis les grèves de décembre 95, les résultats d’A. Laguiller aux présidentielles, LO-LCR aux européennes, les mobilisations sur les retraites… Cette nouvelle vague de radicalisation doit se crystaliser en terme politique par la constitution d’un large pôle de lutte anticapitaliste pour la défense des intérêts du monde du travail et de la jeunesse.

2. Pour répondre à ces enjeux, construire les JCR-RED

A. Offrir un cadre aux jeunes qui se mobilisent

Ce que veulent les JCR

Les JCR-RED sont une organisation de jeunes révolutionnaires, en solidarité politique avec la LCR, section française de la Quatrième internationale. Par la dynamique que connaît aujourd’hui la LCR et sa place dans le mouvement social, par l’implantation de notre organisation dans la jeunesse et la transmission à travers elle de la mémoire des luttes passées (de 68 à 86, du CIP aux lois Pasqua-Debré, de 95 à Millau…), les JCR veulent offrir un cadre d’action et de compréhension de la société à tous les jeunes qui se mobilisent.

Nous sommes en effet partie prenante de tous les combats de la jeunesse contre les injustices que génère ce système, nous nous engageons aux côtés de tous ceux qui luttent pour améliorer leurs conditions d’études, de travail, de vie. Nous luttons pour renverser la logique de la mondialisation libérale, pour que les équilibres écologiques soient préservés face à la logique productiviste. Nous défendons les droits des femmes, premières victimes de cette société, puisqu’elles subissent une double domination. Nous luttons contre le racisme et le fascisme, contre le sexisme, l’homophobie et toute vision normative de la sexualité. Nous sommes internationalistes, c’est-à-dire que nous luttons contre l’oppression des peuples et défendons leur droit à l’autodétermination comme une revendication démocratique élémentaire.

Si nous voulons être de tous ces combats, c’est non seulement pour obtenir des avancées concrètes, mais aussi parce que chaque mobilisation est un élément dans la construction d’un rapport de forces plus large. Parce que dans une grève, une manifestation, les jeunes prennent conscience de leurs propres forces, de leur capacité à décider par eux-mêmes, parce qu’ils se politisent davantage… C’est pour cela aussi que nous nous battons dans les mouvements pour préserver l’unité et faire avancer l’auto-organisation, la démocratie face aux intérêts d’appareil.

En tant qu’organisation politique, nous ne nous contentons pas d’intervenir sur plusieurs terrains en même temps : notre objectif est d’unifier les luttes de la jeunesse, de les relier avec celles des salariés, un grand “ Tous ensemble ” dans la perspective d’un changement de société. A travers ces différentes luttes, il s’agit de rattacher tous les wagons de politisation de la jeunesse à la locomotive de notre projet politique : une rupture radicale avec le système capitaliste afin de construire une société socialiste.

Car derrière les injustices quotidiennes, à travers les méfaits de la mondialisation libérale, c’est tout un système qui est en cause. L’organisation du monde est essentiellement structurée par une division fondamentale, entre ceux qui travaillent, qui produisent les richesses, et ceux, une infime minorité, qui les possèdent, en jouissent au mépris de la grande majorité. La pauvreté, la misère et paradoxalement le chômage et la surproduction sont les conséquences de l’objectif de ceux qui dominent le monde : la recherche du profit, sans ce soucier des besoins des populations et en menaçant de plus en plus de détruire la planète. C’est cette société qui divise les opprimés, par le sexisme, le racisme, l’oppression des jeunes, pour asseoir son ordre.

Le monde ne pourra fonctionner au service des populations que quand la majorité, les opprimés de tous les pays, organiseront eux-mêmes le monde, la production, le fonctionnement de la société. Pour nous, ce changement ne pourra pas venir de réformes dans le cadre du système dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ce sont ses fondements qu’il faut remettre en cause.

Travail politique et travail de masse :

Le rôle des organisations de masse :

Il existe aujourd’hui dans la jeunesse des organisations de masse sur différentes questions, que ce soit sur les luttes anti-mondialisation, AFAR, femmes ou la défense des conditions d’études et de travail. Parmi celles-ci, les syndicats étudiants occupent une place spécifique : il s’agit du seul cadre permanent et durable sur les universités, car ils peuvent défendre quotidiennement les intérêts matériels et moraux des étudiants. C’est pourquoi tous les militants des JCR doivent se syndiquer. les militantEs JCR, jeunes travailleurs, jeunes privés d’emploi ou en formation professionnelle interviennent dans les organisations de masse ou les mouvements sociaux adéquats, en lien avec la LCR.

Les organisations de masse sont des structures de front unique, c’est-à-dire qu’elles regroupent en leur sein les différents courants politiques. Mais elles ont aussi vocation à s’adresser et à organiser plus largement la jeunesse sur des bases progressistes. Elles structurent les mobilisations et permettent de gagner sur des revendications qui améliorent les conditions de vie de la population. La place des révolutionnaires est donc bien d’intervenir là où les jeunes s’organisent, se politisent et luttent. Nous construisons par conséquent honnêtement ces organisations, notre projet politique étant complémentaire de notre orientation dans le travail de masse.

