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Rapport Hetzel

Alerte rouge  : la sélection à l’entrée de l’université arrive  !

dimanche 4 février 2007, par JCR-RED

En février, de nombreux lycéens vont être amenés à remplir un dossier de candidatures à l’université. En mars, un conseil, rassemblant des représentants du lycée, de la fac concernée et des entreprises de la région examineront les dossiers. Ils pourront décider de convoquer le/la lycéen(ne) en entretien, si le choix effectué par l’élève ne convient pas. Ces mesures sont mises en place suite à la publication en octobre du rapport Hetzel.

La sélection ne passera pas !

On nous dit que nous aurons malgré tout la liberté de choix dans l’inscription. Faut pas se foutre de nous : un entretien ne peut servir qu’à décourager certains de s’inscrire là où on ne veut pas qu’ils s’inscrivent. Jean-Robert Pitte, président de Paris 4-La Sorbonne a déjà déclaré au Figaro : « On ne peut plus accepter des étudiants titulaires d’un bac professionnel d’ébénisterie qui s’inscrivent en philo. C’est insupportable. Ils courent à l’échec alors qu’il y a encore 16 000 places libres en IUT et en BTS cette rentrée. » Pour lui, il faudrait changer la loi et pousser l’université à « s’engager au plus tôt dans la voie de la sélection ». Il est temps de se mobiliser contre la sélection. Elle est injuste socialement : si on évalue un élève avant qu’il ait eu la possibilité de se former (ce qui est absurde pédagogiquement), seuls ceux qui ont déjà les moyens s’en sortent. Si on donne des moyens à tous d’étudier dans de bonnes conditions, tout le monde peut avoir de bons résultats.

À quoi sert la sélection ?

Le discours du rapport Hetzel et du gouvernement pour justifier la sélection, c’est qu’il y a trop de chômage et qu’un grand nombre de filières à l’université n’ont pas de débouchés professionnels. Mais en quoi la sélection peut-elle améliorer la sélection ? En réalité, plus on a de diplômes, moins on est touché par le chômage (30 % de chômage 3 ans après l’entrée dans le monde du travail pour les jeunes non-qualifiés, 7 % avec un bac pro ou technique, 5 % avec un bac + 2…source : Cereq 2 002). Le diplôme est une protection sur le marché du travail. Si on veut faire reculer le chômage, pourquoi le gouvernement diminue-t-il le nombre de postes aux concours dans l’enseignement, qui sont un débouché professionnel important pour les étudiants de fac ? Au lieu de sélectionner, il faut recruter plus de profs, d’infirmières… : des dizaines de milliers de jeunes trouveraient un travail dans la fonction publique si l’État ne supprimait pas des postes (- 5 000 postes dans l’éducation nationale cette année !) dont on a pourtant cruellement besoin pour améliorer la qualité de l’enseignement et des soins hospitaliers.

Professionnalisation = exploitation !

Le gouvernement ne veut cependant pas simplement revenir à la vieille université du 19ème siècle, seulement accessible aux fils de bourgeois. La sélection s’accompagnerait d’une transformation des diplômes délivrés à l’université. Si on suit les recommandations du rapport Hetzel, la majorité des diplômes devront s’effectuer soit en alternance soit avec des stages de plusieurs mois. Ils ne seront plus reconnus dans les conventions collectives et ne donneront pas de droit à un salaire précis à l’embauche. En gros cela veut dire que malgré nos diplômes, les patrons pourront nous payer aussi peu qu’ils voudront.
Dès maintenant, organisons des AG d’information sur le rapport Hetzel, refusons la sélection et la transformation de l’éducation en usine à précaires.

Buzz (Nanterre)

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