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L’insécurité au cÅ“ur de la campagne

dimanche 4 février 2007, par JCR-RED

La logique globale des lois pondues par les gouvernements Jospin, Raffarin et Villepin est clairement la stigmatisation et la criminalisation des opprimés. Dans les faits, il y’a une augmentation du racisme, des bavures policières, des contrôles au faciès et une répression des mouvements sociaux de plus en plus sévère.

Ces projets de loi sont prévus depuis la fin des années 90 et ont été légitimés par le 11 septembre 2001 et les émeutes de 2005. Ils n’ont pour but que la diminution des libertés et la division de notre camp social. En observant de plus près, on voit bien que ces textes sur le terrorisme sont larges et vagues, laissant libre interprétation au procureur, nommé par l’État. Dès lors, l’amalgame peut être fait entre mouvements sociaux et terrorisme.

Des lois de plus en plus répressives

En 2001, le gouvernement Jospin vote la Loi sur la Sécurité Quotidienne (LSQ) ; c’est la première loi dite sécuritaire qui est censée faire barrage au terrorisme. Les dérives droitières des sociaux-démocrates se confirment ! Cette loi autorise « le contrôle et l’arrêt de tout criminel potentiel avant qu’il ne commette l’acte » ; elle interdit également les regroupements de plus de cinq personnes et permet aux RG de disposer des bases de données des opérateurs en télécommunication pendant 1 an. En clair, une restriction des libertés et des droits fondamentaux s’amorce.

En 2002, la Loi sur la Sécurité Intérieure (LSI) de Sarkozy renforce les mesures de la LSQ. La loi d’orientation et de programmation pour la justice de Perben vise à rapprocher la justice de la politique de l’État par le biais du procureur qui a de plus en plus de pouvoir. De plus, cette loi fait abstraction de la loi sur la présomption d’innocence car la détention devient la règle, la comparution immédiate est étendue pour des faits passibles de 6 mois à 10 ans de prison…

En 2004, la loi relative à la menace terroriste proposée par Sarkozy banalise les écoutes téléphoniques et les surveillances vidéo.

En 2006, le Code d’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile (CESEDA) instaure des mesures comme la remise en cause de la régularisation des travailleurs sans papiers (même en justifiant 10 ans de présence), celle du regroupement familial, et permet d’interpeller des étrangers dans les écoles ou les hôpitaux…

Les jeunes en ligne de mire

Adoptée en novembre 2006, la loi de la prévention de la délinquance qui n’a de préventif que le nom, met en place un arsenal de mesures répressives. C’est une reforme de l’ordonnance de 1945 relative à la justice des mineurs et intervient dans 4 domaines : psychiatrie, éducation, social et justice.
Globalement, elle augmente les pouvoirs du maire et le transforme en véritable shérif qui applique localement la politique de Sarkozy ; à savoir le fichage systématique des familles en difficultés, la possibilité d’interner en hôpital psychiatrique pendant 48 heures sans avis d’un médecin, celle de remettre en cause les allocations familiales et d’obliger les mauvais parents à faire un stage à leurs frais…

Pour nous, l’insécurité, elle est sociale…

Le maintien de la population dans un état de peur est une nécessité pour la classe dominante. Avoir peur de celui qui vit à côté est un luxe dont la bourgeoisie ne doit surtout pas se priver. L’utilisation systématique d’un appareil répressif permet de dresser les plus farouches et de faire passer l’envie à certains de se rebeller.

Nous ne jouerons pas au jeu de la droite, à savoir surfer sur une campagne basée sur l’insécurité. Pour nous l’insécurité, elle est sociale : c’est la précarité croissante, la diminution du pouvoir d’achat, l’augmentation des bénéfices et du chômage…

Célia, [Toulouse]

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