Dans ces cadres, nous combattons les bureaucraties, nous confrontons nos propositions à celles d’autres courants et tentons de convaincre la majorité. C’est ce que nous faisons au quotidien dans nos organisations syndicales et encore plus dans le processus d’unification en cours, ainsi que dans toutes les organisations dont nous sommes partie prenante

Nous sommes alors obligés d’être en prise avec la réalité, avec ce qui est ressenti par cette majorité. Nous acquérons aussi une expérience militante individuelle, qui nous permet d’être plus écoutés et plus aguerris lors de mobilisations, où nous espérons encore plus convaincre de la justesse de nos mots d’ordre. Ces cadres nous permettent de peser sur les rapports de forces dans la société et sur le niveau de conscience général de la population : notre tâche est d’apporter notre expérience pour conquérir des victoires collectives.

les JCR insistent aussi dans ces organisations sur l’oppression spécifique de la jeunesse. C’est pour cela qu’ils structurent quand cela est possible et pertinent des commissions jeunes (commission jeune de RLF, de l’ASTI, AC jeune…).

L’articulation entre travail politique et travail de masse :

Nos principaux soucis sont de permettre aux organisations de masse de structurer le plus de monde possible sur des mots d’ordre, et d’y défendre nos idées.

La première nécessité est de garantir l’indépendance des mouvements de masse par rapport à des intérêts d’organisations ou de courants politiques. Chacun doit pouvoir y convaincre et y être éventuellement majoritaire, mais en aucun cas ne doit les subordonner à ses intérêts. C’est la seule possibilité pour avoir des organisations qui continuent à rassembler largement et aient des possibilités d’évolutions et de critiques par rapport à la majorité. C’est pour cela, et pour prouver notre loyauté envers les organisations de masses, que nous les construisons même si nous sommes minoritaires, tout en essayant bien sûr de faire évoluer la ligne de ces organisations par nos propositions. De plus, un autre danger est l’introduction d’une confusion entre les rôles des organisations de masse et les organisations politiques.

Mais nous devons alors être capables de montrer ces différences, en terme de mots d’ordre et en terme d’objectifs politiques : une organisation politique s’exprime sur l’ensemble des questions que se pose la société et essaie d’apporter des réponses globales, elle vise à convaincre pour son projet de société et à acquérir le pouvoir de le mener à bien.

Nous construisons donc notre organisation politique, de manière séparée aux organisations de masse dans lesquels nous intervenons, pour affirmer nos mots d’ordre, expliquer nos activités, notre rôle et les limites des organisations de masse à ceux qui interviennent dedans comme aux autres.

Nos objectifs immédiats

Nous devons être capables de nous appuyer sur la situation politique pour mobiliser et structurer les jeunes. Aujourd’hui, il y a un enjeu essentiel à apparaître sur les questions anti-mondialisation. Nous pouvons y avancer clairement notre analyse de la société et les perspectives que nous proposons. Nous devons aussi intervenir dans les luttes qui structurent au quotidien la jeunesse, notamment les luttes de la jeunesse scolarisée, ou les mouvements de jeunes travailleurs précaires comme chez Macdo.

Pour gagner en efficacité et en surface d’implantation, il nous faut d’une part redynamiser l’organisation par une activité efficace et coordonnée sur toutes ces questions, dans notre apparition propre et notre travail de masse, et d’autre part nous poser comme une tâche essentielle la coordination puis l’unification de notre courant de la jeunesse.

B. Les patrons mondialisent la misère, mondialisons les luttes !

Les luttes anti-mondialisation qui se sont développées au cours des dernières années et surtout depuis l’opposition réussie au sommet de l’OMC à Seattle en novembre 1999, représentent un enjeu politique considérable et ce d’autant plus qu’elles ont un écho particulièrement important au sein d’une certaine jeunesse qui ne se retrouve pas nécessairement dans les formes partisanes classiques. Pour une organisation révolutionnaire telle que les JCR-RED, il est impossible de passer à côté de ces luttes et de ne pas s’investir massivement dans leur construction A partir du bilan que nous tirons des luttes anti-mondialisation, il s’agit de voir de quelle façon nous allons les aborder pour la période à venir.

Bilan rapide des luttes anti-mondialisation et impact dans la jeunesse

Les luttes anti-mondialisation depuis Seattle

La grande manifestation de Seattle de novembre 1999 a marqué un tournant important : dans le cadre des négociations de l’OMC, elle n’a pas empêché les différents pays de trouver un accord mais elle a largement contribué à l’échec des négociations et elle a permis de mettre la lumière sur ce qui était en train de se passer. La mondialisation capitaliste était présentée comme inéluctable mais cette manifestation a été vue comme prouvant qu’une autre mondialisation est possible. Ces luttes semblent désormais prendre un caractère systématique : à chaque sommet, à chaque réunion d’une institution internationale, des contre-manifestations ont lieu. L’échelle internationale apparaît désormais pertinente en terme de construction des luttes. La mobilisation de Nice n’a fait que confirmer ce fait : il s’agissait une nouvelle fois de montrer que nous étions nombreux à en avoir assez que les décisions se prennent sans tenir compte de la majorité des populations et avec pour seul objectif de favoriser la course aux profits.

Analyse politique et sociale de ces luttes

Politiquement, ces mobilisations ont un contenu globalement antilibéral. En effet, dans le développement économique mondial, la notion de libéralisme cristallise les critiques et il y a un consensus général sur le fait que trop de libéralisme amène au chaos. Ce consensus est d’ailleurs en grande partie tâché d’opportunisme pour des courants comme les chevènementistes, qui se déclarent en solidarité avec ces mobilisations tout en ayant des revendications souverainistes ; ou pour la majorité du PS, qui envoie des représentants à Porto Alegre comme à Davos… Le point très positif de ces mobilisations est d’avoir une audience de masse dans la population, à travers les manifestations et les coups d’éclats de José Bové. Elles marquent une contre-offensive idéologique, y compris jusque chez les salariés, face au tout libéralisme des années 80 et 90.

