Palestine  : Un combat plus que jamais d’actualité

Il y a un an, le Hamas remportait les élections organisées sous occupation israélienne et en présence de centaines d’observateurs internationaux. Les Palestiniens des territoires occupés depuis 1967 (soit seulement 40 % du Peuple palestinien), lassés par l’incompétence et de la corruption des membres du Fatah, ont donné une majorité au Hamas (75 élus sur les 132 membres du Conseil Législatif). Le Hamas, qui s’était tenu à l’écart de l’Autorité palestinienne mise en place par les accords d’Oslo en 1993, avait promis le changement, réconciliant bonne gestion gouvernementale et esprit de résistance à l’occupation. Le Fatah, qui régnait sans partage depuis 40 ans au sein du mouvement national palestinien, avait pris l’engagement de respecter les résultats des élections.

Un bilan très lourd

Qu’en est-il après les 740 Palestiniens tués, 3 735 blessés et 5 670 arrêtés par l’armée israélienne au cours de 2006 ?
Dès le lendemain des résultats, l’État israélien, les États Unis et l’UE ont intensifié la guerre : offensive militaire israélienne à Gaza (350 morts en deux mois l’été dernier, destructions d’infrastructures…), arrestations massives et multiplication des barrages et incursions dans les villes et les camps de réfugiés en Cisjordanie, blocages de tous les transferts de fonds (subventions et taxes) dus au Gouvernement palestinien, emprisonnement de 30 élus et de 9 ministres du Hamas..

Une situation économique catastrophique

Le chômage a explosé, 150 000 employés de l’Autorité n’ont plus touché de salaire, beaucoup ont fait grève contre un gouvernement qui était lui-même étranglé par le blocus imposé par les puissances occidentales, avec la complicité active des régimes réactionnaires arabes et celle du Président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, seul interlocuteur légitime aux yeux de l’Impérialisme.Et pendant ce temps-là, la colonisation de la Palestine s’est accrue, le mur s’est construit et les restrictions aux entrées et au séjour des Palestiniens dans leur propre pays ont augmenté, concrétisant la politique de nettoyage ethnique commencée depuis 1948.

Israël confirme ainsi qu’il n’a pas la moindre intention de permettre l’établissement d’une forme de coexistence avec un État palestinien indépendant.

La dépendance économique et l’occupation militaire ont transformé le rêve illusoire des dirigeants de l’Autorité en cauchemar pour la population palestinienne. Celle-ci assiste, totalement impuissante, du fait de la faillite de la gauche palestinienne, au glissement de la lutte pour le pouvoir entre les deux principales factions vers une guerre civile destructrice pour la cause palestinienne.

Plus que jamais, les Palestiniens ont besoin de solidarité politique avec leur combat pour leurs droits fondamentaux.

Pauline, [Saint-Denis]