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Liban  : Conférence de Paris-III
dimanche 4 février 2007, par
Le 25 et le 26 janvier s’est tenue la conférence internationale Paris-III « pour l’aide à la reconstruction du Liban ». Mais comme toujours lorsque les pays occidentaux décident « généreusement » d’aider un pays il faut se méfier.
Une aide généreuse et désintéressée ?
Ainsi la « communauté internationale » dans un magnifique effort collectif a réuni 7,6 milliards de dollars d’aide pour le Liban. Quelle générosité alors que cette même communauté internationale écrase le Liban sous une dette de 41 milliards de dollars ! Rien qu’en 2007 le Liban devra rembourser 7 milliards, et ce sera 9 en 2008.
Un cynisme sans bornes
Mais le cynisme de ces soi-disants bienfaiteurs va plus loin. Le Programme des Nations Unies pour le Développement évalue à 15 milliards de dollars le coût de l’agression israélienne de Juillet-Août 2006 pour le Liban, combien de milliards les États-Unis ont-ils offerts à Israël sous forme de missiles pour cette guerre au cours de laquelle 1 084 civils libanais ont été tués ? Les français sont les plus nombreux dans la FINUL qui a pris le relais de l’armée israélienne au Sud Liban pour empêcher la résistance libanaise d’agir.
Un soutien à Fouad Siniora
L’autre problème est que cette aide – si maigre soit-elle – constitue un soutien politique à Fouad Siniora et son gouvernement et les participants ne se sont pas gênés pour l’exprimer clairement. On a ainsi pu entendre Condoleezza Rice déclarer, en s’adressant au premier ministre, « Toute la communauté internationale apprécie vivement votre leadership ». Pas étonnant puisque le programme de réformes qu’il a présenté a en fait été écrit par la Banque Mondiale et le FMI : diminution du nombre de fonctionnaires, augmentation de la TVA, privatisations de la compagnie nationale d’électricité et de téléphonie mobile.
Un gouvernement illégitime !
Ces mesures dont les conséquences sociales seront désastreuses sont dénoncées par l’opposition (le Hezbollah, Amal, le CPL de Michel Aoun, le Parti Communiste Libanais…) et une mobilisation massive se développe depuis le 1er décembre pour obtenir le départ du gouvernement. Ainsi un sit-in permanent se tient à Beyrouth devant les institutions gouvernementales, le 10 décembre c’est plus d’1,5 million de manifestants qui envahissaient la rue libanaise pour un pays de 3,9 millions d’habitants ! La veille de la conférence, la grève générale suivie par une majorité de la population a bloqué tout le pays. La seule réponse du gouvernement a été d’envoyer l’armée contre les manifestants causant ainsi la mort de 3 manifestants.
Pour la fin des « quotas » communautaires
L’autre revendication importante est la fin du système politique confessionnel actuel. En effet les sièges au parlement sont répartis selon les confessions religieuses. Ainsi pour chaque circonscription est prévu un nombre de députés sunnite, chiite, druze, maronite, catholique, protestant… qui ne dépend pas des élections.
Le gouvernement doit démissionner, non au plan de réformes de par Paris-III !
Sébastien, [Metz]