Socialement, là aussi on retrouve un consensus large : syndicats de travailleurs à Nice, paysans, étudiants, intellectuels… Mais la structuration, la direction, la représentation de ces mobilisations correspond à peu près à la direction d’ATTAC : beaucoup d’intellectuels qui cherchent à avancer sur le terrain idéologique comme une étape vers le développement des luttes, ce qui explique que ces mobilisations aient, dans la jeunesse, un écho plus important chez les étudiants.

Les échéances anti-mondialisation sont des manifestations ou des rassemblements à des dates données, pour lesquels des cars et des trains sont affrétés par de nombreuses organisations. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’y retrouvent à chaque fois et elles ont un écho médiatique considérable. Malheureusement, ce type de mobilisations ne structurent pas des mobilisations dans la durée, avec des Assemblée Générales, des échéances quotidiennes. De plus, elles ne poussent pas à des grèves, qui de fait, posent plus de problèmes à nos adversaires. Ces caractéristiques influent malheureusement sur leurs capacités de structuration.

En France : succès des mobilisations, en particulier chez les jeunes

En France, ces luttes trouvent un écho important, en particulier dans la jeunesse, comme l’a montré la mobilisation de Millau mais également comme l’a prouvé l’importante audience que la mobilisation de Nice a pu rencontrer sur les facs. Beaucoup de jeunes étaient présents à Millau et à Nice, sur des mots d’ordre radicaux (même si à Millau, le nombre rendait l’évaluation difficile). Le succès que rencontre l’association ATTAC est représentative de cet écho : il indique à la fois une volonté d’un réinvestissement politique de la sphère économique et une autre façon de faire de la politique, à côté des partis et des syndicats. Il est pour nous essentiel de nous afficher en solidarité avec l’ensemble de ces luttes et d’y participer quand nous en avons les moyens. Les luttes anti-mondialisation rencontrent un écho médiatique important et il faut en profiter. Nous pouvons tirer un bilan très positif de notre apparition à Nice et nous devons viser à la renouveler dans le cadre des prochaines luttes anti-mondialisation et en particulier à Gênes, pour la manifestation contre le G8 qui aura lieu la veille et à quelques kilomètres des rencontres internationales de jeunes. La qualité de la structuration de notre cortège et la radicalité de nos mots d’ordre nous ont fait apparaître comme l’une des organisations politiques de jeunesse les plus crédibles sur le front de l’anti-mondialisation. Par ailleurs, l’écho que ces luttes rencontrent dans la jeunesse nous met face à de nouvelles responsabilités et représentent un enjeu central pour l’organisation : aider à trouver les modes de structurations adaptés (coordination de collectifs jeunes ATTAC, etc…) et à structurer concrètement les jeunes radicalisés sur le thème de l’anti-mondialisation afin que la dynamique puisse se poursuivre et prendre une réelle dimension de masse.

Notre intervention au sein d’ATTAC

Il est important que les JCR poursuivent leur investissement dans l’association ATTAC et le structurent au niveau national. Cette association est devenue incontournable sur le plan de la résistance à opposer à la mondialisation. ATTAC existe dans toutes les grandes villes françaises et des pôles jeunes sont susceptibles de se mettre en place : à Paris, il existe des comités locaux de fac et une coordination étudiante. Le discours d’ATTAC a un certain impact dans la jeunesse universitaire et les comités locaux de fac constituent un bon terrain pour développer nos idées et notre radicalité auprès d’un public très ouvert, même si relativement restreint. Le fonctionnement de l’association n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes : le décalage important qui existe entre la direction d’une part et la réalité des comités locaux d’autre part est susceptible de provoquer à terme une crise interne importante, d’autant que, pour l’instant, ATTAC n’est pas dotée de la structuration démocratique permettant de la gérer et de la dépasser. Un tel constat renforce l’idée de l’importance de militer au sein des comités locaux dont l’orientation dépend finalement largement des personnes qui les composent. Il convient en outre de considérer objectivement ce que représente ATTAC aujourd’hui dans la jeunesse : les chiffres de l’association ne rendent pas compte du nombre de jeunes investis ; il ne rendent pas non plus compte du fait qu’une telle association est loin de s’adresser à l’ensemble de la jeunesse. Il est important de s’investir dans ATTAC mais il est tout aussi important d’en connaître les limites et les faiblesses, en particulier en terme de démocratie interne et d’un relatif élitisme intellectuel.

Concrètement, trois façons de militer au sein d’ATTAC se présentent aux JCR :

 il est important d’essayer de participer à hauteur de 1 ou 2 camarade(s) à la constitution des comités de fac sur lesquelles nous sommes implantés.

 Il faut s’intégrer dans les comités locaux, en particulier dans les villes de province où il n’existe pas encore de comités étudiants, et essayer d’impulser la constitution de pôles jeunes chargés d’intervenir sur les fac. Il faudrait à terme élargir le travail qui est en train d’être fait sur Paris et défendre l’idée d’une coordination étudiante ou jeune des comités ATTAC au niveau national.

 Il faut participer aux initiatives concrètes qui sont régulièrement organisées par l’association : rencontres internationales, manifestations, signature de pétitions, conférences,…

Comme dans tout travail de masse, nous essayons de convaincre un maximum de gens et de jeunes en particulier sur notre orientation (anticapitalisme, etc…) même si nous sommes bien conscients que nous avons aussi à apprendre à leur contact. Il est particulièrement important d’affirmer notre internationalisme : il existe au sein d’ATTAC un courant souverainiste, animé par les chevènementistes qui s’oppose à la mondialisation dans un esprit de défense de l’impérialisme français et/ou européen contre l’impérialisme américain. Ces dissensions se sont révélées lors du Forum social mondial de Porto Alegre avec des déclarations sur une base consensuelle difficile. Ces divergences politiques peuvent se recouper avec les divergences sur la façon de s’adresser aux gens. Les débats autour de l’utilité de la violence contre l’état, la nature des institutions internationales et la remise en cause de la propriété privée vont, dans ce contexte, être les vecteurs de décantations à venir entre les différents courants du mouvement antimondialisation. Nous devons évidemment nous opposer dans les débats aux idées défendues par les membres du courant souverainiste et affirmer qu’une certaine mondialisation est souhaitable, celle qui permettra de renverser le capitalisme à l’échelle du monde entier ! Il faut également insister sur la nécessité d’organiser des actions mobilisatrices telles que la manifestation du 27 novembre 1999 contre l’OMC ou plus récemment, Millau et Nice.

En France une nouvelle organisation a vu le jour au cours du mois de janvier sur le front de l’opposition à la mondialisation capitaliste : AARRG (Apprentis Agitateurs pour un Réseau de Résistance Globale). Nous suivons l’activité de cette nouvelle organisation, nous participons aux actions qu’elle propose dans un cadre unitaire.

Quelle apparition politique propre sur le thème de l’anti-mondialisation ?

Les mouvements de protestation qui s’élèvent contre la mondialisation sont naturellement anti-libéraux : ils s’érigent contre l’extension de la logique marchande à toutes les sphères, ils en appellent à un contrôle démocratique du système,… Au sein de ces mouvements, nous devons mettre en avant notre profil anticapitaliste : nous ne nous opposons pas seulement au système marchand mais surtout à la logique qui le domine et le dirige, la logique de l’accumulation du capital, la loi des profits. Au discours de la mondialisation doit s’opposer un discours global, porteurs de propositions alternatives. Notre dénonciation de la mondialisation ne doit cependant pas se cantonner à un discours d’ordre général : il faut dénoncer la mondialisation dans ses effets concrets, expliquer qu’elle se met en place grâce aux choix politiques faits au niveau national et européen - notamment à travers la remise en cause des services publics (santé, éducation,…) et des acquis sociaux -, montrer comment et pourquoi beaucoup de problèmes auxquels nous sommes confrontés y sont étroitement liés. Un bon exemple de ce genre de dénonciation se situe dans la lecture que nous avons pu proposer de la Marée noire : la course effrénée aux profits menée par les multinationales qui ne sont soumises à aucun contrôle conduit nécessairement à ce type de catastrophes. Les conséquences de la mondialisation se font de plus en plus sentir et sont de plus en plus facilement dénonçables ; nous devons nous attacher à les désigner clairement et à n’omettre aucun de leur aspect. Nous pouvons retourner complètement le discours de la mondialisation et l’utiliser pour donner plus de force à notre internationalisme, longtemps considéré comme une douce illusion.

Par ailleurs, depuis Seattle et Nice en France, l’usage de la violence apparaît comme légitime. En effet, d’une part celle-ci répond à la répression policière démesurée (Nice, Davos) et d’autre part à une volonté de bloquer le fonctionnement des institutions internationales. Nous ne devons pas être en retrait sur cette question. En lien avec la LCR, nous devons participer à la structuration du mouvement, y compris lorsqu’il se confronte aux forces de l’ordre. L’usage de cette violence n’est ni minoritaire ni minorante ; pour les rester elle doit être débattue et structurée (notamment pour que ce ne soit pas une apparition de « gros bras »). Nous sommes aujourd’hui un des seuls courant, investi dans ces luttes, à pouvoir le faire.

Notre rôle est de faire passer les nombreux jeunes qui sont révoltés par le fonctionnement actuel du capitalisme, par l’accroissement des inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud et à l’intérieur des pays et qui se retrouvent dans les luttes anti-mondialisation, de la révolte à la révolution en les gagnant aux idées communistes. Il faut répondre à ce qu’ils considèrent souvent comme du pragmatisme et leur montrer quel doit être le contenu de la formule « Un autre monde est possible »…, c’est à dire une société qui comprenne le développement durable dans le respect des priorités décidées localement et démocratiquement, du droit au travail pour tous et de l’environnement. Mais notre rôle est également de construire les luttes anti-mondialisation en leur donnant des perspectives révolutionnaires. Dans le contexte actuel, l’établissement d’une taxe Tobin à l’échelle mondiale ne serait pas qu’une façon de limiter les dégâts du capitalisme ; elle représenterait une attaque directe à l’idéologie aujourd’hui dominante et sur laquelle s’appuie le système capitaliste, l’idéologie libérale qui réclame toujours moins d’Etat, qui donne la priorité aux impératifs économiques et financiers sur les impératifs sociaux, qui étend la logique marchande à toutes les sphères de la vie, qui vise à éliminer toute entrave à la domination du capital,… Elle serait un véritable levier pour les luttes en permettant de rompre avec le fatalisme qui consiste à croire qu’on ne peut rien opposer à la logique actuelle qui domine le monde.

Les revendications sont nombreuses parce que les aspects de la mondialisation sont multiples. Il semble important d’essayer de dresser une première liste de revendications qui n’a rien d’exhaustif mais qui a le mérite de proposer des avancées concrètes qui peuvent être mises en œuvre de façon immédiate :

• annulation, intégrale et sans condition, de la dette du Tiers Monde

• répartition / partage des richesses

• Taxe sur les transactions financières, interdiction des paradis fiscaux, levé du secret bancaire et transparence des comptes des entreprises nationales et multinationales

• respect de l’environnement et développement durable

• égalité hommes femmes à tous les niveaux

• réengagement massif des Etats dans les services publics, la protection sociale,...

• contrôle des populations sur les décisions prises à l’échelle internationale (institutions internationales démocratiques et expropriation des multinationales)

• promotion d’initiatives telles que le système de démocratie participative mis en place à Porto Alegre en vue de l’instauration d’une réelle démocratie

• priorité à la santé, pas aux profits : respect et développement des normes de sécurité, d’hygiène, développement de sources alternatives d’énergie

• liberté de circulation, d’installation et égalité des droits pour toutes et tous, quel que soit le pays d’origine et quel que soit le pays d’installation

3. Comment s’organiser ?

A. Nos liens avec la LCR

Les jeunes subissent en plus des mêmes oppressions que leurs aînés, une oppression spécifique. De plus ils se politisent sur des thèmes et avec des modes un peu différents, ce que montre la large présence de jeunes dans les manifs Mumia, le succès de collectifs antifascistes il y a quelques années ou le nombre de jeunes présents à Millau. De plus, les luttes de la jeunesse scolarisée peuvent être importantes et se structurer de façon assez poussée. Tous ces éléments, nous convainquent de construire une organisation de jeunesse autonome. Ceci permet en plus, à des jeunes de faire leur propre expérience notamment de direction.

Notre organisation de jeunesse est en solidarité politique avec l’organisation politique adulte, la LCR, section française de la Quatrième Internationale.

La question des liens avec la LCR a pour notre organisation, notamment parce qu’elle se renouvelle rapidement, une grande importance. Il faut voir comment renforcer et rendre plus efficaces les liens établis depuis le dernier congrès et d’autre part comment faire pour rendre plus efficace notre intervention dans la jeunesse en travaillant avec les jeunes de la LCR.

Améliorer les liens établis avec la LCR depuis le dernier congrès.

Lors de notre dernier congrès, la LCR avait souhaité nous rencontrer suite à la baisse des effectifs de l’organisation et nous avait promis de prendre un certain nombre de mesures pour aider à la construction des JCR : plan de construction, tournée de meetings, mise en place d’une commission de contact bureau national / bureau politique...

Un certain nombre de ces mesures ont été mises en place et peuvent être améliorées, d’autres sont encore à l’état de projets.

La commission de contact :

Au début la commission de contact comprenait 4 membres du BN et 4 du BP. Une discussion avait commencer autour d’un plan de construction, de meetings... Cette commission a aussi permis qu’un certain nombre de points soient abordés en commun ave le BP (unification syndicale, mondialisation...). Cependant, un certain nombre de membres de la LCR se sont peu à peu désinvestis et la commission à peu ou mal fonctionnée jusqu’à ce que récemment deux membres soient réélus au sein du comité central de la LCR.

Le problème de cette instance est qu’elle n’a pas de possibilité d’action. Elle permet des discussion mais tous les points de mise en pratique - financier, de date de meetings, d’intervenant – sont discutés au secrétariat du bureau politique de la LCR ou dans “ les couloirs ” de l’imprimerie directement avec les membres du BP concernés.

Il faut que la LCR prenne conscience de l’importance de cette commission qui formalise les relations avec son organisation de jeunesse. Celle-ci doit avoir un vrai pouvoir de proposition de matériel commun, d’échéances internes communes (participation des JCR aux CN femmes, municipales...), de préparation d’échéances telles que Millau ou Nice ou encore les rencontres internationales...

Cette instance doit pouvoir faire parvenir aux sections de la LCR et des JCR une circulaire commune qui permettrait d’échanger des informations, aux sections LCR d’avoir un contact avec les JCR pour disposer de notre matériel, de prévenir les jeunes de la LCR de nos DN, d’échéances comme le stage étudiants et lycéens organisés à l’automne dernier... De plus, dans le cas où il y a une coexistence des deux structures, une commission de contact doit être créée et doit pouvoir intervenir pour harmoniser les interventions, si besoin

Bureau politique, secrétariat du BP, BN :

Notre présence régulière au SBP a été très positive. Nous avons pu aborder dans ce cadre des points politiques et techniques (préparation de Nice...). Il est cependant à regretter que les points “ jeunes ” soient systématiquement traités en fin de SBP, souvent après les points d’ordre technique.

Nous avons sortis du matériel cosigné, généralement sur proposition des JCR ; en quantité importantes (autocollants Palestine, écologie, affiches, tracts...). Généralement ce matériel est apprécié par les sections de la LCR.

Sections LCR, BN :

Les jeunes de la LCR sont souvent demandeurs auprès de nous d’informations. Notamment au niveau syndical, le succès du stage étudiants et lycéens en montre l’intérêt dans notre organisation et chez les jeunes de la LCR. Nous avons pu échanger des informations et débattre sur le processus d’unification. Le travail en commun sur cette question, nous a permis d’aborder ensemble, et donc avec un effectif et une surface plus importants, les états généraux. Les jeunes de la LCR ont apprécié notre expérience dans ce domaine.

Certains cercles jeunes de la LCR se servent de notre matériel. Il faut trouver un accord avec les sections pour qu’elles participent au paiement de ce matériel et nous permette ainsi de continuer à leur envoyer.

Les municipales permettent également un travail en commun important. Dans toutes les villes où les JCR sont présents et où la LCR présente des listes, les JCR y sont participent. Nous participons donc à la campagne en essayant d’y apporter des aspects permettant de toucher plus particulièrement les jeunes.

Lors des échéances de Millau et de Nice, les militants de nos deux organisations ont fait preuve de leur désir de militer ensemble.

D’autre part, toutes nos directions nationales sont ouvertes aux jeunes de la LCR qui souhaitent y participer. Ceci peut leur permettre de mieux comprendre ce qu’est l’organisation de jeunesse, son fonctionnement, de partager nos expériences et de participer à la discussion de notre matériel.

La LCR nous apporte bien sûr une aide importante, ne serait-ce que financièrement. Matériel, formation, intervenants pour des meetings... Cependant il existe dans l’organisation adulte une attitude sceptique vis-à-vis des JCR. Ainsi la LCR paraît toujours surprise lorsque nous réussissons quelque chose (Millau, Nice, stage étudiants et lycéens, meetings sur les fac, gestions des mouvements notamment lycéens...). Les JCR doivent constamment faire la preuve qu’elles sont une organisation efficace, capable de structurer la jeunesse, et d’être en phase avec elle.

Il s’agit maintenant d’augmenter sensiblement la surface de notre courant dans la jeunesse. Nous avons défini plus haut nos priorités d’apparition, il s’agit de voir maintenant comment, en se tournant vers l’intérieur même de notre courant, être plus efficace.

Réunifier l’intervention de notre courant dans la jeunesse

L’intervention jeunes de notre courant est divisée en deux : les JCR et des jeunes intervenants uniquement dans la LCR. L’information circule peu et mal, il n’y a pas de coordination de notre intervention dans la jeunesse (notamment dans des secteurs aussi important que le syndicalisme étudiant ou les luttes contre la mondialisation, nous pesons un poids moins important que nous ne le pourrions). De plus les jeunes de la LCR se retrouvent souvent isolés et ne bénéficient pas de tout ce que peut apporter une organisation nationale en termes de structuration, d’information, de formation et de débats

Les secteurs jeunes de la LCR sont en fait rarement en concurrence avec les JCR. Dans la plupart des cas il y a soit les JCR soit des jeunes dans la LCR. Généralement les jeunes de la LCR sont peu ou mal renseignés sur l’organisation de jeunesse.

Il est urgent de renverser cette situation. La première des choses est de militer ensemble afin de mieux se connaître, que nous nous rencontrions lors des CN de la LCR, du camp international... et que nous entamions une réflexion en commun. Notre objectif est de militer tous ensemble au sein d’une même organisation

Militer ensemble :

Un certain nombre d’échéances se présentent à nous dans lesquelles aussi bien les JCR que les jeunes de la LCR seront présents : congrès d’unification syndicale, Gênes, municipales, Lesbian and Gay Pride... Nous devons profiter de ces moments pour nous retrouver. Un matériel international sera sans doute élaboré pou Gênes qui peut servir à tous le monde pour mobiliser. De plus cette initiative sera couplée avec le camp puisqu’elle se déroule en Italie, le premier week-end des rencontres internationales. Il s’agit d’avoir un cortège dynamique des organisations de jeunesses de la Quatrième Internationale dans lequel les jeunes de la LCR prendront bien sûr toute leur place.

Lors des municipales, les JCR présents sur les listes et les autres participeront à la campagne (élaboration locale, tâches, initiatives...). Dans toutes les villes où il y a des jeunes, il est important que ceux-ci poussent la LCR à prendre en compte les préoccupations et les aspiration de la jeunesse. Un matériel JCR est élaboré qui peut être utilisé par toutes les villes.

La LGP mobilise en priorité les jeunes. Nous devons élaborer une apparition qui puisse être relayée dans le maximum de villes par les JCR et les jeunes de la LCR.

Nous invitons les jeunes de la LCR à écrire dans RED et a s’approprier cet outil d’apparition dans la jeunesse.

Seule une pratique commune peut nous permettre d’avancer et nous permettre d’être plus efficaces au quotidien de notre militantisme.

Se rencontrer :

Tous les jeunes de la LCR sont invités à participer à nos congrès locaux. Ils sont invités à s’y exprimer notamment sur le débat concernant nos liens avec la LCR. De plus d’ici la fin de l’année, si la CN mondialisation de la LCR a lieu, nous y participerons en tant que JCR. Ce doit être une occasion de réfléchir sur l’ampleur de la mobilisation des jeunes sur ce thème et d’avancer sur notre intervention dans ce secteur. Il faut que nous prévoyions un espace de débat lors de cette CN.

Les rencontres internationales des jeunes vont prendre pour nous une importance considérable cette année du fait de l’actualité anti-mondialisation et surtout de Gênes. Ce sera l’échéance centrale de l’organisation pour toute la fin de l’année. Nous devons y amener le maximum de sympathisants et convaincre les jeunes de la LCR d’y participer. Il faut profiter de cet espace de débat, de ce temps disponible pour discuter, pour avancer dans le rapprochement des jeunes de la LCR et des JCR.

D’autre part nos DN restent constamment ouvertes aux jeunes de la LCR.

Il faut s’assurer que tout ce processus de rapprochement se fasse en direction de tous les jeunes de la LCR. Pour cela, en plus des contacts directs que nous avons avec eux, il faut que la commission de contact prenne en partie en charge l’information de toutes les sections de la LCR, après avoir recenser toutes les sections LCR dans lesquelles des jeunes militent.

Nous devons aboutir, au plus tard en septembre, à l’organisation commune d’une conférence nationale JCR / jeunes de la LCR. Cette conférence devra faire le bilan du travail réalisé en commun, préparer les échéance de l’année. Elle aura une discussion sur le manifeste à partir de la proposition de plan adopté par le congrès national des JCR et mettra en place la structure chargée de le rédiger.

Elle réunira tous ceux qui veulent y participer (ayant un âge, des activités politiques et une situation sociale compatible avec le fait d’avoir une intervention dans la jeunesse) et fonctionnera au consensus. Cette CN devra par ailleurs permettre d’avoir les discussions nécessaires pour pérenniser un travail commun. Un premier pas peut être l’élaboration commune et la diffusion de RED.

Le manifeste :

A partir donc de la proposition de plan adopté en congrès, les sections des JCR et les jeunes de la LCR discuteront d’abord localement de son contenu et de son utilisation dans une campagne commune de construction de notre courant dans la jeunesse. Un bulletin de discussion commun sera ouvert permettant à tous de s’exprimer nationalement. La rédaction de ce manifeste doit nous permettre d’avancer dans la réflexion sur notre intervention dans la jeunesse et de mettre à plat les éventuelles divergences qui peuvent exister, les raisons qui font qu’aujourd’hui tous les jeunes de notre courant ne sont pas aux JCR, pour pouvoir avancer vers l’unification de notre courant. Le manifeste doit absolument être un outil qui nous permette de nous tourner vers l’extérieur, tous ensemble.

B. Le fonctionnement des JCR-RED

Lors du dernier congrès, un certain nombre d’innovations fonctionnelles ont été mises en place. Un bilan en a été tiré et il s’agit ici de voir ce qu’il est souhaitable de perpétuer et ce qu’il est au contraire souhaitable de changer.

Les instances

Le congrès est une échéance importante pour l’organisation ; il nous permet d’envisager notre projet organisationnel sur le moyen terme. Il se tient dans des délais raisonnables et reste le principal moteur de notre activité politique.

La direction nationale a trouvé un rythme de réunion régulier qu’il convient de conserver. Si l’on veut que la DN joue pleinement son rôle, il faut d’un côté permettre que les textes soient envoyés au moins une semaine à l’avance. De l’autre, les sections doivent se fixer comme priorité de préparer localement des AG de sections discutant de l’ordre du jour de la DN. Par ailleurs, le fait qu’une formation soit systématiquement prévue doit se perpétuer ; il faudrait qu’un membre de la DN se responsabilise à chaque fois pour en faire un compte-rendu, publié dans la circulaire nationale.

Le bureau national est composé de huit personnes ; il doit trouver un rythme de réunion plus régulier pour éviter la déconnexion entre les camarades qui prennent en charge les tâches de permanentat et les autres et pour se donner les moyens de véritablement discuter le contenu du matériel qui est sorti, parfois dans l’urgence. Aucun échange mailique ou téléphonique ne remplace la discussion nécessaire dans le cadre d’une réunion. Le rythme bimensuel semble le plus approprié.

Le fait que l’organisation dispose d’heures de permanentat est un atout considérable. Les tâches des permanents doivent être redéfinies : courrier, réalisation concrète du matériel (maquettage, suivi avec Rotographie,…), envoi du matériel, suivi des contacts (envoi de courriers, réponses aux mails,…), liens avec les médias et les autres organisations.

Les secrétariats

Les secrétariats n’ont que partiellement rempli les objectifs qui leur ont été fixés par le dernier congrès. Le fait qu’un relais existe sur certains thèmes entre la direction nationale et l’ensemble de l’organisation est toujours nécessaire. Plusieurs « réformes » sont à mettre en œuvre à l’issue du congrès :

Les secrétariats respectent dans la mesure du possible la parité hommes / femmes

4 secrétariats sont mis en place : femmes, scolarité, internationaliste, AF-AR

Les secrétariats comportent un nombre restreint de personnes (< ou égal à 5) dont l’un est membre du BN et s’appuient sur un noyau parisien.

Le rôle des secrétariats est de diffuser l’information du secteur traité à l’ensemble de l’organisation, de faire le suivi des sections sur le thème, de suivre les collectifs unitaires du secteur et de prendre en charge une partie de la réalisation et de l’élaboration du matériel.

Les commissions

A l’issue du congrès, 4 commissions sont mises en place ; elles seront composées de 4 camarades dont un membre du BN :

Commission journal, chargée de l’élaboration du sommaire, de la distribution et de la collecte des articles

Commission Internet, chargée de la mise à jour et de l’enrichissement du site Internet ; ce travail repose pour l’instant sur un seul camarade… Le site des JCR peut permettre la prise de contact avec notre organisation et sa gestion doit être collective ; il est dommage qu’il ne rende compte que très partiellement, pour l’instant, de notre dimension nationale. Chaque section devrait avoir sa page, donner les infos locales, proposer son matériel aux autres sections,… Cette commission aura également pour tâche de développer l’utilisation de l’outil Internet au sein de l’organisation (suivi des listes de diffusion, organisation d’un forum de discussion,…)

Commission Rencontres internationales de jeunes, chargée de la préparation du stage d’Amsterdam en lien avec le BN et de la mobilisation pour le camp d’été.

Commission formation, chargée de la préparation d’un stage annuel national de formation, à l’image du stage étudiant organisé en 2000 et d’en proposer un compte-rendu. Cette commission pourra également, en lien avec la commission Internet, essayer de prendre en charge la publication et la diffusion des topos de formation qui sont réalisés dans les différentes sections.

Commission précarité : cette commission est chargée d’élaborer et de centraliser l’activité faite en direction des jeunes travailleurs et plus largement d’élaborer des propositions et de centraliser des informations sur les questions de précarité.

RED :

Pour que notre journal devienne un outil réellement efficace par notre organisation, il conviendrait de promouvoir son utilisation de deux façons distinctes :

en interne, il faut faire de RED un outil de formation, notamment à travers l’écriture d’articles, tant par les membres des JCR que par les jeunes de la LCR. L’écriture d’articles en commun peut notamment aider de nouveaux membres à cet exercice.

En externe, RED doit être l’outil de construction de réseaux de sympathisants. RED et le journal des JCR et en cela, il est l’outil qui véhicule nos idées et nos analyses. C’est pourquoi il faut le valoriser dans nos contacts avec ceux qui prennent contact avec nous.

Les réflexes organisationnels

Depuis plusieurs années, notre courant a abandonné certaines règles de base concernant la sécurité. Analysant que la période n’était pas à une politique répressive, certains réflexes utiles ont été perdus. Si la situation se tendait (par rapport à la police, aux fachos…) serions-nous en mesure de protéger l’organisation et nos camarades ?

En adoptant quelques règles simples dès maintenant nous serions préparés à de telles éventualités :

 ne donner aucune information sensible au téléphone, par courrier, par mail (concernant des Sans-Papiers ou certaines luttes et actions sur des terrains « chauds »).

 appliquer les règles de sécurité de base en manifestation ou face à la police ou dans une activité militan,te quelconque (voir la brochure des JCR Sécurité face à la police disponible sur le site).

 conserver la circulaire en interne.

En prenant maintenant ces mesures, nous évitons de les prendre dans l’urgence. De plus, nous devons être en mesure de proposer des formations nationales sur l’organisation et le rôle politique du SO, en lien avec la LCR.

C. Les liens internationaux des JCR-RED

Dans le contexte des luttes anti-mondialisation et des politiques d’harmonisation européenne, les JCR-RED doivent essayer de maintenir et développer les liens avec les autres sections jeunes de notre courant. Les liens entre les sections jeunes, très irréguliers, ne nous permettent pas de construire réellement notre courant à l’échelle internationale.

Les luttes anti-mondialisation doivent nous donner l’occasion de développer notre travail internationaliste : nous devons essayer d’apparaître dans le cadre des différentes échéances en tant qu’organisations de jeunesse liée à une Internationale. Les rassemblements réguliers qui se tiennent à l’échelle internationale doivent être l’occasion de cortèges communs, quand cela est possible et en tout cas d’une apparition commune de notre courant (rassemblement à la fin de la manifestation, autocollants communs,…).

Dans le cadre du travail de masse et du travail thématique, plusieurs séries de liens pourraient être développées :

L’association ATTAC existe dans plusieurs pays, et les jeunes de notre courant s’y investissent à plusieurs endroits (Italie, Espagne, Suisse,…). Il serait intéressant de pouvoir établir des contacts avec les jeunes de notre courant qui s’y investissent pour échanger les expériences différentes d’un même travail de masse.

Les Marches Mondiales des femmes ont été l’occasion d’établir une plate-forme de revendications à l’échelle internationale. Le fait de participer au collectif national permettait de porter nos revendications. D’autres sections s’investissaient dans d’autres collectifs nationaux, et il aurait été intéressant de travailler ensembles, de s’échanger les informations,…

Les politiques d’harmonisation européenne menée par les différents gouvernements font que les attaques sont plus ou moins les mêmes dans tous les pays d’Europe. Les services publics, les acquis sociaux sont démantelés de la même façon, et les jeunes font toujours partie des catégories les plus touchées. Les réformes qui touchent, par exemple, l’université sont les mêmes dans toute l’Europe, même si elles n’en sont pas au même point d’avancement. La privatisation des facs est en marche partout. Notre travail étudiant peut donc être concerté, travaillé en commun avec les autres jeunes de notre courant ; nous devons pousser à la multiplication des liens entre les organisations syndicales étudiantes des différents pays européens.

Le camp est le lieu prioritaire de rencontre de tous les jeunes de la Quatrième Internationale. Avec l’importance que prennent aujourd’hui les luttes anti-mondialisation, le camp est une échéance centrale de notre organisation, il est une des rares occasions pour nous de montrer la réalité et l’utilité de la IVème Internationale dans la jeunesse.

Il remplit donc un rôle de discussion, de rencontre, d’échanges d’expériences,… Mais plus largement , il peut prendre un rôle d’élaboration et de préparation.

Au dernier camp, les commissions permanentes ont permis de discuter, d’échanger des informations sur des thèmes spécifiques (Marches Mondiales, Marches européennes, luttes étudiantes…). Un tract en quatre langues a d’ailleurs été réalisé à partir de la commission Marches européennes pour le rassemblement de Nice. S’appuyer sur les échéances concrètes comme les rassemblements anti-mondialisation, qui peuvent être préparées en commun dans le cadre du camp, peuvent permettre d’unifier notre intervention.

Des thèmes concrets, même s’ils n’ont pas d’échéances particulières, peuvent être discutés dans des ateliers de réflexion qui permettraient l’élaboration de revendications communes.

Le camp doit également être l’occasion de s’assurer un ou des contacts dans chaque section (mails, adresses … ), pour pouvoir échanger des informations de façon régulière avec les autres sections.

Le secrétariat jeune de la IVème Internationale joue un rôle primordial pour l’organisation de toutes es tâches. Nous veillons donc à nous y investir à la hauteur de notre relative force par rapport aux autres sections. De plus, le premier objectif que nous nous sommes fixé dans ce cadre étant un travail d’information, nous nous efforçons de participer au bulletin d’information international par un mandat au secrétariat international, et nous nous proposons pour aider à sa centralisation.

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